Moins l’eau de captage est polluée,
moins on doit la traiter
Concernant l’usine d’eau potable d’Annet sur Marne qui fournit près de 500 000 habitants en eau potable :
L’eau de javel est utilisée depuis le 30 décembre 2009 et remplace le chlore gazeux pour la désinfection de l’eau.
Les cuves d’eau de javel sont mises en place sur rétention pour assurer une autonomie de 18 jours à 1 mois.
Extrait de l’arrêté préfectoral
de l'usine d'eau potable d'Annet sur Marne
2012/DRIEE/UT 77/152 du 12/11/2012
Extrait de l’Etude de l’Institut National de Veille Sanitaire :
EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES DES SOUS-PRODUITS DE
CHLORATION DE L’EAU POTABLE
Novembre 2006, Institut National de Veille Sanitaire/DSE
Partie 2 – Estimation de l’exposition, caractérisation du risque et faisabilité d’une
surveillance épidémiologique des pathologies liées à la surchloration dans la
population générale
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II. Objectifs
L’augmentation des concentrations en chlore dans l’eau de distribution a conduit le directeur général de la Santé à interroger l’Institut de veille sanitaire (InVS) sur l’opportunité de mettre en place un dispositif de surveillance épidémiologique des pathologies liées à la surchloration des eaux d’alimentation.
Une évaluation des risques sanitaires des sous-produits de chloration a été réalisée afin d’estimer l’impact sanitaire de la surchloration de l’eau et d’étudier la faisabilité de mettre en place un système de surveillance épidémiologique.
Un premier rapport de l’InVS [1] a présenté les deux premières étapes de la démarche d’évaluation des risques sanitaires: les effets sanitaires et les valeurs toxicologiques de référence des sous-produits de chloration ainsi que des données sur l’incidence nationale des pathologies associées dans les études épidémiologiques (cancer
colorectal et cancer de la vessie).
Le présent rapport décrit successivement :
- l’exposition de la population aux sous-produits de chloration d’origine hydrique ;
- la caractérisation du risque sanitaire pour les effets cancérigènes et reprotoxiques ;
- l’opportunité de mettre en place un système de surveillance épidémiologique des pathologies
attribuables aux sous-produits de la chloration.
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V. Conclusion
L’étude de faisabilité d’un système de surveillance épidémiologique des maladies liées à la chloration de l’eau potable s’est appuyée sur les résultats de l’évaluation des risques cancérigènes induits par le trichlorométhane contenu dans l’eau de distribution.
Les résultats du calcul de puissance statistique obtenus pour les deux types de cancers ne concluent pas en faveur de la faisabilité d’un système de surveillance épidémiologique. Néanmoins, compte tenu des niveaux de risque observés et de certaines études récentes, dont la dernière de Villanueva et al., 2006 [67] qui montre un odds ratios à 2 pour une concentration en THM autour de 50 µg/L, les conclusions de ce rapport n’évacue pas la question de la pertinence et la faisabilité d’études épidémiologiques dans des endroits où les concentrations en THM sont élevées.
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Résumé
Le directeur général de la Santé a sollicité l’Institut de veille sanitaire pour investiguer le risque sanitaire éventuel lié à l’augmentation de la chloration des eaux d’alimentation suite à l’application de la circulaire DGS/SD7A n° 2003-524/DE/19-03 du 7 novembre 2003. La question initiale portait sur l’existence d’un impact sanitaire de la
surchloration des eaux d’alimentation sur la santé des consommateurs, et le cas échéant, la possibilité d’observer cet impact sanitaire.
Une évaluation des risques sanitaires des sous-produits de chloration a été entreprise afin de déterminer la pertinence et la faisabilité de mettre en place un système de surveillance épidémiologique des pathologies liées à la surchloration des eaux d’alimentation. Ce rapport décrit l’estimation de l’exposition, la caractérisation des risques sanitaires et la faisabilité d’une surveillance épidémiologique. Des pathologies liées à la surchloration dans la population générale. Il fait suite au premier rapport concernant les effets sanitaires et les valeurs toxicologiques de référence.
L’étude a été menée dans onze sites (desservant 900 000 personnes), sélectionnés grâce à la base de données SISE-eaux. Des scénarios d’exposition moyens et élevés ont été construits pour la population générale (exposition vie entière) et les femmes enceintes (exposition durant la grossesse), en prenant en compte les trois voiesd’absorption possibles (orale, respiratoire et cutanée) et différentes situations d’exposition (boisson, douche et bain). En raison du manque de données toxicologiques, la caractérisation du risque sanitaire s’est limitée aux
effets cancérigène et reprotoxique du trichlorométhane (chloroforme) contenu dans l’eau de distribution.
Les résultats obtenus mettent en évidence un excès de risque individuel allant de 3,3 10-6 à 3,1 10-4 pour le risque cancérigène et un ratio d’exposition critique de 0,1 à 5,36 pour le risque reprotoxique, selon les sites et les scénarios d’exposition. La surchloration n’ayant pas entraîné une augmentation des sous-produits dans les sites étudiés, ces effets sont attribuables à la chloration de l’eau dans sa globalité.
Malgré un excès de risque dépassant le seuil d’acceptabilité de l’OMS (10-5), l’impact sanitaire du trichlorométhane dans la population étudiée (0,25 à 1,7 cas par an de cancer colorectal ou de cancer de la vessie) est trop faible pour être observable par un système de surveillance épidémiologique ad hoc. En l’état actuel des connaissances, la surincidence des cancers liés à l’ensemble des SPC ne peut être estimée.
Il existe cependant d’importantes incertitudes liées à la mesure de l’exposition de la population. Des travaux de recherche visant à préciser l’évolution des concentrations en trihalométhanes dans les réseaux d’eau potable, le transfert des trihalométhanes de l’eau à l’air et les déterminants de leur passage à travers la membrane cutanée
sont à encourager. De même, une meilleure connaissance des habitudes des français vis-à-vis de l’usage de l’eau, tels que le temps de douche ou de bain, leur fréquence, ainsi que des données sur les dimensions des salles de bain, constituerait une amélioration pour évaluer l’exposition des populations aux polluants hydriques.
Etude complète :
http://www.cancer-environnement.fr/LinkClick.aspx?fileticket=q5uLwYoQ-Ik%3d&tabid=380&mid=2046