Marie Cavalié vit à Fresnes-sur-Marne. Propriétaire d’une poule, elle ne peut plus manger les œufs qu’elle pond. ©Paul VARENGUIN
Par Paul VarenguinPublié le 17 sept. 2024 à 7h37
« Ils ont si bon goût, ces œufs… », soupire Marie-Christine Cavalié, dans sa cuisine. Cette habitante de Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne) ramasse, depuis 2006, les œufs pondus par ses poules.
Mais, malheureusement, elle ne peut plus les manger, à cause de la pollution. Après avoir mené des analyses, qui ont révélé des résultats inquiétants, elle veut alerter autour d’elle.
Des analyses inquiétantes
L’histoire de Marie-Christine Cavalié avec les poules remonte à 2006. Et, depuis cette époque, elle déguste régulièrement les œufs que les différentes poules qu’elle a pu choyer pondaient.
Tout cela, jusqu’au jour où, en 2023, elle entend à la radio qu’il est vivement déconseillé de manger les œufs de poules élevées en plein air en Île-de-France, puis décide de vérifier l’information sur le site de l’ARS.
Après de nombreuses hésitations, elle se décide finalement, en avril dernier, à faire analyser les œufs produits par sa dernière poule. Elle confie un échantillon au laboratoire de l’environnement et de l’alimentation de la Vendée. « Sur le site de l’ARS, il était dit que Fresnes-sur-Marne n’était pas concernée car le critère retenu était celui de l’urbanisation », se souvient-elle.
Elle envoie donc son échantillon, à savoir douze œufs battus en omelette, pour savoir ce qu’ils contiennent vraiment.
Le résultat, reçu quelques semaines plus tard, est sans appel. Les échantillons ne sont pas conformes. Les analyses relèvent, pour certaines substances, des taux parfois trois fois supérieurs à la limite réglementaire.
Un peu plus tard, après une autre analyse, elle reçoit un autre courrier du laboratoire, lui indiquant que « l’échantillon est non conforme pour le PFOS et la somme des 4 PFAS ». Idem pour les dioxines et furanes. Une fois ingérés, tous ces polluants restent dans le corps.
Informer autour d’elle
Après la réception des résultats, qui ne la surprennent pas, elle décide d’écrire à l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, qui lui répond le 17 juin dernier. Dans ce courrier on lui « recommande d’éviter la consommation d’œufs de poule de [son] poulailler », et de « varier » son alimentation et ses sources d’approvisionnement « pour réduire le risque de surexposition aux polluants organiques persistants ».
C’est ce qu’a choisi Marie-Christine Cavalié. « Cela me fait mal au cœur, mais je n’en mange plus. J’ai aussi arrêté d’en donner à mes petits-enfants », explique celle qui mangeait, auparavant, beaucoup d’œufs. Elle n’ose même plus placer ses œufs dans son compost, car les polluants retourneraient dans la terre et ensuite dans le potager, et hésite à les mettre avec les autres biodéchets.
La Fresnoise continue de ramasser les œufs pondus par sa poule, et compte bien la garder jusqu’au bout.
Aujourd’hui, elle veut alerter les propriétaires de poules, nombreux autour d’elle, qu’elle n’estime pas assez informés. En ce sens, elle a écrit à la mairie de Fresnes-sur-Marne, souhaitant une large diffusion de l’information. Néanmoins, elle affirme, à l’heure actuelle, n’avoir reçu aucune réponse à ce sujet. De son côté, Jean Lefort, maire de la commune, indique ne pas être fermé à la discussion, et compte reparler de ce sujet avec ses adjoints, pour envisager la diffusion de l’information aux administrés.
https://webmail.sfr.fr/mailbox.html#write?action=editMail&folder=SF_DRAFT&IDMSG=237572