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16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 11:08

 

Paru sur le site FR3 Bourgogne Franche-Comté :

 

Yonne : pas rentable, le projet d'usine de méthanisation à Serbonnes mis en suspens

Publié le 23/02/2021 à 15h43  Mis à jour le 23/02/2021 à 15h46

Écrit par Martin Fort

© Collectif RIME Serbonnes

© Collectif RIME Serbonnes

Six betteraviers de l'Yonne souhaitent implanter une usine de méthanisation à Serbonnes, pour recycler leurs déchets agricoles. Le projet, qui avait déclenché l'ire des habitants de la commune, a été jugé pas rentable. Il est pour l'instant suspendu. 

C'est un tournant dans le projet d'implantation d'une usine de méthanisation à Serbonnes, porté par des betteraviers de l'Yonne. "Le projet est suspendu puisque pour l'instant il n'est pas rentable", explique Sébastien Roger, l'un des six agriculteurs associés ce mardi 23 février.

Six betteraviers du territoire planchaient jusqu'à présent sur la création d'une usine de méthanisation. Celle-ci devait récupérer une partie des betteraves qu'ils livrent à la sucrerie, sous forme de pulpe de betterave déshydratée. Associé à d'autres produits végétaux cultivés sur place, le mélange devait être chauffé dans une grande cuve.

Du gaz, le méthane, aurait alors été produit, et une fois purifié, vendu à Engie pour de l'utilisation en ville. Le projet ne prévoyait pas de transformer le gaz en électricité, comme d'autres le font dans ce genre d'usine. La chaleur produite par cette étape ne trouvait pas de débouchés. 

Pas de subventions mais du plastique

Les agriculteurs, pour nourrir la grande cuve, avaient fait le choix d'utiliser uniquement des matières issues de leur production.

Pourtant, financièrement, cela aurait pu être intéressant de diversifier l'origine de la matière consommée par le méthaniseur. Les bettraviers auraient pu être rétribués pour prendre en charge des déchets organiques locaux. Problème, "les centres de tri ne peuvent pas garantir l'absence de plastique", affirme Sébastien Roger. Or, une fois le gaz généré, le mélange restant, appelé digestat, doit être utilisé comme engrais pour les champs des betteraviers, qui n'avaient aucune envie de voir leur champ pollué par d'éventuels plastiques. 

Ce manque à gagner n'était pas la seule entrave financière pour les agriculteurs. Contrairement à d'autres régions, la Bourgogne-Franche-Comté ne subventionne pas la création de ce genre d'usine. "Si la Région avait mis 10 à 15% de l'investissement total, le projet aurait pu aboutir", regrette l'agriculteur. 

Si la Région avait mis 10 à 15% de l'investissement total, le projet aurait pu aboutir.

Sébastien Roger, un des agriculteurs porteurs du projet.

Enfin, l'emplacement géographique du site avait changé en cours de route. Initialement, l'usine devait être construite à 600 mètres des premières habitations. Une poche d'argile, découverte sur le terrain, a rendu impossible son implantation. Le choix du nouveau site, situé à 2,5 kilomètres des maisons, entraînait "un surcoût de 350 000 euros", calcule Sébastien Roger, lié aux réseaux de gaz et d'eau, plus lointains, qu'il aurait fallu raccorder.

Une tache sur un village bucolique ?

L'arrêt du projet a fait des heureux : les habitants de Serbonnes. Prévenus durant l'été 2020 de l'éventualité de la construction de l'usine, ils s'étaient immédiatement mobilisés, d'abord visuellement, en affichant des pancartes dans le village, puis en montant différentes pétitions.

Les opposants au projet multipliaient les griefs contre la méthanisation : "l'odeur liée à l'usine dérange et aurait également impacté d'autres villages autour, notamment Sergines et Michery", estime Jérôme Hanover, habitant de Serbonnes et bénévole de l'association "Contre vent sur les terres coulonnaises" (CVTCA) en lutte contre le projet. Faux, selon l'un des porteurs du projet, Sébastien Roger : "les méthaniseurs qui engendrent des odeurs sont ceux qui fonctionnent mal ou qui sont nourris avec du fumier". Ce qui n'était pas prévu ici, seules des matières fraîches et végétales devaient être intégrées au mélange. 

Aussi, les habitants estiment que l'usine aurait fait baisser les prix de l'immobilier de ce village de plus de 600 habitants. L'image peu glamour du projet de méthanisation ne collait pas au cadre bucolique que souhaite vendre la municipalité de Serbonnes pour attirer les touristes et les urbains en quête de ruralité.

L'odeur liée à l'usine dérange et aurait également impacté d'autres villages autour, notamment Sergines et Michery.

Jérôme Hanover, bénévole de l'association "Contre vent sur les terres coulonnaises"

L'usine aurait amené également son lot de dépenses inconvenantes, notamment pour les routes, peu adaptées aux passages des camions venus apporter de quoi nourrir le méthaniseur. "Le projet aurait nécessité que la commune dépense plus pour l'entretien des routes. C'est un coût supplémentaire inutile pour le village", continue le bénévole. "Seul un des six agriculteurs aurait dû emprunter des petites routes de la commune, les autres auraient roulé sur les grands axes", se défend l'autre partie. 

Même si le projet n'est pas encore définitivement abandonné, "c'est quelque part une officialisation", se réjouit Jérôme Hanover. Selon lui, "la lutte a fédéré le village et a créée une solidarité intergénérationnelleSur les 635 habitants, 634 étaient contre", estime-t-il à la louche en précisant : "95% des habitants majeurs du village avaient signé une pétition contre le projet""On ne s'interdit pas de regarder une éventuelle lumière qui arrive", préfère espérer Sébastien Roger. 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/yonne/yonne-pas-rentable-le-projet-d-usine-de-methanisation-a-serbonnes-mis-en-suspens-1968673.html

 

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7 mars 2022 1 07 /03 /mars /2022 16:19

Paru sur le site ARIA 

la référence du retour d’expérience sur accidents technologiques

 

Arrachage de la bâche d’un méthaniseur

N° 56356 -  29/03/2020 -  FRANCE - 29 - QUIMPER

D35.11 - Production d'électricité

 

Des vents de secteur Nord/Nord-Est endommagent la bâche de protection d’une cuve de stockage contenant 5 292 m³ de digestat liquide d’une unité de méthanisation. Les contraintes mécaniques exercées sur cette bâche et ses dispositifs d’ancrage provoquent l’arrachement du mât de soutènement central et l’effondrement de la bâche qui recouvre moins de 50 % de la surface du digestat stocké dans cette cuve. Le prestataire pour la réparation de la bâche signale qu’il ne peut intervenir car il a suspendu les opérations de ses équipes en raison des mesures de confinement liées à l’épidémie de Covid-19. L’exploitant met en place une protection provisoire, prenant en compte le risque d’accumulation de biogaz, sur la cuve pour prévenir l’introduction d’eaux pluviales. Ce dispositif, équipé d’une collecte raccordé aux traitements de biogaz présents sur le site, est maintenu en place au moins jusqu’à la vidange complète de la cuve.

Selon l’exploitant, les coups de vent successifs de l’hiver auraient fragilisé le mât central en métal qui repose sur un pilier en béton placé au centre de la cuve.

Un mois et demi plus tôt, la bâche de la cuve de stockage avait été arrachée lors de la tempête Dennis (ARIA 55332).

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/56356/

 

N° 55332 -  16/02/2020 -  FRANCE - 29 - QUIMPER

D35.11 - Production d'électricité

Lors d’un vent de Nord-Est particulièrement fort suite au passage de la tempête Dennis, la bâche d’un méthaniseur contenant 5 292 m³ de digestat est rabattue sur le bord de la cuve. Le digestat liquide est découvert.

L’inspection des installations classées constate que le système d’attache de la bâche semblerait être réalisé par des sangles et non par des boudins comme prévu.

La réparation de la bâche est effectuée 3 jours plus tard grâce à un colmatage des brèches et un renforcement de leurs ancrages à la structure béton des cuves. Les renforcements sont réalisés à l’aide de sangles additionnelles. Une deuxième intervention était prévue par l’exploitant mais n’a pas pu être réalisée par le prestataire en raison des mesures liées à la lutte contre la Covid-19. Un mois et demi plus tard, des vents endommagent à nouveau la bâche de la cuve de stockage (ARIA 56356).

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/55332/

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28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 18:55
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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 13:51

 

 

Ce panneau accroché au grillage de clôture du méthaniseur n’encourage pas particulièrement les randonneurs à poursuivre leur chemin.

 

 

Marchémoret méthaniseur Goële Bioénergies ou une usine à gaz au bord d’un chemin de randonnées inscrit au PDIPR !

 

Quelques dizaines de mètres plus loin on découvre la torchère.

Torchère sur la photo à gauche

Torchère sur la photo à gauche

 

Qu’est-ce qu’une torchère ?

C’est une installation qui permet aux exploitants de se débarrasser du biogaz qu’ils ne peuvent pas utiliser :

             En cas de panne de l’installation

              En cas de surproduction de gaz

              En cas de qualité de gaz non conforme refusé par le client.

 

Mais cette opération n’est pas anodine, elle renvoie des gaz à effet de serre (méthane, CO2) dans l’air mais également des gaz toxiques pour la santé des populations.

 

 

 

Pour en revenir au chemin des Virots qui longe le méthaniseur, c’est un chemin commun à Marchémoret et Montgé en Goële, il est inscrit au Plan Départemental des Itinéraires de Promenades et Randonnées PDIPR, il est  fort emprunté aux beaux jours par des familles avec enfants en bas âge qui fréquentent la forêt régionale de Montgé en Goële et encore plus depuis la levée du confinement « Covid ».

 

Le but du classement en PDIPR est de favoriser la découverte des sites naturels et des paysages ruraux par la pratique de la randonnée, en garantissant la continuité des itinéraires de randonnée (circulaire de 1988), tout en assurant la conservation du patrimoine que constitue les chemins ruraux.

 

 

Implanter une usine à gaz au bord de tels chemins

ne va-t-il pas à contresens de ce qu’attendent les randonneurs :

la sécurité, la qualité de l’air et la tranquillité ?

 

 

 

 

Marchémoret méthaniseur Goële Bioénergies ou une usine à gaz au bord d’un chemin de randonnées inscrit au PDIPR !

Pour protéger ce type de chemin, d’après l’article L 2213-4 du CGCT « Le maire peut, par arrêté motivé, interdire l'accès de certaines voies ou de certaines portions de voies ou de certains secteurs de la commune aux véhicules dont la circulation sur ces voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre soit la tranquillité publique, soit la qualité de l'air, soit la protection des espèces animales ou végétales, soit la protection des espaces naturels, des paysages ou des sites… »

 

Difficile de comprendre pourquoi les maires de Marchémoret et Montgé en Goële n'ont pas pris cette décision et ont permis l'implantation de ce méthaniseur  en autorisant le goudronnage de ce chemin jusqu’à l’entrée de l’installation, alors que le conseil municipal de Marchémoret avait donné le 18/12/2019 un avis défavorable à l’implantation de cette installation sur sa commune.

 

 

Pour toutes informations complémentaires

nous vous conseillons

de vous rapprocher de 

 

Jean-Louis Durand  maire de Marchémoret

Et

Pascal Hiraux maire de Montgé en Goële

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10 février 2022 4 10 /02 /février /2022 18:01

 

 

Il faut savoir que la route départementale 404 entre Messy et St Mesmes est très anxiogène, elle ne possède pas de piste cyclable en bordure et pas de trottoir, difficile dans ces conditions de l’emprunter à vélo ou à pied.

 

 

MESSY/ST MESMES  un sujet qui fâche : l’utilisation d’un chemin rural par des camions venant ravitailler le méthaniseur de déchets !

 

Le chemin rural des Cerisiers est la seule voie douce qui permettait de relier St Mesmes à Messy à vélo ou à pied en toute sécurité mais aujourd’hui ce chemin est beaucoup plus emprunté qu’autrefois par les camions et les matériels agricoles qui viennent ravitailler le méthaniseur de déchets, ce qui donne un sentiment d’insécurité pour les populations qui l’empruntent.

 

Messy  : Entrée de la voie qui mène au méthaniseur

Messy : Entrée de la voie qui mène au méthaniseur

Le maire de Messy Jean-Lou Syska n’autorise que la circulation des engins agricoles sur la voie qui mène au méthaniseur, ce qui oblige les camions qui ravitaillent le méthaniseur à passer par St Mesmes puisque  le maire de cette commune, Alfred Stadler, n’interdit pas la circulation des camions et autres véhicules à moteur sur le chemin rural des Cerisiers. Peut-être ne veut-il pas contrarier son 1er adjoint  Nicolas Charpentier  qui est l’un des exploitants de ce méthaniseur ?

St Mesmes : Entrée du chemin des Cerisiers menant au méthaniseur

St Mesmes : Entrée du chemin des Cerisiers menant au méthaniseur

Quant à l’implantation d’une piste cyclable et d’un trottoir au bord de la départementale 404 entre Messy et St Mesmes  il ne semble pas que ce soit à l’ordre du jour mais vous pouvez toutefois contacter votre conseillère départementale Véronique Pasquier pour lui demander qu’elle soutienne ce projet auprès du conseil départemental du 77.

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2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 13:35

 

Paru sur le site France nATURE eNVIRONNEMENT :

 

 

— COMMUNIQUÉS —

 

Condamnation exemplaire des méthaniseurs de Salers : 200 000 € d’amende pour pollution

 

Lundi 24 janvier 2022 Juridique Pollution

 

 

Le tribunal judiciaire d’Aurillac a donné le ton : pas de complaisance avec les pollueurs. Il a condamné ce 20 janvier la société de méthanisation implantée dans le Cantal SALERS BIOGAZ à 200 000 € d’amende et ses dirigeants à plusieurs mois de prison avec sursis pour les multiples pollutions et dysfonctionnements d’exploitation de ces usines. Une décision forte saluée par FNE Cantal, FNE AURA et FNE qui se sont constituées parties civiles pour dénoncer un projet de méthanisation à la gestion désastreuse et aux impacts environnementaux catastrophiques.
 

Cela durait depuis 2017. Deux sites de méthanisation gérés par la SAS SALERS BIOGAZ responsables de pollutions à répétition des eaux des ruisseaux et rivières environnants. En cause, des fuites récurrentes de plusieurs centaines de mètres cubes de purin dues à de sévères négligences dans l’exploitation des usines : défauts des aires de stockage, sous-dimensionnement des bassins de rétention, perméabilité des systèmes de sécurité, etc. L’Administration avait pourtant largement alerté l’exploitant sur ces graves dysfonctionnements, prononçant même la suspension d’exploitation de l’un des sites en 2020. Mais qu’importe, l’exploitant a fait fi des injonctions de l’État et a continué à exploiter… et à polluer.

 

C’était donc un procès largement attendu par les associations de protection de l’environnement, mais également par un très grand nombre d’agriculteurs et de riverains impactés directement par ces pollutions depuis si longtemps. Après plus de neuf heures d’audience en novembre dernier, le procureur de la République avait requis la plus grande sévérité contre ces délinquants environnementaux et leur sentiment d’impunité. Le juge a entendu et prononcé une condamnation exemplaire : 200 000 € d’amende pour les délits commis pour la SAS SALERS BIOGAZ et plusieurs mois de prison avec sursis pour ses dirigeants. Des peines qui, espérons-le, mettront les prévenus au pas pour une exploitation enfin sérieuse de ces installations dangereuses pour l’environnement.

 

Car l’interdiction d’exploiter l’usine souhaitée par les associations environnementales n’a pas été prononcée. Une dernière chance laissée par le juge à l’exploitant de se racheter une conduite. Mais pas de paix pour les délinquants environnementaux qui dévoient des projets d’énergie supposément verte. Nos associations seront particulièrement vigilantes aux activités de l’usine et ne laisseront pas passer le moindre écart. Pour nos cours d’eaux, pour sa biodiversité et pour la crédibilité d’une filière de la méthanisation qui doit encore faire ses preuves.

 

https://www.fne-aura.org/communiques/region/condamnation-exemplaire-des-methaniseurs-de-salers-200-000e-damende-pour-pollution/

 

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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 12:46

Paru sur le site ARIA 

la référence du retour d’expérience sur accidents technologiques

 

 

N° 55950 -  06/07/2020 -  FRANCE - 28 - MARBOUE

D35.21 - Production de combustibles gazeux

IVers 14 h, suite au dernier passage du véhicule de manipulation des matières, le responsable d’exploitation d’une centrale à biogaz constate un départ de feu dans le tas de paille broyée présent sur la plateforme de stockage des intrants végétaux de l’installation de méthanisation. L’exploitant appelle les secours et attaque, sans succès, l’incendie avec des extincteurs. Le trafic ferroviaire est perturbé. Les pompiers circonscrivent l’incendie vers 20 h. Deux reprises de sinistres, 2 et 3 jours plus tard vers 17 h, nécessitent l’intervention des pompiers pendant 3 h. Suite à ces 2 reprises, les pompiers mettent en place une visite toutes les 6 heures avec un arrosage une fois par jour en début d’après-midi du tas en combustion lente pendant une semaine. Par la suite, le personnel du site étale les matières avec arrosage systématique pour accélérer leur refroidissement. Deux semaines après le premier incendie, le feu est déclaré éteint. Les eaux d’extinction sont collectées dans un bassin dédié.

Impropres à la méthanisation, 100 t de matières végétales sont transférées dans un centre compostage.

Le sinistre est probablement dû :

  • soit à l’émission de matière incandescente au niveau de l’échappement du chargeur ;
  • soit à une étincelle au niveau de la lame du godet sur un silex présent dans la paille.

Afin d’éliminer le risque d’étincelle au niveau du godet, la lame de frottement en acier est remplacée par une lame composite. Pour le risque d’émission de particule incandescente au niveau de l’échappement du chargeur, un pare flamme rendant le chargeur conforme à la norme ATEX poussière sera installé. Le stockage des matières sur la plateforme est revu pour réduire l’effet domino. Une solution technique pour réduire le volume de stockage de paille broyée sur le site est étudiée. L’étude de dangers est mise à jour pour intégrer le REX de cet accident.

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/55950/

 

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24 janvier 2022 1 24 /01 /janvier /2022 17:48

Paru sur le site ARIA 

la référence du retour d’expérience sur accidents technologiques

 

Déversement de digestat dans une installation de méthanisation

 

N° 53584 -  29/03/2019 -  FRANCE - 85 - LES HERBIERS

E38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux

 

Vers 13h30, dans une installation de méthanisation, un sous-traitant alerte l’exploitant d’un débordement de digestat au niveau de la lagune située en bas du site vers le LONGUENAIS. Le chef d’équipe arrête la pompe de transfert alimentant la lagune en digestat et demande l’intervention d’une société de pompage et de nettoyage. Le digestat est confiné sur le site à l’aide d’un barrage de sacs de sel. L’écoulement vers la rivière est stoppé vers 14 h. L’ensemble de la zone est pompé jusqu’au cours d’eau, ainsi qu’au niveau du puits de pompage de la lagune incriminée. Les secours, arrivés sur les lieux vers 14h10, surveillent le cours d’eau. Des échantillons sont prélevés pour analyse. L’exploitant prévient les riverains à proximité et surveille une éventuelle mortalité aquatique pendant 48 h. Le digestat est récupéré par décapage de la terre végétale pour un réemploi agricole. Un gravillonnage est effectué sur l’ensemble de la zone curée.

Au total, 60 m³ se sont déversés dans la rivière. Lors d’une visite quelques jours plus tard, l’inspection des installations classées constate une mortalité aquatique sur 14 km (20 poissons morts tous les 10 m sur les 3 premiers kilomètres). D’après la presse, une couleur inhabituelle est perceptible (substance noire et odorante). La fédération locale de pêche porte plainte.

Vers 8h30, le chef d’équipe, lors du tour du site, avait constaté que le niveau maximum de la lagune du bas du site était atteint (gyrophare avec voyant rouge). Il avait considéré que le niveau de remplissage de la lagune était conforme au standard (30 cm du bord) et qu’il ne fallait pas rajouter de digestat. Aucune consigne à ce sujet n’avait été transmise aux opérateurs. Vers 9h30, un opérateur a démarré la pompe de transfert du digestat reliant la lagune du haut (5 000 m³) à celle du bas (2 000 m³), sans en informer le chef d’équipe et sans avoir préalablement vérifié le niveau de remplissage de la lagune inférieure. L’opérateur est ensuite parti en pause déjeuner sans surveiller le transfert. La vérification du niveau de la lagune et la surveillance du transfert faisaient pourtant partie des procédures en vigueur. L’alarme de niveau haut de la lagune inférieure n’a pas fonctionné. L’exploitant n’assure pas de contrôle régulier de cette alarme et ne sait pas indiquer depuis quand elle était en panne. Une intervention de maintenance le mois précédent l’accident pourrait selon lui être à l’origine de la défaillance.

Un arrêté de mise en demeure est pris sur la base des différentes non-conformités constatées :

  • l’exploitant ne disposait pas de consigne sur la conduite à tenir en cas de débordement de la lagune ;
  • l’exploitant n’assure pas de contrôle régulier de l’alarme et ne peut identifier sa durée de dysfonctionnement ;
  • l’exploitant ne disposait pas de moyens de confinement adaptés (produits absorbants…) et a utilisé des moyens de fortune (sacs de sel prévus contre le gel de la voirie) ;
  • l’aménagement des lagunes, situées à l’amont du ruisseau dans une zone en pente, ne permet pas de limiter une pollution des eaux en cas de débordement.

Suite à l’événement, l’exploitant met en place un asservissement avec arrêt automatique de la pompe de transfert quand le niveau de remplissage cible est atteint. Il rédige un mode opératoire portant sur l’utilisation de la pompe lors des opérations de transfert. Une procédure est rédigée pour gérer les cas de déversement accidentel.

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/53584/

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20 janvier 2022 4 20 /01 /janvier /2022 15:04

 

 

Paru sur le site ARIA 

la référence du retour d’expérience sur accidents technologiques

 

Explosion et incendie d’un digesteur dans une installation de méthanisation

N° 53866 -  27/06/2019 -  FRANCE - 29 - PLOUVORN

E38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux

 

Vers 14h40, une explosion suivie d’un incendie se produit dans un digesteur de 15 m de haut contenant 300 m³ de lisier. Une boule de feu est aperçue. Les pompiers réalisent des mesures d’explosivité et des mesures d’H2S dans l’enceinte. L’électricité est coupée dans la zone. L’incendie se propage dans les double-parois de la cuve dont l’isolant est constitué de laine de roche. Vers 19 h, les pompiers dégarnissent le toit du digesteur tout en poursuivant le refroidissement des parois. Son contenu est dépoté par des rotations de tonnes à lisier, puis transféré dans le post-digesteur voisin. Après ouverture dans la partie haute de la cuve, des relevés par caméra thermique sont réalisés. La température étant descendue à 30 °C, le dispositif de secours est levé à 21h30.

Un pompier est victime d’un coup de chaud et 2 personnes sont choquées. Le digesteur est déformé, la toiture a sauté, conduisant à l’éjection d’une faible quantité de lisier. Les sols impactés sont récupérés dans une benne pour envoi en traitement. Le digesteur doit être reconstruit.

Le digesteur de 2 500 m³ faisait partie d’une unité de méthanisation en cours d’installation. Les conduites de gaz n’étaient pas encore branchées, l’installation n’était pas encore réceptionnée par l’exploitant. Le dossier technique de sécurité à réaliser avant la mise en service n’avait pas été transmis à l’administration. Du lisier y avait toutefois déjà été stocké en non-conformité avec la réglementation applicable.

L’explosion est survenue alors que des sous-traitants raccordaient à la terre un appareil pour souder les conduites de gaz. L’exploitant affirme que les sous-traitants avaient été informés de la présence de lisier dans la cuve générant un risque d’atmosphère explosive mais qu’aucun zonage ATEX n’avait été réalisé.

Suite à la visite de l’inspection des installations classées, un arrêté de mise en demeure et un arrêté de mesures d’urgence sont pris. L’exploitant transfère le lisier du post-digesteur vers une cuve tampon aérée pour éviter la formation d’une atmosphère explosive.

L’accident révèle une sous-estimation des risques au regard des enjeux de sécurité de ce type d’installation. L’exploitant explique son empressement à démarrer le remplissage du digesteur par l’obligation d’honorer à une échéance proche un contrat de rachat d’électricité ainsi qu’un contrat de valorisation d’effluents en provenance d’agriculteurs. Suite à l’accident, il souhaite démarrer l’exploitation de l’unité de méthanisation avec le seul post-digesteur (situation envisageable pour gérer les cas de maintenance par exemple), sans attendre la reconstruction du digesteur. L’inspection exige la remise préalable du dossier technique de sécurité, la justification de la faisabilité technique du fonctionnement avec un seul digesteur sans dégradation des performances attendues et le cas échéant la proposition de mesures de sécurité appropriées pour gérer la phase de co-activité reconstruction du digesteur/exploitation du post-digesteur.

Suite à l’accident, l’exploitant rappelle les consignes et règles de prudence à son sous-traitant. Les responsabilités de chacun (exploitant/sous-traitant) en matière de contrôles à réaliser sont précisées.

Les travaux par point chaud ne pourront plus être réalisés in situ sur les équipements de l’installation mais dans une zone dédiée pour le positionnement des camions ateliers (poste à soudure, meuleuse, disqueuse…).

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/53866/

 

 

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17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 13:36
Ussy sur marne : 2 accidents de méthaniseur de déchets répertoriés sur le site ARIA

 

N° 56934 -  16/03/2021 -  FRANCE - 77 - USSY-SUR-MARNE

E38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux

Vers 6h30, dans une entreprise de méthanisation, une surpression provoque le débâchage du toit souple d’un des digesteurs. Du biogaz s’échappe à l’atmosphère. L’alerte est donnée par les riverains en raison de la forte odeur d'”oeuf pourri”, caractéristique du rejet d’H2S, présente dans l’atmosphère. Un mélange de mousse et de matières en cours de méthanisation est rejeté. L’ensemble est contenu dans la rétention étanche prévue autour du digesteur. Le site est sécurisé et mis à l’arrêt. Vers 13 h, l’installation est remise en fonctionnement à l’exception du digesteur accidenté. Ce dernier est vidangé.

L’exploitant indique ne pas avoir entendu la première alerte de surpression qui lui a été adressée dans la nuit, à 2 h. Un phénomène de moussage dans le digesteur est à l’origine de la surpression. La soupape de suppression est réglée pour se déclencher à 3,5 mbar mais la forte production de mousse aurait vraisemblablement empêché son bon fonctionnement. Cette dernière a été vérifiée 3 mois plus tôt. Une semaine avant l’événement, les intrants ont été modifiés et de la pulpe de pomme de terre a été introduite en complément des intrants habituels. De la mousse est apparue la veille de l’événement et la hauteur des agitateurs a été augmentée pour réduire sa production comme prévu par les procédures d’exploitation. La cause de cette surproduction de mousse n’est pas connue.

A la suite de l’événement, l’exploitant prévoit d’abaisser le niveau de matières dans les cuves. L’inspection des installations classées demande, par ailleurs, qu’une analyse des digestats issus des matières pompées dans la zone de rétention et réintroduites dans le processus de méthanisation soit effectuée avant épandage.

La remise en service du digesteur s’effectue 6 semaines après l’événement et génère des nuisances olfactives pour les riverains pendant 1 heure.

En juillet 2020, une réaction exothermique de charbon actif a eu lieu sur ce site (ARIA 56388).

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/56934/

 

 

Réaction exothermique de charbon actif

N° 56388 -  19/07/2020 -  FRANCE - 77 - USSY-SUR-MARNE

E38.21 - Traitement et élimination des déchets non dangereux

Un dimanche, une réaction exothermique se produit dans 2 big-bags de charbons actifs stockés sous un auvent dans une unité de méthanisation. De la chaleur, des fumées et une odeur de soufre sont émises. L’employé d’astreinte détecte le problème et décide d’intervenir en fin de journée. Il étale 1 m³ de charbons actifs avant de les recouvrir de terre. L’opération est effectuée entre 22 h et 1h30 le lendemain et est effectuée en concertation avec les services de secours.

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/56388/

 

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