Publié le 04.03.2013
Comme prévu, une dizaine d'élus socialistes et écologistes se sont rassemblés samedi après-midi devant l'entrée de la décharge ECT, à Annet-sur-Marne, qui s'est vu accorder fin janvier par la préfecture une autorisation d'extension portant sur 98 ha. Par la voix de Vincent Eblé (PS), président du conseil général, et de Jean Dey (EELV), vice-président chargé de l'environnement, les élus présents ont martelé leur antienne : « la Seine-et-Marne ne doit plus être la poubelle de l'Ile-de-France! »
Le département, certes vaste, concentre en effet 65% des capacités de réception des déchets inertes et même « jusqu'à 80% des capacités de stockage des déchets dangereux », a précisé la conseillère régionale Geneviève Wortham (PS).
« Depuis 2011, les demandes d'autorisation de constructions de décharges se sont multipliées en Seine-et-Marne, comme si les exploitants souhaitaient ouvrir un maximum de décharges avant l'élaboration du plan régional de prévention et de gestion des déchets de chantiers (Predec) », ajoute-t-elle. « J'en ai fait part à Jean-Paul Huchon, qui a écrit au préfet de région et l'appelle à la plus grande vigilance. »
Prêts à aller devant le tribunal administratif
L'enjeu essentiel du Predec, c'est justement de procéder à un rééquilibrage territorial en matière de décharges. Jean Dey appelle donc à « interpeller le préfet de région et lui demander pourquoi le préfet des Yvelines n'a sur son bureau aucune demande d'autorisation de décharge ». Le député Eduardo Rihan Cypel (PS), a indiqué qu'il écrirait « à la ministre de l'Environnement pour l'alerter sur la situation des déchets en Seine-et-Marne ». Pour sa part, Vincent Eblé a précisé qu'un recours gracieux avait été déposé contre l'autorisation préfectorale, dont l'issue devrait être connue en début de semaine : « Si nous n'obtenons pas satisfaction, nous déposerons un recours en annulation devant le tribunal administratif. » S'il estime qu'il s'agit « d'abord d'un combat local », Vincent Eblé a aussi confié que si rien ne changeait, il s'investirait au Sénat pour faire évoluer la loi. Notamment en matière de contrôles des activités de ces décharges, a enchaîné Geneviève Wortham, qui, après avoir rappelé que cette compétence était actuellement dévolue aux mairies, a estimé qu'ils étaient « notoirement insuffisants ».
C'est ce que réclame Jane Buisson, présidente de Nature Environnement 77, qui craint que, « compte tenu du nombre de dossiers de demandes d'autorisation déposés en Seine-et-Marne, compte tenu de la perspective des travaux du Grand Paris Express, le rééquilibrage territorial sur lequel planchent désormais les élus locaux ne reste qu'un vœu pieux ». C'est pourquoi elle réclame le dépôt d'un « projet de loi sur les déchets ».
Le Parisien