Paru sur le site ARIA
N° 5258
28/08/1985
FRANCE - 77 - MITRY-MORY
E38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux |
Dans une usine détruisant des déchets industriels organiques liquides et traitant des solvants chlorés, plusieurs explosions détruisent des camions-citernes de produits chimiques. Un camion transportant de l’hydrazine qui heurte des fûts d’ammoniaque est à l’origine du sinistre. L’incendie s’est ensuite communiqué à 3 autres camions situés à proximité, dispersant des aérosols dans l’atmosphère. Une personne est tuée et 2 autres sont blessées
Paru dans la Revue TSM d’octobre 1986 ( archivé sur Gallica)
Pollution de la Beuvronne et de la Marne d’août 1985 par de l'Hydrazine et de la Diméthydrazine- incidence sur l’alimentation ene eau des usines de la région parisienne.
Circonstances de l’accident :
Le Mercredi 28 août 1985, une explosion suivie d’un incendie interrompait une opération de livraison de combustible de propulsion des fusées « Ariane » sur le site de la Société GEREP (Groupement pour l’élimination de Résidus polluants) Mitry-Mory.
La cuve livrée par la S.E.P. (Socété Européenne de Propulsion) contenait une vingtaine de tonnes d’un carburant de qualité insuffisante pour être utilisée pour la propulsion des fusées et devait donc être détruite dans le four du GEREP.
L’incendie était rapidement maîtrisé par les sapeurs pompiers qui évitaient ainsi sa propagation à d’autres stockages inflammables. Bien entendu, d’importantes quantités d’eau étaient mises en jeu pour assurer cette extinction et une partie du carburant non brûlé était drainée vers les réseaux d’eaux pluviales de la zone industrielle et par ce biais vers la Beuvronne et la Marne en y provoquant une pollution d’une ampleur inhabituelle.
Aussi vers 19 heures, voyant qu’il serait sans doute impossible de contenir dans des rétentions toutes les eaux polluées, les responsables du site alertaient le poste de commande de l’usine de Neuilly sur Marne et celui de l’usine d’Annet de la possibilité d’une pollution de la Beuvronne. L’alerte étaient également transmise aux usines situées en aval : Ville de Paris et Ville de Saint Maur.
Les responsables du GEREP, conscients de l’importance de l’accident et sensibilisés par de nombreux contacts noués avec la Mission Antipolllution, l’organisme de protection mis en place par la Compagnie Générale des Eaux depuis plusieurs années, donnaient à ses techniciens des indications précises sur :
-la nature de ce carburant qui contenait
75% de 1-2- Diméthylhydrazine (UDMH)
16 % d’hydrazine
9% d’eau
- sa toxicité
- les moyens de le déceler sur le terrain
Les dispositions prises
Très rapidement il apparaissait, grâce à des tests qualitatifs effectués sur le terrain, qu’une importante pollution menaçait le milieu naturel. Il est donc décidé de mettre en place un point test sur la Beuvronne, en amont de son confluent avec la Marne……
A la suite des prévisions des temps de transfert, la prise d’eau de l’usine d’Annet a été arrêtée pendant 25 heures 30 et celle de Neuilly pendant 38 heures….
Compte-tenu des renforts reçus des réseaux de distribution voisins et de la faible consommation d’eau de ce dernier week-end du mois d’août, il a été possible d’arrêter les pompages pendant le passage de la nappe polluée dans la rivière. Par ailleurs, lors de la remise en marche des principales usines de traitement, des contrôles de saveur ont été pratiqués, avec rejet en Marne de l’eau produite, jusqu’à disparition du goût métallique, caractéristique de la présence d’Hydrazine…..