Le préfet Thierry Coudert avait validée une chartre produite par la Chambre d'Agriculture d'IDF sans concertation avec les associations de défense de l’environnement et de riverains du 77, le Conseil d’Etat annule cette chartre.
Pour faire court cette chartre permettait aux agriculteurs de déroger, sous certaines conditions, aux distances minimales d'épandages de pesticides de 5, 10 au 20 m des habitations suivant les substances utilisées. (décret du 27/12/2019).
De nombreux recours avaient été déposés par des associations : Agir pour l'environnement, France Nature Environnement, Générations futures, UFC-Que Choisir.. et par des communes comme Mitry-Mory et Compans en Seine et Marne.
Ironie du sort à ce jour, le nouveau préfet du 77, Lionel Beffre, n’a toujours pas fait retirer du site de la préfecture cette chartre annulée par le Conseil d’Etat :
Paru sur le site 20 minutes :
Le Conseil d'Etat renforce les règles d'épandage de pesticides
SANTE La plus haute juridiction administrative française demande au gouvernement de renforcer sous six mois la réglementation encadrant l’épandage des pesticides
20 Minutes avec AFP
Publié le 26/07/21 à 19h20 — Mis à jour le 26/07/21 à 19h22
Un épandage de pesticides dans un champs. Illustration. — Jean-Michel Nossant - Sipa
Le Conseil d’Etat, dans une décision rendue ce lundi, demande au gouvernement de renforcer sous six mois la réglementation encadrant l’épandage des pesticides « pour mieux protéger la population ». Après plusieurs mois de polémiques, le gouvernement avait fixé en décembre 2019 les distances minimales à respecter entre les zones d’épandage de produits phytosanitaires et les habitations : cinq mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales, et dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes.
Le décret prévoyait également des dérogations ramenant ces distances à trois mètres pour les cultures hautes et cinq pour les basses, dans le cadre de « chartes d’engagement départementales » proposées par les utilisateurs de produits phytosanitaires et validées par les préfets après avoir été soumises à concertation publique. « Ces distances minimales et les conditions d’élaboration des chartes ont été contestées devant le Conseil d’État par des associations, communes et agriculteurs bio qui les jugeaient insuffisamment protectrices, et par des agriculteurs et une chambre d’agriculture qui les considéraient excessives », rappelle le Conseil d’Etat dans un communiqué.
Une distance minimale de 10 mètres
Le Conseil d’Etat indique que l’Agence nationale de sécurité sanitaire [Anses] « recommande une distance minimale de 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage de tout produit classé cancérogène, mutagène ou toxique, sans distinguer si leurs effets sont avérés, présumés ou seulement suspectés ». Par conséquent, la plus haute juridiction administrative française juge que « les distances minimales d’épandage des produits dont la toxicité n’est que suspectée, qui ont été fixées à cinq mètres pour les cultures basses comme les légumes ou les céréales, sont insuffisantes ».
Il demande aussi au gouvernement de « prévoir des mesures de protection pour les personnes travaillant à proximité d’une zone d’utilisation de pesticides, ce que la réglementation en vigueur ne fait pas ». Il estime que « les chartes d’engagements d’utilisation doivent prévoir l’information des résidents et des personnes présentes à proximité des zones d’épandage en amont de l’utilisation des pesticides ».
Le Conseil d’Etat donne six mois au gouvernement pour revoir sa copie. Il annule par ailleurs les conditions d’élaboration des chartes et leur approbation par le préfet « car celles-ci ne pouvaient être définies par un décret, mais uniquement par la loi » conformément à une décision du Conseil constitutionnel rendue en mars 2021.
https://www.20minutes.fr/planete/3091555-20210726-conseil-etat-renforce-regles-epandage-pesticides