ON PEUT TOUJOURS RECYCLER LES ORDURES [2002] , 240 pages sous couv. ill., 125 x 190 mm. Collection Série Noire (No 2639), Gallimard -rom. ISBN 2070499715.
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À Hoellic, Morbihan, le boulot de maire ne sent pas la rose : dans une campagne où les agriculteurs cherchent désespérément des débouchés honorables pour les déjections de leurs bestiaux, Solenn Triquenot préside le syndicat pour la collecte et l’élimination des ordures. Les comptes sont louches, les décharges fuient, l’incinérateur égare ses cendres toxiques. Quand l’homme de la présidente périt dans son poulailler industriel, c’est signe que les entreprises contractantes ont cessé d’opérer en douceur.
15 personnes étaient présentes, dont 1 seul Maire ( Mr Soudar), 1 représentante de la SEPANSO et1 représentante de Coteaux de Jurançon Environnement.
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-Article des Echos du 18 juin 2009 sur l’enfouissement du CO2 que les 2 associations pour la protection de l’Environnement avaient souhaité porter à l’ordre du jour .
Mr AIMARD ( TOTAL ) le trouve « correct ». Outre le projet pilote de Jurançon, il présente les quatre autres projets français : ALSTOM, VEOLIA, ARCELOR ( qui attend 400 millions d’euros d’aides publiques) et un gros projet TOTAL, GDF, SUEZ, au large des côtes normandes, pour enfouir le CO2 de tout le site du bassin du Havre.
TOTAL est associé à la Faculté de Pau pour des recherches sur la géothermie. C’est une technologie connue, maîtrisée, à laquelle TOTAL ne se consacre pas car occupé par d’autres énergies ( le pétrole en particulier)
I)Arrêté préfectoral
- Phase de post-autorisation ; elle est caractérisée par la récapitulation des travaux suivants :
·à Lacq, la chaudière a été mise au point avec AIR LIQUIDE qui fournira l’oxygène au 1er juillet 2009
·à Jurançon, la canalisation amenant le gaz de Lacq a été testée et séchée. L’oxycombustion du CO2 est prévue le 30 juin 2009 et durera 3 semaines.
·Les gaz naturels émanant du sol ont été répertoriés
-La SEPANSO demande que les résultats de ces travaux soient communiqués aux membres de la CLIS.
Le 20 juillet 2009 serait la date d’une possible injection de CO2 à Jurançon mais elle dépend des inspections et de leurs résultats. Il est donc plus probable que cette injection se fasse durant la 2ème quinzaine du mois d’Août.
La SEPANSO dénonce l’inadaptation entre la non-connaissance actuelle des bio-indicateurs des études environnementales et de l’injection envisagée quand même !
II)Mesures et dispositions réglementaires préalables à l’injection :
-Les garanties financières données par TOTAL à l’Etat ont été adressées au Préfet soit 7 millions d’euros
-La liste des dispositifs permettant d’assurer la sécurité est faite
-Exercices de Sécurité sur le Site Rousse1 : un exercice d’alerte devait se dérouler le 1er Juillet 2009 à 9h ;il n’a pas eu lieu !!!
- Information des populations
III) Information des populations, au moyen d’une plaquette accompagnée d’informations de secours, présentant :
·les risques pressentis pour le pilote CO2
·les conclusions des différents scénarios d’accidents
·les mesures prises en cas d’accident
Nous demandons que cette plaquette soit soumise à examen à la CLIS.
Nous demandons que l’information du public soit faite par les Mairies mais aussi par voie de presse car les riverains ne sont pas les seuls concernés par un danger ; les touristes et les promeneurs le sont aussi.
-Dispositions préalables :
Un dossier a été remis à l’Administration sur les canalisations ( raclage et réfection). Nous signalons la fragilité du pipe-line : les sites de Lacq et Rousse1 sont sécurisés par une clôture, alors que le pipe, sur 27 km, est de l’emprise industrielle puisqu’il n’est pas clôturé, simplement signalé, seules les parties aériennes sont protégées par un grillage.
-Plan de surveillance remis la 1ère quinzaine de Juillet
·suivi sismique
·gaz du sol
·suivi des eaux, de la faune et de la flore.
La SEPANSO demande à connaître les résultats de ces études.
CJE remarque que le long terme n’est pas traité ; TOTAL avoue ne pas l’avoirenvisagé ; le Président de la CLIS propose qu’on le traite dans les années à venir…
-Communication externe
·Sur le site de Jurançon, un local sera réservé aux visites des riverains, avec boîte aux lettres pour recevoir leurs observations, accompagné d’un site internet pour les réponses aux questions.
·L’inauguration officielle du site est prévue à l’automne, date indéterminée.
·Marie Laure LAMBERT lit le texte de l’INERIS et demande que cette pièce soit versée au dossier. Elle dénonce, une fois de plus, le choix du BRGM, comme seul expert.
Mr AIMARD promet que l’INERIS sera invité au Comité de Suivi scientifique en septembre/octobre 2009.
·L’association dénonce l’absence, à cette réunion, du Maire de Jurançon qui devait nous expliquer le partenariat avec TOTAL qui a rapporté à sa commune 1.500.000 euros. Elle réclame la présence de Mr BERNOS à la prochaine CLIS de Novembre 2009.
·Coteaux de Jurançon Environnement demande à TOTAL de ne plus dire et écrire que l’enfouissement du CO2 se fera à Lacq ou à Rousse1 mais bien à Jurançon. L’industriel répond qu’il ne cite pas Jurançon pour ne pas nuire à la réputation du vignoble. La Présidente de CJE relève que l’injection du CO2 est donc reconnue par TOTAL, lui même, comme néfaste à la production viticole d’AOC Jurançon et à l’économie jurançonnaise.
Après visite des sites de l’usine de Lacq et de Rousse1, la réunion est terminée à 18h
Article paru le 20 juillet 2009 sur le site de Terraeco
Rédacteur Karine Le Loët journaliste à Terra eco (Paris)
Séquestration carbone : le point sur les projets
La France, comme d’autres pays, s’est engagée dans la course à la séquestration carbone, notamment en soutenant l’expérience de Total à Lacq, dans les Pyrénées Atlantiques. Petit tour d’horizon des projets en cours, alors que les discussions vont toujours bon train sur le bien fondé et les dangers éventuels de ce procédé technique.
………
La séquestration et le stockage de carbone (CSC) part d’une idée simple. Si le dérèglement climatique est dû – entre autres - au relâchement de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, pourquoi ne pas pomper le gaz fautif à la base plutôt que de le relâcher ? En captant par exemple le CO2 directement à la cheminée de l’usine avant d’aller l’enfouir loin sous la terre ou la mer, là où il ne pourra plus s’échapper. Simple oui. Du moins, a priori... Car la technique est plus complexe qu’elle n’en a l’air. Coûteuse, elle demande une consommation de combustibles fossiles accrue (il faut de l’énergie pour capter, transporter et stocker le carbone). Pis, pour les associations de protection de l’environnement, elle détourne les financements des énergies renouvelables, vraie solution à la crise énergétique.
Mais la CSC est surtout loin d’être au point. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC), la technologie ne sera disponible à grande échelle qu’en 2030 et fiable... qu’en 2050. En attendant, la France s’est lancée dans la recherche. A renforts de gros sous. En 2008, suite au Grenelle de l’environnement, le gouvernement a lancé un fonds de recherche de 400 millions d’euros réservé au développement des nouvelles technologies de l’énergie. Au cœur de cette cagnotte, 100 millions d’euros ont été affectés à la CSC.Trois projets sont sur les starting blocks.
- Total à Lacq (Pyrénées Atlantiques)
C’est le premier projet pilote français à tester la chaîne complète du processus CSC. Depuis le captage sur la cheminée d’usine jusqu’au sol de stockage. Autorisation du préfet en poche depuis fin mai, Total devrait mettre en route la machine dans les mois qui viennent. Le projet doit tester la méthode dite d’oxycombustion. En clair, il s’agit de remplacer l’air circulant dans la chaudière par de l’oxygène pur. Au bout du conduit, on obtient alors moins de fumée mais une fumée très concentrée en CO2 et plus facile à capter. Le CO2 est alors acheminé par pipeline. Direction : le puits de Rousse, à 27 kilomètres de là. Le CO2 sera alors injecté à 4 500 mètres en lieu et place du gaz naturel qui occupait autrefois les alvéoles de la roche poreuse. Garantie de sécurité, assure Total, cette roche est située sous 2 000 mètres d’argile et de marne qui ont "déjà résisté à la formation des Pyrénées". Ce projet dans lequel Total a investi 60 millions d’euros, est destiné à capter et à séquestrer 150 000 tonnes de CO2 pendant les deux ans que durera l’expérience. Mais l’objectif ultime du pétrolier est d’acquérir un savoir-faire unique en matière de captage de CO2... et d’exporter cette compétence.
Deux associations, Coteaux de Jurançon Environnement et la Sepanso soutenue par France Nature Environnement, s’opposent à ce "projet inutile, coûteux, et à risques pour les riverains". Elles dénoncent le choix aberrant du puits de Rousse comme lieu de stockage. "Nous sommes sur la faille pyrénéenne, sur une zone sismique, souligne Marie-Laure Lambert, membre du réseau juridique de FNE. On ne sait pas si, à long terme, les failles ne vont pas se rouvrir. S’il y a un accident et une évacuation brutale de gaz, le CO2 peut devenir mortel à partir d’une concentration de 20% dans l’atmosphère. Et c’est un gaz indolore et indétectable. Quelqu’un peut le respirer sans s’en rendre compte." L’association souligne aussi le risque pour les sols, dans cette région viticole. "Par les micro-fissures du sol, il peut y avoir des remontées de CO2 et une acidification des sols."Les associations ont attaqué l’autorisation préfectorale le 13 juillet pour demander l’annulation du projet.
Veolia Environnement à Claye Souilly (Seine et Marne)
Annoncé en mars 2008, le pilote de captage et de stockage géologique de CO2 est toujours dans les tuyaux. Il doit voir le jour à Claye Souilly, en région parisienne. Là, la branche "Propreté" du groupe s’occupe déjà du stockage de déchets non dangereux. D’une pierre deux coups. Veolia s’attèlera désormais à capter le CO2 issu de la valorisation de ces déchets. En effet, lorsque les déchets se décomposent, ils émettent du biogaz. Chauffé, celui-ci produit de la vapeur qui, en entraînant une turbine, fabrique de l’électricité. Sauf que la combustion dubiogaz émet aussi du CO2. Veolia s’est donc promis de le récupérer avant de l’injecter dans un aquifère salin. "A 1 500 ou 2 000 mètres de profondeur dans le cas du bassin parisien, [ils] présentent des caractéristiques optimales pour le retenir", souligne le service de communication de l’entreprise. Actuellement, l’entreprise achève de mesurer la faisabilité(technique, environnement, santé, économique, juridique…) du projet et mène notamment des études géologiques pour s’assurer de l’étanchéité du réservoir. L’entreprise promet de capter et stocker ainsi 200 000 tonnes de CO2 par an et de devenir ainsi le site français le plus important dans le secteur. "Si ce programme est concluant, ses applications serontdéveloppées au niveau mondial", souligne Veolia.
Là aussi les riverains se rebiffent. L’association de défense de l’environnement de Claye Souilly et ses Alentours (Adenca) soutenue par France Nature Environnement demande notamment une explication publique et des renseignements sur les risques encourus. "Nous n’avons aucune information, ni de Veolia, ni de la DRIR, ni des élus. C’est une véritable Omerta, souligne Mireille Lopez, présidente d’Adenca. On va servir de cobayes et on n’aura pas notre avis à donner." L’association ne cache pas son inquiétude. "Ça va être le premier projet français dans des aquifères salins. Il y a eu quelques essais fait en Norvège mais dans la mer et pas dans un secteur aussi densément peuplé. La couche dans laquelle le CO2 va être injecté couvre tout le bassin parisien, et c’est un véritable gruyère. On ne sait pas où le CO2 risque de ressortir", s’alarme Mireille Lopez.
les projets de plan régionaux d’élimination des déchets
vous avez jusqu'au :
- samedi 18 juillet pour le PLAN REGIONAL D’ELIMINATION DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILIES
- vendredi 31 juillet pour le PLAN REGIONAL D’ELIMINATION DES DECHETS DANGEREUX et PLAN REGIONAL D’ELIMINATION DES DECHETS D’ACTIVITE
DE SOINS A RISQUES INFECTIEUX
(pour plus d’informations voir article qui précède)
En quelques mots le plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés a des objectifs très modestes quant à la réduction des déchets en Ile de France
Par habitant et par an :
2005 : 490 kgs, 2014 : 465 kgs, 2019 : 440 kgs
soit réduction de 10 % en 10 ans
Nous tenons également à vous informer de notre grande inquiétude quant :
- Au risque de prolongation de la durée d’exploitation de la décharge de déchets dangereux deVilleparisisau-delà de 2020, cette décharge fonctionnant déjà depuis plus de 30 ans.
- Au risque de prolongation de la durée d’exploitation de la décharge de déchets ultimes d’Isles les Meldeuses en particulier mais également de toutes autres décharges de Seine et Marne. - Aux autorisations de dépassement des tonnages dans les décharges de Seine et Marne qui pourront être données par Monsieur le Préfet de Seine et Marne
Il est plus facile d’agrandir ou de prolonger la durée d’exploitation d’une décharge existante que d’en créer une nouvelle.
Pour rappel :
- La fermeture de l’incinérateur d’Ivry pour travaux : où iront les 730 000 tonnes de déchets ?
- Le projet du Grand Paris doit faire augmenter considérablement la population en Région Parisienne, où iront les déchets ?
Nul n’a le droit de sacrifier le droit fondamental de chaque être humain de vivre dans un environnement propre à assurer sa santé et son bien-être.
La Seine et Marne ne pourra pas continuer à servir de
dépotoir à l’Ile de France
chaque département devra se donner les moyens de réduire ses déchets à la source de façon significative afin d’éviter de faire monter la tension entre les populations qui créent les déchets et les seine et marnais qui les reçoivent sur leur territoire.
venez nombreux déposer vos observations sur les registres d'enquête publique
PLAN REGIONAL D’ELIMINATION DES DECHETS
D’ILE DE FRANCE
Donnez-votre avis!
Du 2 juin au 31 juillet, donnez votre avis sur les trois plans de gestion des déchets. Retrouvez ici toutes les informations pratiques.
Les élus régionaux ont validé les trois projets de plans de gestion des déchets, le 6 mai 2009. Ils souhaitent, maintenant, recueillir vos avis, vos remarques.
► du 2 juin au 18 juillet lors de l’enquête publique duPLAN REGIONAL D’ELIMINATION DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILIES
► du 2 juin au 31 juillet lors de la consultation du public sur lePLAN REGIONAL D’ELIMINATION DES DECHETS DANGEREUXet
PLAN REGIONAL D’ELIMINATION DES DECHETS D’ACTIVITE
DE SOINS A RISQUES INFECTIEUX
Pourquoi donner votre avis ?
L’élaboration des plans a permis d’associer l’ensemble des acteurs de la gestion des déchets concernés. Dans le cadre du Predma, les franciliens ont également été consultés lors d’une conférence de citoyens et de focus group (télécharger ci-dessous « la parole aux franciliens »).
Ces plans donnent les orientations pour la gestion des déchets pour les 10 ans à venir (jusqu’en 2019). Il est donc important que chacun, en tant que consommateur, gestionnaire ou riverain d’installations de traitement, institutionnel ou associatif,… puisse se mobiliser et donner son avis sur ces projets qui deviendront opposables après leur approbation finale.
INCENDIE DANS UN CENTRE DE TRAITEMENT DE DECHETS DANGEREUX
LYON - Un incendie s'est produit mercredi sur le site de l'usine Trédi en Isère, spécialisée dans le traitement de déchets industriels dangereux, apprend-on auprès de la préfecture du département.
……..
Le site de Saint-Vulbas (Ain) de Trédi avait été mis en cause dans la pollution du Rhône au PCB (polychlorobiphényles), des produits toxiques qui s'accumulent dans la graisse des animaux et des humains.
Paru sur le blog de la fédération environnementale de Seine et Marne
Nature Environnement 77
le 10 juillet 2009
Vous avez encore jusqu'au samedi 18 juillet pour donner votre avis sur le projet de plan régional élimination des déchets ménagers et assimilésarrêté par les élus régionaux le 6 mai 2009.
Voici les observations envoyées au président de la commission d'enquête
par NE 77 :
1. Larépartition régionale des équipements et le cas de la Seine-et-Marne
Notre département concentre les équipements d’éliminations et de stockage de déchets
les plus importants d’Ile de France, à savoir :
- 5 incinérateurs :
4 d’ordures ménagères : Monthyon, St Thibault-des-Vignes, Vaux-le-Pénil, Montereau.
1 de déchets dangereux : Gerep Mitry-Mory.
- 5 décharges de déchets ultimes(ordures ménagères, déchets industriels) :
Rep Veolia Claye-Souilly-Fresnes sur Marne-Charny (la plus importante de France), Monthyon, Isles- les-Meldeuses, Soignolles-en-Brie, Fouju.
- 1 décharge de déchets dangereux:
Sita FD Villeparisis (la plus importante de France).
- 11 décharges de déchets inertes(gravats de bâtiments pour lesquels la composition est contrôlée uniquement « de visu » par l’exploitant)
Alors que le projet de PREDMA (p157) indique « aucun projet d’extension ou de création de capacité ne devra être prévu dans les départements du Val d’Oise et de Seine et Marne jusqu’à 2019 », lors d’une commission régionale du 19 décembre 2008, une disposition a été ajoutée « Cette disposition sera réexaminée lors d’un point d’étape au plus tard en 2013, en tenant compte de projections actualisées, afin de ne pas compromettre l’adéquation au niveau régional des besoins et des capacités d’enfouissement », cette disposition risque de remettre en cause la précédente disposition qui semblait plus favorable à notre département.
Par ailleurs, comme le signalait le Conseil Général de Seine-et-Marne dans son rapport PREDMA présenté lors de sa séance du 27 mars 2009, notre département recevait en 2006 près de 70 % de déchets en provenance d’autres départements (Ile-de-France mais aussi de l’Yonne, l’Oise, l’Aube, l’Aisne…), situation qui a tendance à s’amplifier à la suite des arrêtés préfectoraux accordés depuis 2006, à savoir :
- l’extension de la décharge Rep Veolia de Claye-Souilly,
- 11 autorisations d’exploitation de décharges de déchets inertes,
- l’extension de capacité de l’incinérateur de Montereau (nouvelle construction qui prévoit un « vide de four » basé sur des prévisions de tonnages liés à l’augmentation de la population et contestables),
- une demande d’extension en cours du Centre d’Enfouissement Technique de Soignolles
- une demande d’exploitation d’une décharge de déchets inertes à Moissy-Cramayel.
Nature Environnement 77demande, car elles en sont absentes actuellement, que soient rajoutées dans le PREDMA des prescriptions claires concernant :
- l’instruction des nouvelles capacités d’enfouissement (les pétitionnaires devant préciser dans leur demande les pourcentages de déchets ménagers et de déchets industriels ainsi que leur provenance),
- les seuils maxima de capacité,
- la durée d’exploitation.
Nature Environnement 77souhaite que le PREDMA valorise les communes dont le tonnage de déchets par habitant est le plus faible ainsi que celles qui pratiquent le ramassage spécifique des déchets d’activités économiques.
Nature Environnement 77souhaite que Le PREDMA incite les départements non ou peu impactés par les Centres d’Enfouissement Technique, incinérateurs et autres dispositifs de traitement de déchets, à montrer concrètement leur solidarité en étant exemplaires en matière de réduction à la source et de tri sélectif.
2. Les déchets et leurs traitements
- Déchets d'activités économiques
Situation 2014-2019 :
Alors qu’il est prévu que les déchets d’activités économiques continueront à représenter près des ¾ des déchets enfouis dans les Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux, à savoir (p 156) :
77 % en 2014 (contre 23% déchets ménagers et assimilés)
74 % en 2019 (contre 26% déchets ménagers et assimilés)
Les prévisions font apparaître une valorisation de ces mêmes déchets d’activités économiques que dans une proportion de moins d’1/3, à savoir (p 128) :
28 % en 2014
31 % en 2019.
Les préconisations du PREDMA ne comportent pas d’objectif d’augmentation du pourcentage des déchets d’activités économiques valorisés et recyclés alors que ces déchets sont peu valorisés et en grande partie enfouis dans notre département, notamment concernant les gravats de bâtiments, il n’y a pas d’objectif affirmé d’encourager le recyclage. (p 102)
Nature Environnement 77demande que le PREDMA impose une réduction à la source des déchets d’activités économiques et propose un objectif chiffré ambitieux pour leur valorisation, en commençant par des tris sélectifs sérieux. Et enfin, qu’il prévoie la création de centres de recyclage au plus près des sites importants de production.
- Déchets ménagers et assimilés
Les objectifs de réduction des déchets par habitant sont plus que modestes, les moyens financiers et techniques pour les réaliser ne sont pas évoqués. On annonce 490 kg/habitant en 2005 et 440 kg/habitant en 2019 soit seulement 10,2 % de réduction en 14 ans (p 90). Pourtant, l’exemple de la communauté de communes de la porte d’Alsace pourrait être repris pour réduire de façon significative les déchets résiduels.
Recycleries, ressourceries
Il existe 3 recycleries recensées en Ile de France, le projet pour 2019 est de 30 recycleries sans obligation d’implantation à proximité des sites de production de déchets (pas de projet recensé dans les départements 92, 78, 94, 95 (p 139).
Déchetteries
Il en existait 158 en 2006, le projet pour 2019 est de 300, sans obligation d’implantation de déchetteries fixes ou mobiles à proximité des sites les plus importants de production de déchets.
Le déchet le mieux valorisé étant celui que l’on n’a pas produit,
Nature Environnement 77demande que le PREDMA hiérarchise par valeur décroissante la prévention, la réutilisation, le recyclage, les autres opérations de valorisation et propose pour chaque opération des objectifs chiffrés beaucoup plus ambitieux : ne pas enfouir ni incinérer tout ce qui peut être recyclé ou compostéà l’exemple de la communauté de communes de la porte d’Alsace.
Nature Environnement 77demande que le PREDMA affiche davantage la volontéde favoriser la réutilisation et le recyclage par l’installation de ressourceries, recycleries et déchetteries réparties dans l’espace régional au plus près des sites de production de déchets, de favoriser davantage le compostage individuel dans les zones rurales et, dans les zones d’habitat plus dense, de généraliser le ramassage des déchets verts et humides en vue de leur compostage collectif.
3. Evaluation des impacts environnementaux
. Transports
Le principe de proximité est évoqué sans être défini.
Les transports de déchets sont effectués essentiellement par la route, par camions, sur de longues distances et sont fortement émetteurs de nuisances (bruit, émissions de CO2, CO, NOx, et particules).
L’objectif de réduction des émissions de CO2 imposé par le Grenelle de l’environnement n’est pas pris en compte.
Les transports alternatifs :
- voie ferrée, il est dit p 72 « en 2008, le transport ferroviaire de déchets n’existe plus en Ile-de-France…..De plus l’ouverture du marché ferroviaire est encore récente et demande une certaine maturité. Il faut laisser le temps aux opérateurs pour se positionner et créer desconditions de rentabilité de leurs activités ».
- voie d’eau : aucun porteur de projet identifié.
Nature Environnement 77demande que le PREDMA affiche un objectif ambitieux et chiffré de mise en place et d’utilisation des transports alternatifs incluant les déchets ménagers mais également les déchets d’activités économiques. La taxation des transports routiers intégrant le coût de l’entretien du réseau routier permettrait de rendre visible la volonté de favoriser l’utilisation des autres modes de transport. La priorité clairement affichée et imposée aux industriels doit être la réduction des émissions de CO2 et des polluants induits par les transports et non la rentabilité économique du moyen de transport.L’exemple du Syndicat Mixte de la Vallée de l’Oise qui achemine 56 % de ses déchets par train pourrait être repris.
. Impact sur la santé et la qualité de la vie des riverains des décharges et incinérateurs
La « solidarité intrarégionale » ne semble aller que dans un sens : permettre aux départements d’Ile- de-France et départements limitrophes de l’Ile-de-France d’amener leurs déchets en Seine-et-Marne.
Alors qu’une récente étude indique que les seine-et-marnais (source indicateurs transversaux URSAM Ile-de-France) ont l’espérance de vie la plus courte de l’Ile-de-France, l’impact sur la santé humaine des riverains de ces décharges et incinérateurs est évoqué sans que ne soit prévue d’étude sanitaire.
L’impact sur l’environnement et la qualité de la vie est peu évoqué : odeurs, atteinte aux paysages, bruit, pollution de l’eau et de l’air dus aux installations, mais aussi aux transports routiers.
Nature Environnement 77demande que le PREDMA prévoie systématiquement, en amont de tout projet d’incinérateur ou de décharge, un large travail avec les populations et associations locales concernées ainsi qu’avec les associations départementales, que des études sérieuses sur les impacts en termes de qualité de la vie des riverains (odeurs, atteinte aux paysages, bruit, pollution de l’eau et de l’air) soient réalisées et que, pour les communes, des compensations autres que financières soient recherchées et mises en place.
NE 77 DEMANDE qu’une fois les installations réalisées, des mesures de contrôle de ces différentes nuisances par un organisme indépendant soient financées par la collectivité.
Nous demandons :
- la mise en place par AirParif de stations de contrôle de la qualité de l’air, sur la RN3
entre les deux plus importantes décharges de France Sita FD Villeparisis et Rep Veolia Claye-Souilly, ainsi que sous les vents dominants des différents incinérateurs.
- la mise en place par BruitParif d’une station de contrôle du bruit sur la RN3 entre les deux plus importantes décharges de France Sita FD Villeparisis et Rep Veolia Claye-Souilly.
- la tenue de registres statistiques de surveillance de la santé des seine-et-marnais : registre de cancers (comme dans le val de Marne).
. Disparition des terres cultivables
La Seine-et Marnereprésente en surface environ la moitié de l’Ile de France, les terres de Brie ont été considérées de tous temps comme une partie du grenier de la France. Il n’est fait état à aucun moment de la nécessité de préserver ces terres pour permettre aux générations futures de se nourrir dans le projet de Plan régional d’élimination des déchets.
La disparition de terres cultivables de grande valeur économique (Brie) engendrée par leur reconversion en CET devrait être évoquée dans le PREDMA.
4. Commission consultative du PREDMA
Cette commission qui s’intéresse au suivi annuel de la gestion des déchets ménagers et assimilés est composée de collectivités, services de l’état et acteurs privés, aucune association environnementale ne semble y être intégrée.
Nature Environnement 77demande la nomination au sein de la commission consultative du PREDMA d’un représentant associatif par département impacté par des décharges ou des incinérateurs.
Pour terminer,
Nature Environnement 77estime qu’il serait nécessaire de ne pas considérer la seule rentabilité économique : la priorité doit être la réduction des déchets à la source.
La rentabilité environnementale à très long terme est (et sera de plus en plus) à prendre en compte elle aussi, afin de protéger le droit de chacun, pour les générations présentes et futures, de vivre dans un environnement propre à assurer sa santé et son bien-être.
Suggestion à transmettre à nos députés : Pour les installations industrielles, les normes de rejets de polluants dans l’air et dans l’eau sont de plus en plus strictes. Nature Environnement 77 suggère que pour les activités économiques soient instituées des normes sur les masses des différents déchets produits, avec des objectifs de réduction progressive des quantités.
Le déchet le plus facile à éliminer est celui que l'on n'a pas produit
Pour nous résumer: au vu du statut actuel de la toxicologie des pollutions, l'argument consistant à déclarer les biogaz comme inoffensifs lorsque leur constituants dangereux se situent individuellement "dans les normes" est fallacieux et scientifiquement erroné à plus d'un titre. Nous avons vu plus haut que même ces normes de référence ont toutes les chances de jamais être respectées dans la pratique. Pour se couvrir, l'exploitant publiera des chiffres moyens (gommant les écarts observés ou les données qui ne l'arrangent pas), correspondant à une sélection de mesures effectuées dans les conditions les plus favorables, de préférence toujours en amont des vents. Une forme d'auto-surveillance positivante, faite autant pour rassurer qu'endormir les consciences (non déjà exposées aux brumisateurs). Oui, nous sommes au XXIème siècle.
Les cancers liés à l'exposition des biogaz se développent sur le très long terme. En effet, le cycle de cancérogenèse, s'il débute immédiatement, ne conduit à l'apparition de symptômes (dépistage clinique effectif) qu'au bout de 20-25 ans, soit.. bien après la fermeture du CET (10-15ans), c'est à dire lorsque les responsables de l'époque sont ou bien partis sévir ailleurs, ou ont pris leur retraite! Rappelons également que le cycle de production des biogaz s'étale sur 50ans. En clair, la production annuelle des biogaz se perpétue (à un rythme plus lent, certes) sur une échelle de 20-30ans, soit 10-20ans après la fermeture d'un site, ce qui en dit long sur les possibilités de recours. Certains rapports en Amérique du Nord font état de 100 ans pour l'ensemble des mesures de surveillance, sachant que les biogaz s'intègrent également dans les lixiviats, pour lesquels la durée de production et de toxicité sur une échelle séculaire n'est toujours pas documentée.
Des études épidémiologiques très sérieuses, objectives et statistiquement viables, concernant l'observation d'une réduction des défenses immunitaires, sur certains traceurs du cycle de cancérogenèse (taux d'échange de chromatides soeur) et sur l'apparition anormale de certains cancers et leucémies chez les riverains de CET*, ont déjà été publiées (Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada..). Concernant la France, on peut citer (à titre non exhaustif, mais illustratif) un rapport de la DDASS, établi sur des données collectées auprès des médecins généralistes concernant l'impact sur la santé du CET "classe 2" de la Bistade (Sainte-Marie KerquePas-de-Calais). Les différents rapports soulignent expressément que les risques vitaux afférents à la proximité d'un CET concerneraient une zone d'exposition comprise entre 500m et 5km (voire 8 ou 10km dans certains cas) de distance par rapport au CET. Ils recommandent de façon expresse tenir les CET à une distance aussi éloignée que possible des populations riveraines, et d'offrir un suivi médico-sanitaire rapproché aux personnes qui seraient malheureusement trop exposées.
Malgré les risques sanitaires élevés que la proximité d'une décharge fait courir aux riverains, tels que différentes études indépendantes et très sérieuses l'ont scientifiquement prouvé, il y aura encore des gens pour affirmer "qu'il faut en interptérer les résultats avec la plus grande prudence", ou "qu'on ne peut conclure de façon certaine" ! L'argumentation mise en avant pour justifier cette curieuse réserve est que ces études n'auraient pas prise en compte tous les facteurs, comprenez "socio-économico-démographiques." (si ce fourre-tout conceptuel a un sens). Autant dire que des mesures statistiques scientifiques et rigoureuses ne valent pas grand'chose si on n'a pas pris en compte le fait "socio-économico-démographique", sur lequel on peut faire dire tout comme son contraire. Faudrait-il en conclure que du fait de leur catégorie sociale, de leurs activités, de leur revenus ou de leur habitudes, les populations vivant près des décharges auraient une santé a priori plus fragile que la moyenne de la population? Ou que les décharges attirent les personnes à risques?Si une telle monstruosité était fondée, alors il n'y aurait effectivement plus de problème sanitaire à vivre près d'une décharge, puisque c'est le riverain qui l'amène! La vraie raison de cette réserve affichée, sur fond de "grande prudence forçant le respect", est toute autre. Il s'agit simplement de nier l'évidence afin de mieux faire accepter l'implantation des CET, sachant qu'on peut aisément faire l'économie de s'inquiéter de la santé de cespopulations minoritaires que sont les riverains. De toutes façon (comme nous l'avons vu), même si à terme on trouvait quelque chose de grave, cela ne prouverait rien ! (voir également *note plus bas)
Quant aux plaintes concernant différents troubles vécus au quotidien (odeurs insupportables, toux, irritation des yeux et des voies respiratoires, insomnies, irritabilité, états dépressifs, etc.), on ne saurait les prendre en compte et les interpréter qu'avec la plus grande prudence: elles proviennent en effet des riverains des décharges, ce qui en limite toute objectivité!. Ce n'est pas nous qui l'avons inventé (cf. rapport du Commissariat au Plan de décembre 2003, p369, référence à la page "Vous avez dit CET?").
Le descriptif ci-dessus, concernant l'impact des biogaz sur la santé, nous éloigne fort de l'image rassurante des "petites nuisances" causées par les "petites odeurs", et qui vaut à tous les opposants de CET une accusation d'égoïsme, voire d'incivilité anti-écologique! Aux risques associé aux biogaz sur une période de 50 ans, il faut ajouter ceux provenant des pollutions de la nappe phréatique par les fuites des lixiviats. On a vu que celles-ci sont inévitables, malgré le fameux "état de l'art" des technologies de protection. A ce phénomène de fuites ininterrompues sur une échelle de plusieurs décennies, dont les conséquences sont presque imperceptibles au cours des premières années d'exploitation, s'ajoute celui du viellissement naturel et de l'obsolescence terminale du dispositif d'imperméabilisation. Le vrai problème d'une pollution irréversible de la nappe pourrait survenir 10-20 ans après la soi-disante "fermeture" de l'exploitation.
Puisqu'on imagine fort difficilement que les exploitants de CET ne sont pas au courant de ces risques connus et pour certains déjà bien documentés, on se pose la question de savoir pourquoi un suivi médico-sanitaire rapproché (et la compensation en frais de sécurité sociale et le cas échéant, d'assurance-vie) ne fait pas partie de l'offre commerciale.. On se demande aussi pourquoi les contrats d'autorisation d'exploitation ne sont pas assortis d'un fond de garantie minimum en compte bloqué en cas d'accident ou de catastrophe majeurs, ou de manquement à l'application des normes ou dispositifs sécuritaires, sur une échelle de 50 ans, dans les clauses contractuelles des 30-40 ans de post-gestion environnementale. Dans le cadre légal actuel*, le fait que ces clauses comportent quelques garanties d'intervention, ou de remise en état du site en cas d'accident, et dans le cas favorable se réduisent à l'engagement par l'exploitant de replanter des "essences arboricoles" (sic) voire de créer des' "espaces ludiques" (re-sic) en dit long sur la prise de responsabilité qui accompagne ce type de contrat. (* voir en particulier à la page "Vous avez dit CET ?", l'analyse de la circulaire ministérielle de 1996 relative aux garanties financières de l'exploitation d'un CET).
*Note: nous parlons bien ici de rapports concernant l'équivalent étranger des CET classe 2 (décharges d'ordures ménagères et assimilées et déchets industriels banals [DIB]), et non de décharges de produits toxiques (déchets industriels spéciaux [DIS]) qui ont pu aussi faire l'actualité (e.g. la tragédie de Love Canal aux Etats-Unis ou celle de Mellery en Belgique). Pour nier l'existence à l'étranger de problèmes liés au premier cas, une astuce grossière consiste à suggérer qu'il ne s'agit en fait que du deuxième cas, ou que les normes d'enfouissement y sont très "différentes", les deux types de déchets étant supposés être mélangés sans discrimination. Mais les études épidémiologiques (voir plus haut "Production et récupération des lixiviats") ont démontrées qu'en matière d'impact et de risque sur la santé, il n'y a pas lieu de faire la distinction entre les deux types de décharges. En clair, un CET de classe 2 serait aussi dangereux, sinon plus dangereux, qu'une décharge de produits industriels toxiques contrôlée. Du côté des pouvoirs publics comme des exploitants (mais là ce n'est pas une surprise), on reconnaitra sans problème de conscience qu'en France on ne s'est jamais penché sur la question des risques sanitaires des CET. Aux yeux des exploitants, qui n'ont aucune difficulté à convaincre les pouvoirs publics, les études effectuées à l'étranger n'auraient pas de valeur puisque "peu nombreuses [sic]", "entachées d'importantes limites méthodologiques [re-sic]", ou "ne prenant pas en compte des facteurs de confusion, notamment socio-économiques [re-re-sic]". En somme, à chaque fois qu'on aura scientifiquent constaté un excès de pathologies anormales corrélé avec la proximité d'un CET, on se sera manifestement trompé sur toute la ligne, puisque le fameux facteur "économico-démographico-psycho-politico-social" n'aura jamais été pris en compte! Quels novices ces étrangers. Autant pour la grandeur de France, dont la science ne s'abaisserait jamais à des investigations si grossièrement rudimentaires. Celle-ci va finalement être mobilisée sur la question (recommandations C-2.1-a/d du Commissariat au Plan de décembre 2003), on respire enfin. Gageons toutefois que cela va prendre du temps et que cela va être difficile. L'expérience du passé (e.g. Mellery) a montré que le sujet est extrêmement sensible. Les médecins et les scientifiques risquent d'être pris en tenaille, sinon en ôtage, entre différents pouvoirs, publics et privés, sur fond de meute médiatique. Un tel contexte n'est pas de nature à encourager les conclusions indépendantes, sauf pour des personnes courageuses et de haute valeur morale. Pour faciliter leur tâche, les instructions officielles seront claires: surtout ne pas faire de vagues! On frissonne d'avance à l'idée de pouvoir lire un jour les résultats de l'enquête. Le rapport fera sans doute près de 2.000 pages, à cause de la nécéssité impérieuse de ne rien oublier des facteurs économico-démographico-psycho-politico-sociaux. On s'attachera à fustiguer les mauvais exemples (eg. décharges sauvages de Marseille ou de Bastia) afin de faire reluire les bons (CET en cours d'installation ou dans les premières années d'exploitation). On comparera le pire cas des premiers (étude rétrospective défavorable) avec le meilleur cas des seconds (étude prospective favorable). Dans les cas intermédiaires, on soulignera qu'il faut interpréter les résultats avec la plus extrême prudence, compte-tenu des faiblesses de l'échantillonnage statistique (les populations bougent) et de la complexité des "facteurs de confusion". Comme pour les sondages électoraux, on sélectionnera un "échantillon représentatif" de populations riveraines selon certains critères pré-établis. On comparera les résultats avec une "population témoin", de préférence urbaine (c'est à dire exposée à des pollutions aux pathologies similaires). Nous pouvons d'ores et déjà livrer la conclusion de cette brillante enquête: "la proximité d'un CET ne cause aucun risque supérieur à ceux auquels les Français sont déjà exposés", et de toutes façons les accidents de la route sont bien plus mortels. On restera "extrêmement prudent" sur l'interprétation de certaines données alarmantes (dans la mesures où celles-ci n'auraient pas été expurgées d'emblée), dont on a vu qu'elles ne voulaient finalement rien dire. Il subsistera bien entendu quelques points d'interrogation sur l'épidémiologie prospective, dont les nouveaux "outils de suivi" auront juste été mis au point grâce à cette initiative unique. Gageons que la seconde recommandation sera la création d'un Observatoire, et qu'une autre Commission se réunira 10 ans plus tard pour "remettre ça".
Entre Alstom, Veolia, Arcelor, EDF, GDF-Suez et Total
Quelle est la place de l'être humain
et notamment des riverains de ces futures installations ?
SERVIR DE COBAYES ET SE TAIRE ?
Extrait article paru dans sud ouest-com Mercredi 08 Juillet 2009
EFFET DE SERRE.Total va démarrer son pilote industriel de captage-stockage du CO2 dans les couches géologiques
Le sous-sol de Lacq prêt pour l'opération CO2
C'est une grande première en France. Dans quelques jours, dans quelques semaines au plus tard - la date exacte n'est pas déterminée - Total Exploration Production France (TEPF) va commencer à injecter du dioxyde de carbone (CO2) dans une ancienne poche de gaz naturel située à 4 500 mètres sous les pieds de vigne de La Chapelle-de-Rousse, à quelques kilomètres au sud de Pau.
Le CO2 sera capté sur l'une des cinq chaudières de l'usine de production d'électricité de Total à Lacq, 27 kilomètres plus à l'ouest. Ce pilote a vocation à fonctionner en continu durant deux ans. Au terme de l'expérience, 120 000 tonnes de CO2 auront été envoyées dans le puits de Rousse, soit l'équivalent du dioxyde de carbone émis par un parc de 40 000 voitures dans le même laps de temps.
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La mise en place du procédé à grande échelle n'est évidemment pas simple. Elle bute sur d'importants obstacles techniques ainsi que sur le coût, supérieur à 70 euros la tonne de CO2. Il faudrait le faire plonger pour le rendre attractif. « Dans le contexte actuel, les permis se négocient en dessous de 10 euros la tonne », constate François Moisan, le directeur scientifique de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). « La crise et la baisse du prix de la tonne de CO2 ne changent rien à notre stratégie. On travaille sur le moyen et le long terme », précise néanmoins Franck Mainetti, le délégué régional à la communication de Total.
La concurrence s'active
Sur ce créneau, les nombreux appétits sont appuyés par les pouvoirs publics. Un fonds démonstrateur de recherche a été mis en place suite au Grenelle de l'environnement. 100 millions d'euros sont affectés au développement de la technologie du captage-stockage de CO2. « Cinq projets sont à l'instruction, dont trois comprennent du stockage », indique François Moisan. Les poids lourds sont sur les rangs : Alstom, Veolia, Arcelor, EDF, GDF-Suez... D'où l'importance, pour Total, de prendre la main grâce à ce pilote industriel autofinancé d'un coût de 60 millions d'euros.
Total a quelques atouts à faire valoir au sein de cet aréopage. Le site de Lacq est idéal pour un essai puisqu'il est déjà équipé. Il y a la chaudière, les tuyauteries, le puits et le gisement de roche poreuse, isolé de la surface par deux kilomètres de marnes et d'argile. Il convient « seulement » d'inverser un circuit conçu il y a quarante ans pour l'extraction du gaz naturel.
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Le souci de la sécurité
Le transit du CO2 dans la campagne béarnaise et son enfouissement sont, en revanche, à l'origine d'une controverse. Certains riverains goûtent médiocrement le fait de s'endormirà proximité d'un flux degaz qui s'avère mortel à forte concentration.Et d'autant plusdangereux qu'il est incolore etinodore. Regroupés dans l'association Coteaux de Jurançon Environnement, les protestataires entendent attaquer l'arrêté préfectoral d'autorisation, appuyés par deux associations de défense de l'environnement, la Sepanso et France Nature Environnement.
« La logique de Total n'est pas la nôtre. Tout ceci va se faire au mépris des hommes et de leur économie », déplore Paulette Loustalet, la présidente de l'association. Total a beau jeu de rétorquer qu'il exploite depuis 1957 en Béarn du gaz naturel tout aussi dangereux, puisque mêlé à de l'hydrogène sulfuré mortel pour l'homme. Et qu'aucun accident n'a jamais été déploré.
Les associations remettent aussi en cause la pertinence du captage-stockage du CO2 dans la lutte contre le réchauffement climatique. En s'engageant dans cette voie, on s'abstiendrait de toute remise en cause du modèle de développement dominant.
« Nous sommes ouverts à la discussion sur le principe mais il aurait fallu un débat préalable pour ne pas recommencer comme avec les OGM. Là, on met la charrue avant les boeufs. Et sur le projet de Lacq, se posent des problèmes d'expertise et de légalité qui le rendent inacceptable », argumente Arnaud Gossemand, de France Nature Environnement.
Total préfère mettre en avant l'urgence et la réalité, en arguant qu'à l'horizon 2030, les énergies fossiles resteront prépondérantes dans le mix énergétique mondial. À hauteur de 75 % environ.
Du côté de l'Ademe, on souligne plutôt que la lutte contre le réchauffement passe par une panoplie complète de moyens. « Le captage-stockage n'est pas la solution miracle. On se dit qu'on peut en avoir besoin si le réchauffement s'accentue. Et pour cela, il faut obligatoirement en tester la faisabilité », conclut François Moisan.