ADENCA
Association de Défense de l'ENvironnement de Claye-Souilly et ses Alentours
"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le
mal,
mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d'intervenir."
Albert Einstein
Mettre la poussière sous le tapis ?
Le gouvernement plutôt que d’imposer aux industriels un réduction importante du CO2 qu'ils envoient dans l’air semble vouloir privilégier la méthode de stockage de ce gaz CO2 sous terre.
Servir en quelque sorte de « cobayes » ça vous dirait ?
A cette occasion la décharge Veolia va-t-elle ressortir de ses cartons son projet « dit pilote », de 2008, d’injection de gaz CO2 dans les aquifères salins, situés sous nos pieds ?
Ce serait en fait une expérimentation grandeur nature de ce type de procédé.
Paru sur LADEPECHE.fr :
Capter et stocker le CO2: pas de miracle et des risques de tensions, prévient une experte
Publié le 12/05/2024 à 18:28
(AFP) - Le captage de CO2 dans l'air et son stockage sous terre sont parfois présentés comme une solution importante au réchauffement climatique, mais le potentiel de ces techniques embryonnaires ne doit pas être utilisé comme substitut aux réductions des rejets de CO2, plaident de nombreux experts.
Pour Sofia Kabbej, chercheuse spécialiste des questions mêlant climat, énergie et sécurité à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), le développement à grande échelle de ces technologies pourrait accentuer les besoins en énergie et en eau mais aussi renforcer des tensions géopolitiques et économiques.
Quelle place est donnée à ces technologies dans les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre?
"Ces techniques ont été pensées pour venir compenser les émissions excédentaires, c'est-à-dire celles qu'on n'arriverait pas à diminuer en changeant de source d'énergie. L'idée était de venir capter et stocker le CO2 de secteurs aux émissions incompressibles, comme l'aluminium.
Mais ce vers quoi on semble se diriger, c'est un paradigme où le développement de ces techniques n'est pas associé à une atténuation des émissions suffisante. On vient donc se reposer beaucoup trop sur leur potentiel alors qu'elles ne sont souvent qu'à l'état de projets pilotes.
Cela devient un moyen pour atteindre les objectifs climatiques en soi, et non pas une technique additionnelle pour agir sur ce qu'on n'arriverait pas à atténuer.
Il faut aussi se poser la question de comment est-ce que l'usine de captage et de stockage, procédés très énergivores, va fonctionner? Est-ce qu'on a un gain à venir les développer ou est-ce que c'est aussi la cause d'émissions supplémentaires?
Leur fonctionnement implique aussi une augmentation des pressions mises sur l'eau (qui sert de diluant pour filtrer le CO2 ou l'injecter dans le sol, NDLR), qui tend déjà à manquer.
Par ailleurs, la production scientifique sur ces innovations est aussi tributaire des commanditaires des études et des angles de traitement demandés. De ce fait, certains enjeux sont encore peu traités ou mis de côté."
Qui va en bénéficier ?
"Dans ce contexte, il y a un regain d'intérêt, notamment de la part de ceux qui les développent, souvent les pétrogaziers. Cela vient s'ajouter à la panoplie des services qu'ils peuvent offrir et exporter dans le cadre des transformations du marché de l'énergie. Et qui peut aussi constituer in fine un facteur de puissance des États auxquels ces compagnies appartiennent, et dans leur stratégie pour obéir à leurs objectifs climatiques de long terme.
Ce qui caractérise aujourd'hui les stratégies de moyen-long terme, surtout des pays les plus émetteurs, c'est leur flou sur le captage et le stockage. On le mentionne sans précisément expliquer comment ça va être fait et où, et qui va encadrer cette répartition."
Y a-t-il des risques sécuritaires?
"On a besoin de pouvoir transporter le CO2 de manière sécurisée, de pouvoir l'injecter de manière sécurisée et de pouvoir sécuriser le site de stockage. Mais on voit déjà des tensions dans le cadre de l'énergie conventionnelle avec les pipelines qui peuvent être des sites vulnérables.
La question du potentiel de stockage est très variable en fonction des pays et elle est encore hypothétique: on n'a jamais stocké à grande échelle.
Par ailleurs, la capacité géologique d'un État à pouvoir stocker sur son territoire ne signifie pas qu'il le fera. Il y a la question de l'acceptabilité sociale.
Est-ce qu'on va voir des oppositions, comme on en a sur la question des réouvertures de mines, au regard des risques de fuites, de l'endroit où ça va se situer, que ce soit un site historique, un site touristique ou un endroit où il y a des activités économiques importantes?"
Il y a quelques années Veolia souhaitait réaliser un projet pilote à Claye-Souilly de stockage de déchets de CO2 sous sa méga décharge, un projet qui a été suspendu pour l’instant.
Vivre avec du gaz sous leurs pieds
c’était non et non
Il est vrai que les riverains informés par notre association avaient été vent debout contre ce type de projet, car ils avaient bien compris qu’ils allaient servir en quelque sorte de « cobayes » puisqu’aucuns essais de ce type n’avait été réalisé en France et de surcroît dans une zone aussi peuplée que le bassin parisien.
Aujourd’hui il semblerait que le projet suspendu pour l’instant à Claye-Souilly se soit reporté à quelques encablures de là et bien sûr toujours en Seine et Marne à Grandpuits.
Il faut bien comprendre que c’est un site grandeur nature dont les chercheurs ont besoin pour confirmer le bien fondé ou non des essais menés en laboratoire.
Pour rendre service aux chercheurs,
cela vous dirait-il
de servir, en quelque sorte, de « cobayes »
à Grandpuits ?
Paru dans le Moniteur de Seine et Marne :
Des puits de stockage de carbone bientôt en Seine-et-Marne ?
Dix-Sept communes du département ont été retenues, dans le cadre d’une étude pilote financée par l’Union européenne et qui va durer jusqu’en 2026.
TERRITOIRESCOLLECTIVITÉ Publié le 28 juin 2022 à 08h00, Farid ZOUAOUI
Captage, stockage et valorisation du carbone : cette option pour réduire les effets du dérèglement climatique est actuellement à l’étude. Depuis un peu plus d’un an maintenant, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), établissement public de référence dans les applications des sciences de la terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol dans une perspective de développement durable, participe à un projet européen baptisé PilotStrategy.
Celui-ci doit permettre d’améliorer la connaissance sur l’aptitude des aquifères salins profonds à stocker du CO2 dans cinq régions industrielles du Sud et de l’Est européen correspondant à des centres d’émission de dioxyde de carbone.
Ce sera notamment le cas en Seine-et-Marne, et plus particulièrement, autour de la commune de Grandpuits-Bailly-Carrois (1 025 habitants), près de Provins, où est située la raffinerie appartenant à TotalEnergies. Au total, ce sont 17 communes environnantes qui sont concernées par ce projet continental. Son financement est, en effet, assuré par l’Union européenne, dans le cadre du dispositif Horizon 2020 et sa durée est de cinq ans (mai 2021-avril 2026).
Concrètement, des géophones (capteurs permettant l’enregistrement et/ou la mesure du vecteur vitesse des vibrations sismiques au travers du sol) vont être posés, afin de mesurer l’écho des vibrations émises par des camions vibrateurs. La pose de ces appareils respectera les contraintes agricoles, puisqu’ils seront répartis tous les 150 m
sur une superficie de 100 km2. La circulation des camions vibrateurs s’opérera sur les routes et chemins en un passage unique. Les agriculteurs concernés ont reçu, en effet, l’assurance des porteurs du projet PilotStrategy qu’aucun véhicule n’empiétera sur leurs champs. Mais en cas de dommages avérés, des compensations financières sont prévues, selon le barème administratif de la Chambre d’agriculture de région Île-de-France.
Le 1er avril dernier, une réunion a rassemblé les principaux protagonistes. À l’issue de celle-ci, un accord de principe a été trouvé, afin de permettre de donner une suite à cette campagne d’acquisition sismique. Mais pour que cette étude pilote puisse véritablement aboutir et qu’un stockage de CO2 soit réalisé à long terme, plusieurs autres conditions devront être remplies. Ont été notamment évoqués la sensibilité globale aux risques climatiques, les politiques nationales menées, les recherches en géosciences et la position des acteurs de terrain.
https://www.lemoniteur77.com/des-puits-de-stockage-de-carbone-bientot-en-seine-et-marne-110162.html
Il faut bien comprendre que les industriels ne sont pas disposés à réduire leurs émissions de déchets de gaz carbonique CO2 dans l’air et qu’ils préfèreraient mettre ces déchets sous le tapis.
La Seine et Marne est déjà le réceptacle des ordures des autres : déchets dangereux, déchets non dangereux, déchets « dits inertes », déchets de méthaniseurs…..
Au point où vous en êtes
un peu plus de déchets
ça ne devrait pas vous gêner ?
Pour en venir au sujet qui nous préoccupe :
Depuis de nombreuses années des essais de captage et stockage gaz carbonique CO2 sont fait en laboratoire mais les ingénieurs recherchent des sites où ils pourraient faire leurs essais grandeur nature.
A Jurançon près de Lacq Total a déjà fait des essais en 2010 en captant des déchets de gaz carbonique CO2 et en les stockant dans un ancien réservoir de gaz, des essais rapidement arrêtés en 2013 alors que Total n’avait même pas stocké la moitié des tonnages prévus, ne croyez surtout pas que ce sont les microséismes repérés dans le réservoir de stockage qui sont à l’origine de cet arrêt, mais il est vrai que Total a été très discret sur les raisons de l’arrêt des essais.
A Grandpuits Total dit vouloir faire des essais de captage de CO2, BRGM vient d’ailleurs d’informer la population environnante qu’une étude du sous-sol va être réalisée à l’aide de camions vibrateurs accompagnés de capteurs sur un secteur très étendu qui pourrait aller de la Brie Nangissienne, à la Brie des Rivières et même jusqu’au Val Briard, étude dans le but de la mise en place d'un projet de stockage de CO2.
Servir en quelque sorte de cobayes
ça vous dirait ?
Ici le stockage des déchets de CO2 pourrait se faire dans les aquifères salins, une nappe souterraine profonde d’eau salée qui recouvre le Bassin Parisien, ce serait l’un des premiers projets en France dans une zone aussi peuplée que le Bassin Parisien.
Le captage et stockage de CO2 est un sujet très sensible car en France les populations y sont plutôt opposées, Total le sait et se rappelle de l’hostilité des populations à Jurançon.
Une hostilité que Veolia Claye-Souilly a rencontré en 2008 lorsqu’il a annoncé « un projet pilote » de captage et stockage de déchets de CO2 sur sa décharge, projet que l’industriel dit avoir abandonné mais ADENCA n’est pas dupe, ce projet pourrait ressortir des cartons un jour ou l’autre.
Il faut dire qu’ADENCA connaît le sujet pour avoir rencontré l’association de Jurançon et à plusieurs reprises les ingénieurs de l’Ineris, les nombreuses incertitudes et risques pour les riverains ne sont pas là pour nous rassurer.
Pour vous faire une idée de ce projet nous vous conseillons de consulter :
« Retour d’expérience des incidents et accidents sur des sites d’exploitation ou de stockage en milieu souterrain » https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/drs-12-126009-13866b-unique-1397139450.pdf
Plutôt que de chercher une méthode
pour réduire
ses émissions de CO2
Veolia
projette depuis plusieurs années d'enterrer
ses déchets de gaz carbonique CO2
sous vos pieds.
Une méthode à l'état d'essai
il faut bien que quelqu'un serve de cobaye,
pourquoi pas vous ?
Un peu plus, un peu moins
de sites polluants ou dangereux
au point
où vous en êtes ici !
Un projet européen, piloté par le BRGM, étudie les risques et l'acceptabilité sociale du stockage de CO2 après captage. Cette technologie, encore peu développée, est pourtant jugée essentielle pour respecter les objectifs climatiques internationaux.
Interview | Energie | | Sophie Fabrégat
Marie Gastine
Coordinatrice du projet Enos pour le BRGM
Actu-Environnement.com : En quoi consiste le projet européen Enos (Enabling onshore CO2 storage in Europe), que le BRGM pilote ?
Marie Gastine : Le projet Enos est financé par la Commission européenne, dans le but d'étudier, pendant quatre ans, sur plusieurs sites de stockage terrestre du CO2, les risques sanitaires, environnementaux et financiers mais aussi d'accroître l'acceptabilité sociale de ces projets. Nous travaillons sur des sites de stockage déjà existants. A Hontomin en Espagne, du CO2est injecté en petite quantité dans un réservoir rocheux peu perméable, à 1.500 m de profondeur. Il s'agit de tester différentes techniques d'injection et d'évaluer les risques de sismicité induite. En effet, l'injection crée de la microsismicité et donc, des événements peuvent être ressentis à la surface.
Nous allons également simuler des fuites sur deux sites en Italie et en Angleterre, un aquifère et une faille. Là, le CO2 est injecté à 200 mètres de profondeur afin d'analyser notre capacité à les détecter, à les contrôler et à prévoir leur comportement. Le principal risque est que le CO2 retourne dans l'atmosphère. Mais il peut également polluer l'eau en interagissant avec les...
https://www.actu-environnement.com/ae/news/stocker-co2-100-ans-marie-gastine-brgm-
2008 près de Pau
CLAYE-SOUILLY
PROJET DE STOCKAGE SOUS NOS PIEDS
DE GAZ CARBONIQUE CO2
PAR VEOLIA
Quels risques pour la population ?
Ce qui se passe ailleurs :
La terre a de nouveau tremblée près de Pau,
des secousses de magnitude dépassant 4
comme en décembre 2012
Rappelons que c’est près de Pau à Jurançon que Total a fait des essais de stockage de gaz carbonique dans le sol.
L’association Coteaux de Jurançon Environnement avait attiré l’attention des pouvoirs publics sur les risques de séisme mais les services de l’Etat avaient malgré tout donnés les autorisations.
http://coteaux.de.jurancon.environnement.over-blog.com/
Aujourd’hui les habitants du Béarn sont inquiets et attendent des réponses à leurs questions.
Paru sur le site MY TF1 News :
Edité par M.G. avec AFP
le 02 septembre 2013 à 18h48 , mis à jour le 02 septembre 2013 à 18h53.
Crédits : LCILa terre a tremblé lundi après-midi dans les Pyrénées-Atlantiques dans le secteur de Lacq, près de Pau. La secousse sismique, d'une magnitude de 4,1, a été ressentie par des habitants mais n'a pas fait de dégâts.
Le Bureau central sismologique français (BCSF), basé à Strasbourg, a fait état d'un séisme survenu à 14h36 dans le bassin de Lacq, à 25 km au nord-ouest de Pau. La secousse a été mesurée à 4,1 sur l'échelle de Richter par le Laboratoire de Détection et de Géophysique. Elle a été ressentie par des habitants mais n'a pas fait de dégât.
Les pompiers des Pyrénées-Atlantiques ont indiqué à l'AFP voir reçu une quinzaine d'appels de personnes s'inquiétant d'avoir ressenti une explosion ou une vibration, mais n'ont pas réalisé d'intervention ni recensé de dégâts. Selon de témoignages d'internautes sur le site de La République des Pyrénées, des personnes ont dit avoir perçu une "brève secousse", un "boum" ou un "grondement", certains assurant l'avoir ressentie, quoique faiblement, jusque dans des quartiers de Pau.
Les départements des Pyrénées sont, avec les départements des Alpes, l'une des régions de France à la plus forte activité sismique. Ainsi selon les données du BCSF, une soixantaine de secousses sont relevées chaque année dans un rayon de 100 km autour de l'épicentre de mardi, la grande majorité de ces secousses étant d'une magnitude inférieure à 3, la quasi-totalité inférieure à 4.
La dernière secousse fortement ressentie localement, d'une magnitude 4,8, était intervenue dans la nuit du 30 au 31 décembre dernier, et n'avait pas fait de dégâts, mais avait suscité une centaine d'appels inquiets aux secours.
PARIS - Le stockage du gaz carbonique (CO2) dans le sous-sol, envisagée pour réduire les émissions dans l'atmosphère, présente des risques de dispersion des métaux lourds dans le sous-sol, des risques environnementaux qui doivent être pris en compte, avertit l'Ineris mardi.
Cette technologie, qui reste expérimentale et dont le coût est très important, est considérée comme une solution d'avenir pour réduire les émissions de CO2, en stockant ce gaz dans d'anciens gisements gaziers ou des roches aquifères présentes dans les grands bassins sédimentaires, comme le bassin parisien.
L'Institut national de l'Environnement industriel et des risques (Ineris), qui mène des études de risques depuis 2003 sur le captage, le transport et le stockage de CO2, estime que parmi ces risques figure celui de la remobilisation des métaux lourds sur lequel il a mené une étude.
Selon ces travaux, le CO2 permettrait une fois injecté dans le sous-sol à un certain nombre de métaux, à l'origine piégés dans la roche solide, de passer dans la phase liquide (l'eau, salée ou non, présente dans les infractuosités de la roche).
Des contaminants naturellement présents dans les roches réservoirs peuvent être libérés du fait de l'intéraction avec le gaz carbonique, a expliqué Pierre Toulhoat, directeur scientifique de l'Ineris, lors de la présentation de l'étude.
Si la dispersion dans les couches géologiques envisagées pour le stockage ne pose pas de problème en tant que tel, puisque ces aquifères profonds ne sont pas concernés par les captages d'eau, l'Ineris met en garde contre une éventuelle dispersion à plus long terme dans des aquifères situées plus haut.
Nos travaux ne permettent pas une évaluation des risques à proprement parler, ils permettent simplement d'éclairer les enjeux, tempère M. Toulhoat, qui précise que l'étude démontre simplement que ce paramètre devra être pris en compte lors du choix d'un site pour le stockage de C02.
(©AFP / 20 novembre 2012 16h21)
WASHINGTON - Le stockage du dioxyde de carbone, prôné par nombre d'experts pour lutter contre le réchauffement climatique, est jugé hasardeux par des géophysiciens américains en raison du risque élevé de déclencher des séismes, alertent-ils dans une étude dévoilée lundi.
Nous estimons qu'il y a une forte probabilité que des tremblements de terre seront déclenchés par l'injection de vastes volumes de CO2 dans les roches fragiles le plus souvent trouvées dans la croûte terrestre, écrivent Mark Zoback et Steven Gorelick, professeurs de géo-mécanique à l'Université de Stanford (Californie, ouest), en conclusion de leurs travaux.
Dans la mesure où même des séismes de petite ou moyenne puissance peuvent compromettre l'étanchéité des poches géologiques contenant le CO2 séquestré, nous pensons que, dans ce contexte, stocker de très grands volumes de ce gaz constitue une stratégie risquée, insistent-ils.
Vu ce risque, cette stratégie pour réduire de façon importante les émissions de gaz à effet de serre serait probablement un échec, concluent ces scientifiques dont les travaux paraissent dans les Annales de l'académie américaine des sciences (PNAS), datées du 18 au 2 juin.
Pour qu'un stockage du CO2 (dissout dans de l'eau) fasse vraiment une différence à l'échelle de la planète pour réduire le réchauffement climatique, il faudrait en enfouir environ 3,5 milliards de tonnes par an, soit un volume équivalent à 28,6 milliards de barils de pétrole.
La production annuelle mondiale de brut est de 27 milliards de barils environ.
Risque de pression sur les failles existantes
Avant de se lancer dans des projets aussi vastes que d'injecter dans le sous-sol de gigantesques volumes de CO2 et ce à de multiples emplacements dans le monde, il est important de savoir que ces dernières décennies, les réseaux modernes de surveillance sismique ont montré que les tremblements de terre se produisent quasiment partout à l'intérieur des continents, soulignent-ils.
Le stockage géologique à grande échelle de CO2 est pourtant considéré comme une solution viable par nombre d'experts pour réduire les émissions de ce principal gaz à effet de serre, dont la plus grande partie provient de la combustion de charbon dans les centrales électriques, soulignent ces deux géophysiciens.
Ils citent un rapport de 2005 du Groupe d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec) préconisant cette solution.
Dans la mesure où la croûte terrestre est fortement sous tension à l'intérieur des continents, des injections de fluides dans des puits profonds (deux kilomètres de profondeur) tels des gisements pétroliers et gaziers en voie d'épuisement, peuvent provoquer des séismes en accroissant la pression à proximité d'une faille préexistante et potentiellement active, selon eux.
Cet effet a été pour la première fois observé dans les années 60 à Denver, dans le Colorado (ouest), quand des injections d'eau dans un puits de trois kilomètres de profondeur près de l'Arsenal militaire des Rocheuses a déclenché un tremblement de terre, précisent les auteurs de l'étude.
Une étude séparée publiée vendredi 15 juin, effectuée par l'Académie américaine des sciences, conclut aussi que la séquestration géologique du CO2 peut potentiellement induire des tremblements de terre importants. Ce risque est en revanche jugé faible avec la fracturation hydraulique pour extraire du pétrole ou du gaz dans les schistes bitumineux.
La combustion du charbon pour produire de l'électricité libère 2,1 milliards de tonnes de CO2 par an aux Etats-Unis soit 36% de la totalité des émissions carboniques américaines, précisent ces deux chercheurs.
Quant à la Chine, elle en a généré trois fois plus en 2011, ayant brûlé 6,95 milliards de tonnes de charbon pour produire de l'électricité, soit 80% de ses émissions totales de CO2.
Au total, ces deux pays sont les deux plus grands émetteurs de CO2 de la planète, responsables à eux seuls de 40% des émissions.
(©AFP / 19 juin 2012 00h20)
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Seine et Marne :
pour mettre leurs déchets notre sol ne leur suffit plus,
ils veulent notre sous-sol profond
pour enterrer les déchets de gaz carbonique CO2
Le ministère de l'écologie vient de mettre en place une consultation par internet sur un projet de modification de l'
Arrêté du 17 juillet 2009 relatif aux mesures de prévention ou de limitation des introductions de polluants dans les eaux souterraines
afin de permettre l'injection de déchets de gaz carbonique CO2 dans le sous-sol.
Ce projet d’arrêté ferait courir des risques à la population du département de Seine et Marne, en effet pour permettre l'introduction du gaz carbonique co2 dans le sous-sol profond les industriels vont devoir y ajouter des produits chimiques, ces produits chimiques dont on ne connaîtra probablement pas la composition (secret industriel) risquent de migrer vers la nappe phréatique et de la polluer.
La nappe phréatique de ce département a déjà assez souffert avec les ordures qui y sont déversées depuis des décennies, les pollutions industrielles, les pesticides, les essais de fracturation hydraulique…
ADENCA en appelle à Madame Nicole Bricq, ministre de l’écologie, afin que cet arrêté ne voit pas le jour.
Pour répondre à cette consultation : Si vous voulez faire de même http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-d-arrete-portant-modification-de-l-arrete-du-17-juillet-2009-relatif-aux-mesures-de-prevention-ou-de-limitation-des-introductions-de-polluants-dans-les-eaux-souterraines
Pour aller plus loin :
Communiqué de presse Ineris
http://www.ineris.fr/centredoc/cp-csc-impuretes.pdf
Rapport de l'ineris
http://www.ineris.fr/centredoc/95145-11842b-stockage-co2-2.pdf
Essai de captage, transport et stockage géologique CO2 en France Nord :
21.6 millions de subventions pour des multinationales ?
A l’heure où notre pays est en déficit, 21.6 millions d’euros de nos deniers publics devraient être versés à des multinationales pour financer un essai de captage, transport et stockage géologique CO2en France Nord
(fonds démonstrateur de recherche de l’Ademe).
Projet piloté par Total, GDF Suez avec pour partenaires Air Liquide, EDF, Lafarge et Vallourec. http://www2.ademe.fr/servlet/doc?id=82659&view=standard
Les avantages pour les industriels
obtenir un brevet avec des subventions de l’Etat pour le vendre en particulier à l’étranger.
Les risques pour les populations riveraines de ce futur essai : beaucoup d’incertitudes, voir notamment ce qui se passe ailleurs :
- Essai en Algérie dans le désert :
Extrait DD Magazine 12/12/2009
" le Dr. Vasco du Lawrence Berkeley National Laboratory fait des recherches sur les déformations de la surface du sol suite à l'injection de CO2 à In Salah dans le sahara algérien. Un million de tonnes de gaz sont injectées par an à environ 2 km de profondeur. L'interférométrie radar a permis d'observer une élévation de la surface du sol de de 5mm par an sur des kilomètres…"
lien vers l’article : http://www.ddmagazine.com/1598-CSC-Capture-et-Stockage-du-CO2.-De-quoi-sagit-il.html
-Essai en Norvège sous la mer :
Extrait Le Monde.fr Planète 20/4/2012
« Unefracture au nord de Sleipner ?Pour quiconque, c'est du chinois. Mais quand Klaus Wallmann a annoncé sa découverte, dans le centre de conférences de l'île San Servolo, près de Venise, mercredi 19 avril, un frisson de surprise a parcouru la centaine de spécialistes européens de la séquestration du carbone réunis pour leur forum CO2GeoNet. Le chercheur de l'institut allemand Geomar a révélé avoir détecté, lors d'une campagne océanographique, en juin 2011, une "jeune" fracture géologique de plus de 12 km de long au fond de la mer du Nord, non loin du point d'injection de la plate-forme de Sleipner. »
lien vers l’article : http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/04/20/enfouir-pour-mille-ans-le-gaz-carbonique-ce-n-est-pas-si-simple_1688568_3244.html
La France a-t-elle les moyens d’utiliser des fonds publics
dans des essais qui paraissent aussi risqués ?