ADENCA
Association de Défense de l'ENvironnement de Claye-Souilly et ses Alentours
"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le
mal,
mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d'intervenir."
Albert Einstein
Court historique de la situation :
A l’occasion de travaux de préparation de la déviation Sud-Ouest de Meaux, il a été découvert en 2003, sur un site exploité, dans les années précédentes par le sucrier Tereos, des remblais pollués contenant des matériaux noirâtres et malodorants sous une membrane d’étanchéité d’un bassin où l’industriel stockait ses eaux de betteraves.
Pour ne pas retarder le chantier de la déviation les remblais ont été excavés et déplacés sur une autre zone, un confinement a été ensuite mis en place autour des remblais contaminés dénommé sarcophage.
Quelques années plus tard, il a été découvert qu’une pollution aux métaux lourds (arsenic ,fer …) avait migrée du sarcophage vers les eaux souterraines.
Les riverains ont découvert cette situation à l’occasion de la présentation à l’enquête publique du projet de l’industriel Terzeo d’exploiter une plateforme de traitement de déchets du BTP et une décharge de déchets dangereux, en aval du sarcophage.
En effet les contrôles des eaux souterraines dans 4 piézomètres faisaient ressortir, pour les années 2013 à 2015 une pollution aux métaux lourds :arsenic, fer …
Des contrôles qui avaient été imposés au sucrier Tereos par la Préfecture depuis 2006, permettant à cette administration de surveiller ce site et d’imposer au sucrier Tereos des mesures complémentaires, le cas échéant, pour éviter la propagation de la pollution.
Or nous n’avons pas trouvé d’arrêté de prescriptions complémentaires imposé par la Préfecture au sucrier Tereos notamment depuis 2013.
L’arrêté préfectoral de 2019, d’autorisation d’exploitation, impose à l’entreprise Terzeo, dont le site se trouve en aval du sarcophage, d’implanter des nouveaux piézomètres, mais pour l’instant l’industriel ne les a pas encore posés.
La pollution des eaux souterraines a migré jusqu’où ?
Nous n’en savons rien
Pour le savoir il serait nécessaire que des piézomètres supplémentaires soient implantés, notamment en amont des captages d’eau d’Isles les Villenoy et de Condé Ste Libiaire.
Afin de rassurer les populations qui craignent pour leurs captages d’eau potable, le Ministère de l’Ecologie pourrait prendre en charge l’implantation et le contrôle de ces piézomètres supplémentaires ainsi que le financement d’une tierce expertise par un hydrogéologue comme BRGM, INERIS...., à charge pour l'ETAT de se retourner ensuite vers le pollueur.
Pour conclure :
Ce n’est qu’à partir d’août 2021 que des travaux conservatoires sur le sarcophage semblent avoir été mis en place, travaux qui consistent à traiter les lixiviats (jus des déchets du sarcophage), mais pendant ce temps la pollution qui s’est échappé depuis des années vers les eaux souterraines continue son chemin.
Paru sur le site Novethic :
Publié le 14 janvier 2023
ENVIRONNEMENT
"POLLUTION DU SIÈCLE" DE L’ESCAUT : LE SUCRIER TEREOS CONDAMNÉ À UNE SANCTION INÉDITE
Le deuxième plus gros groupe sucrier au monde, Tereos, a été condamné à plus de 9 millions d'euros de dommages et intérêts. Il est responsable de la mort de tonnes de poissons après qu'une de ses digues se soit rompue entre le 9 et 10 avril 2020 provoquant le déversement de milliers de litres de liquide noirâtre dans le fleuve de l'Escaut. Pour Corinne Le Page, qui représente la région de Wallonie touchée de plein fouet par ce préjudice écologique, cette affaire marque un tournant.
Le sucrier Tereos a pollué l'Escaut et provoqué une chute de la biodiversité dans ce fleuve de 355 km de long, qui traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas. Istock / Photo prétexte
C’est une sanction "inédite" pour l’avocate et ancienne ministre de l’Environnement Corinne Le Page. Le 12 janvier, le tribunal correctionnel de Lille a condamné le géant sucrier Tereos à plus de 9 millions d’euros de dommages et intérêts pour sa "négligence" dans l’entretien de ses installations en 2020. Cette année-là, dans la nuit du 9 au 10 avril, une digue de l’entreprise cède et déverse dans le fleuve de l’Escaut plus de 100 000 mètres cubes d’eaux de lavages des betteraves sucrières.
Ce liquide noirâtre qui a traversé la France, la Belgique et les Pays-Bas, est responsable de la mort de tonnes de poissons. L’enquête a conclu à la diminution de "50 % du nombre d’espèces et 90 % des effectifs" par rapport à la normale, lors des inventaires effectués en mai et octobre 2020. "C’est la pollution du siècle pour l’Escaut", souligne à Novethic Corinne Le Page, qui représente la région de Wallonie. Cette dernière touchera 8,86 millions d’euros au titre du "préjudice écologique", quasiment la moitié des 17 millions d’euros réclamés par la région.
"On avait effectivement demandé plus mais la somme est quand même énorme. Je pense que c’est un tournant car le but de ces procédures est de faire sanctionner comme une infraction pénale ce type de comportement mais aussi que les sanctions soient dissuasives. Et ici, c’est le cas", fait-elle remarquer.
"Je fais du droit, pas de la comm"
Outre les dommages et intérêts, le groupe est également condamné à une amende de 500 000 euros, conforme aux réquisitions du parquet lors de l'audience mi-novembre. Mais l'obligation de "réparer les dommages" environnementaux provoqués, également réclamée, n'a pas été retenue, un arrêté préfectoral d'août 2021 prescrivant déjà à Tereos des mesures de réparation écologique de l'Escaut. "Il y a eu des négligences, des imprudences, un non-respect de la réglementation" qui ont "contribué à aggraver le risque d'accident", avait pointé le substitut du procureur Florian Pappo, pour qui "il faudra des années" pour réparer les dégâts.
"Il n’y a pas de surprise, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur", commente auprès de Novethic l’avocat de la coopérative Tereos, Alexandre Moustardier. Interrogé sur le qualificatif de "pollution du siècle" employé par Corinne Le Page, l’avocat répond : "Je fais du droit et pas de la comm, je reste sur les faits juridiques. Corinne Le Page est coutumière de ce genre de déclaration". Quant à la possibilité de faire appel de cette décision, Tereos ne s’est pas encore positionné. Le groupe a 10 jours pour faire connaître sa décision.
Préjudice écologique
De nombreuses associations environnementales (Ligue de protection des oiseaux, Fédération du Nord pour la protection des milieux aquatiques...) ainsi que des collectivités, comme la ville belge d'Antoing, s'étaient par ailleurs constituées parties civiles. Toutes se sont vues dédommagées à hauteur de plusieurs milliers d'euros, au titre du préjudice moral et matériel, mais parfois aussi en raison du préjudice écologique.
Ce préjudice a été reconnu pour la première fois dans le procès de l'Erika, qui avait fait naufrage en 1999 au large des côtes françaises de Bretagne et définitivement confirmé par la Cour de cassation en 2012. "Ça coûte cher de polluer et c'est parce que ça sera de plus en plus cher que les pollueurs feront les investissements nécessaires pour éviter les catastrophes écologiques", rappelle Corinne Le Page.
Marina Fabre Soundron @fabre_marina avec AFP
Faute de ne pas avoir imposé le nombre de logements sociaux obligatoire aux promoteurs du Bois des Granges et d'ailleurs et pour ne pas être privé par le Préfet du droit de délivrer des permis de construire, Jean-Luc Servières doit trouver dans l’urgence des emplacements pour implanter les logements sociaux manquants, mais il a été confronté à la « fronde » des riverains de la place de Souilly lors de la réunion publique.
En effet, il voulait implanter des logements sociaux sur le site de l’entreprise "La Juste Pression", face au Clos de la Talandière, entre 2 grosses maisons bourgeoises et près d’une autre grosse maison bourgeoise qui accueillait autrefois les ingénieurs de l’usine Sauter de Claye-Souilly.
Déplacer le problème
Est-ce la solution ?
Pour ne pas contrarier, semble-t-il, les riverains de la place de Souilly c’est à quelques encablures de là, que Jean-Luc Servières a décidé d’implanter son projet de logements sociaux, aux 25,27 rue de Souilly, à côté de la petite place, sur le site de l’entreprise Hellin qui emploie plus de 5 salariés et sur 2 parcelles voisines, dans ce secteur où il est encore plus difficile de stationner que dans le précédent. Ici ce serait un projet de 10 logements sociaux que le maire souhaiterait implanter.
Les parcelles concernées sont :
BR 261 et 262 propriétaires Hellin
BR 263 et 264 propriétaires Tavé
Comme le précise le projet de PLU qui a été voté par les élus en novembre dernier, ces logements sociaux devraient voir le jour entre 2023 et 2025, mais que deviendront les ouvriers de l’entreprise Hellin, le maire ne le dit pas ?
Pour faire court lorsqu’une propriété est classée en espace réservé logements sociaux :
Concernant l’installation de valorisation de biogaz Beewatt, à chaque commission de suivi de site Veolia indique :
« L’installation a fonctionné normalement »
Ironie du sort, l’industriel a seulement « oublié » d’informer les associations et les élus qu’en fait depuis la mise en place de cette installation les dispositifs de mesure en continu des poussières diffusées dans l'air sont, semble-t-il, presque continuellement hors services.
Un manque de transparence ?
A vous de juger
Les riverains attendent que Veolia s’explique.
Extrait inspection DRIEAT 77 du 3/11/2022
Lien vers l'inspection complète :
https://www.georisques.gouv.fr/risques/installations/donnees/details/0006512448
Dossier complet consultable à l'aide du lien suivant :
https://www.georisques.gouv.fr/risques/installations/donnees/details/0006501768
Extrait de l’avis de la Mission Régionale D’autorité Environnementale sur le projet de plan local d’urbanisme (PLU) à l’occasion de sa révision Saint-Soupplets (77)
3.3. La gestion de la ressource en eau
Alimentation en eau potable
Le territoire compte quatre captages d’alimentation en eau potable (AEP). Les deux captages situés au sudouest du bourg sont abandonnés. Le dossier indique que « l’un a été déconnecté du réseau d’alimentation d’eau potable et l’autre a été rebouché depuis longtemps ». Les deux autres forages (celui situé au lieu-dit La Treille « BSS n°01548X0048/C » et celui situé au lieu-dit Le Pont de Volleron « BSS n°01544X1051/F ») alimentent l’usine de traitement d’eau potable de la Treille. Le dossier conclut à la compatibilité du projet de révision avec la disponibilité de la ressource en eau compte tenu de l’augmentation limitée de l’habitat.
Comme indiqué précédemment, les données relatives à l’état initial de l’environnement sont anciennes et cette affirmation n’est pas étayée. Les incidences du projet de révision sur la qualité et la disponibilité de la ressource en eau potable ne sont pas évaluées : le dossier ne tient compte ni des besoins en eau des nouvelles entreprises ni du changement climatique.
D’après le schéma départemental d’alimentation en eau potable (SDAEP) de Seine-et-Marne de décembre 2020, la disponibilité de la ressource en eau n’est pas garantie : « un seul captage reste actif à Saint Soupplets.
Des investigations pour expliquer l’arrêt Saint-Soupplets 3 sont à effectuer. Il est préconisé soit une réhabilitation du captage 01548X0048, soit un nouveau captage à proximité immédiate dans l’enceinte de l’usine de traitement de la Treille (Saint-Soupplets), soit une interconnexion au réseau du SAEP Meaux, soit avec la nouvelle ressource d’Oissery (SAEP Goële Est) ».
De plus, l’agence régionale de santé précise que ces captages ne sont pas protégés par un arrêté de déclaration d’utilité publique (DUP). La mise en place des périmètres de protection autour des captages d’AEP vise à assurer la protection de la qualité de l’eau et de la santé humaine.
Pour l’Autorité environnementale, la disponibilité de la ressource en eau pour répondre aux besoins actuels et futurs n’est pas démontrée dans ce dossier.
(10) L'Autorité environnementale recommande de vérifier si le développement démographique et économique est soutenable en matière de besoins en eau potable, par une évaluation précise de la disponibilité et de la qualité de la ressource en eau qui prenne en compte les éventuels travaux nécessaires ainsi que l’impact du changement climatique.
Avis complet MRAE : https://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2023-01-05_saint-soupplets_rev_plu_avis_delibere-2.pdf
ECT a invité hier notre association à visiter sa décharge ISDI de Villeneuve sous Dammartin, la plus importante décharge de ce type d’IDF, sinon de France.
Pour mémoire, afin de protéger les riverains en aval de cette décharge des risques supplémentaires d’inondations un arrêté préfectoral avait imposé à ECT en 2020 la construction de 2 bassins supplémentaires de rétention de ses eaux pluviales, or l’industriel n’a construit ses bassins qu’après les importantes inondations qu’a connu la commune en aval de Thieux, en juin 2021.
Pour en revenir à la visite d’hier :
Avant la visite l’industriel avait convié à une réunion une quinzaine de personnes, dans un bungalow de chantier assez exigüe, parmi elles :
Les risques d’une pollution éventuelle des captages d’eau potable de Mitry-Mory et d’Annet sur Marne en aval de la décharge et des eaux de la rivière Beuvronne et de ses affluents étaient au centre des débats.
Pour information :
Les contrôles des eaux souterraines de la décharge de Villeneuve sous Dammartin sont effectués par ECT et à ses frais. Pour faire court c’est un « autocontrôle », ECT réalise ou fait réaliser par le laboratoire de son choix les contrôles de l’état de pollution des eaux souterraines.
A Annet sur Marne il n’y a pas de contrôle des eaux souterraines bien que les associations environnementales et le président du syndicat de la Beuvronne l’aient demandé.
Quant aux contrôles de 2022 et 2023 des terres pouvant potentiellement contenir de la pyrite :
Lors de la visite faite sous une pluie battante dans la décharge de Villeneuve sous Dammartin, il était interdit de prendre des photos, alors qu’habituellement les industriels nous y autorisent.
Afin d’améliorer ses rapports avec les riverains, ECT acceptera-t-il d’effectuer quelques études et contrôles supplémentaires qui auront probablement peu d’impact financier sur ses résultats qu’il ne semble plus publier depuis un certain nombre d’années comme le montre le site Infogreffe, bien que ce soit obligatoire ?
ECT semble vouloir recevoir ADENCA lors de réunions informelles mais notre association souhaite, dans un souci de transparence, qu’ ECT demande plutôt la création d’une commission CLCS pour ses décharges du nord-ouest 77 lors de laquelle il présenterait un bilan d’activité annuel aux élus, associations et service de l’ETAT.
Une commission de ce type a été créée pour les carrières Placoplatre du 93 et 77 et également pour une décharge ISDI au sud de la France.