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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 10:26

Extrait article paru dans dd magazine :

 

À Cancun le charbon devient deux fois plus propre

 

Écrit par Yves Heuillard  Le 13 décembre 2010

 

En même temps que la 16ème conférence des parties (COP16) sur le réchauffement climatique se tenait aussi à Cancun la sixième Conférence des parties du Protocole de Kyoto (CMP6). A cette occasion la technologie de capture et de stockage du carbone (CSC), devient éligible aux mécanismes de développement propre (MDP), donnant au charbon, le combustible fossile le plus polluant du monde, un statut de carburant super propre. Explications [photos Tomas Weyburn/Pollen Media]

Les technologies de capture et de stockage du carbone CSC consistent à séparer puis à capter le CO2 lors d'un processus industriel, avant, pendant, ou après la combustion de l'énergie fossile, puis à compresser ce CO2 et à l'enfouir sous terre. Cette technologie est particulièrement adaptée au centrales électriques au charbon (de loin les plus polluantes) les rendants sinon "propres" comme le vendent les industriels, du moins plus acceptables (le CO2 est le moindre des polluants du charbon).

Mais la technologie est coûteuse, entraîne une surconsommation de charbon de 20 à 30 % et présente des risques : fuites, pollution des nappes phréatiques, modification de la sismicité locale. Toutes les explications sont fournies dans notre article complet "CSC : Capture et Stockage du CO2. De quoi s'agit-il ?" avec la position des scientifiques, des industriels, et des associations de défense de l'environnement.

Dans cet article nous concluions sur le risque de voir la CSC éligible au mécanisme de développement propre (MDP) du protocole de Kyoto dont le principe est le suivant : quand un pays industrialisé investit dans un projet de réduction des émissions dans un pays en voie de développement, il peut gagner des crédits d'émissions, autrement dit des droits à polluer, gratuitement donc, dans son pays d'origine.

Sur le même sujet

Contrairement à l'investissement dans une centrale hydraulique par exemple, il faut bien comprendre que dans une installation avec CSC, le CO2 est bien émis, puis neutralisé. L'installation compense sa propre émission. Elle évite de payer pour émettre du CO2, puisqu'on l'enfouit. Dit autrement, elle s'achète son propre droit à polluer. De notre point de vue donc la CSC doit être, tout au plus, neutre.

Mais à Cancun on en a décidé autrement. Une centrale à charbon européenne pourra compenser ses émissions par une centrale à charbon chinoise avec CSC. Pour nous il s'agit d'une double compensation, un jackpot environnemental d'autant plus inquiétant, que le gaz carbonique étant sans odeur, sans saveur et sans danger, le risque de tricherie, ou de laxisme, est gigantesque.

Les rédacteurs du texte de la sixième Conférence des parties du protocole de Kyoto ne s'y trompent d'ailleurs pas. Le texte impose des garanties, des assurances, des précautions en cas de fuites (le mot est mentionné à chaque page), en cas de dégâts à l'environnement ou de problèmes de santé public, avec la possibilité d'en transférer in fine la responsabilité aux états une fois les réservoirs géologiques remplis par les industriels. Merci pour le chèque, on vous laisse le bébé pour 100 000 ans...

Voir le texte original de la décision : Carbon dioxide capture and storage in geological formations as clean development mechanism project activities.

Les photos de cet article ont été prise à la station expérimentales d'enfouissage de CO2 de Weyburn dans la province du Saskatchewan, au Canada. Les installations sont celles de l'entreprise Encana.  

  

 

Lien vers l’article : http://www.ddmagazine.com/201012132068/Actualites-du-developpement-durable/A-Cancun-le-charbon-devient-deux-fois-plus-propre.html

 

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 21:25
Extrait article paru sur le site libération.fr :
Dépêches 07/12/2010 à 18h32
Stocker le CO2 sous terre: à Cancun, certains en rêvent, d'autres paniquent

Solution miracle au changement climatique pour les uns, cauchemar éveillé pour les autres: un possible coup de pouce en faveur du captage et stockage du CO2 (CCS) a réveillé les antagonismes pendant la conférence de l'ONU à Cancun. (© AFP Cris Bouroncle)

CANCUN (AFP) - Solution miracle au changement climatique pour les uns, cauchemar éveillé pour les autres: un possible coup de pouce en faveur du captage et stockage du CO2 (CCS) a réveillé les antagonismes pendant la conférence de l'ONU à Cancun.

Les négociations internationales sur le climat sont centrées sur la réduction, à la source, des émissions de CO2, grâce notamment aux énergies renouvelables, pour enrayer la hausse de la température du globe.

Mais l'idée de capter le principal gaz à effet de serre une fois émis par une raffinerie ou cimenterie, le transporter jusqu'à un champ gazier ou pétrolier épuisé, et l'enfouir à 2.000 mètres sous terre fait son chemin, y compris dans cette enceinte.

Aussi, un texte vient d'être posé sur la table des négociations: il prévoit que, sous certaines conditions, le CCS puisse devenir un projet financé dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP) prévu dans le cadre du Protocole de Kyoto.

Le MDP est destiné à inciter les pays industrialisés - ou des entreprises - à investir dans des projets de technologies "propres" dans les pays en développement, et obtenir ainsi des crédits carbone qui leur permettront d'atteindre leurs objectifs de réduction d'émissions de CO2.

Discutée depuis 2005, et poussée par de nombreux pays comme récemment par l'Arabie saoudite, cette option n'a jamais été aussi clairement formulée, s'inquiète Greenpeace qui y voit le moyen d'assurer "une subvention cachée aux industriels des énergies fossiles".

"C'est le contraire de l'esprit de ce mécanisme qui est un outil censé promouvoir la transition énergétique des pays en développement, respectueuse de l'environnement", s'indigne la porte-parole de la branche française de l'ONG, Karine Gavand.

Et "cette technologie n'est ni propre, ni durable", assure Martin Kaiser, autre membre de l'ONG.

Encore expérimentale, elle suscite de nombreuses questions: comment s'assurer que les cryptes où sera stocké le CO2 ne fuiront pas? Que se passe-t-il en cas de tremblement de terre? Quels sont les risques de contamination des sources souterraines d'eau potable? Et que dire des solvants dangereux nécessaires pour extraire le CO2? ...

Lien vers l’article :

http://www.liberation.fr/depeches/01012306690-stocker-le-co2-sous-terre-a-cancun-certains-en-revent-d-autres-paniquent

 

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 19:46

Paru sur le site dd magazine le développement durable en pratique :

 

Le stockage géologique du CO2 pourrait menacer les nappes phréatiques

 

Écrit par Yves Heuillard  Le 15 novembre 2010

La capture et le stockage du CO2 (CSC) vise à enfouir le gaz carbonique dans les couches géologiques profondes. Cette technologie, destinée surtout aux centrales électriques au charbon, donne lieu au concept de charbon propre. Nombre d'associations de protection de l'environnement lui sont opposées (tout sur la capture et le stockage du CO2 ici). Une étude publiée dans le journal Environmental Science & Technology, pourrait leur apporter un nouvel argument.

L'objectif de l'étude était de comprendre comment les fuites potentielles de CO2 pourraient affecter les nappes phréatiques situées au-dessus des sites de stockage de manière à en parfaire la sélection et à identifier les signes d'une contamination possible.

Les auteurs montrent que lorsque l'eau des nappes souterraines est exposée au CO2, son PH décroît de un ou deux points (l'eau s'acidifie) et la dissolution des minéraux augmente. En conséquence la concentration de métaux, manganèse, cobalt, fer, nickel et dans certains cas uranium et baryum, peut être multipliée par un facteur 10 ou 100. Selon Robert B. Jackson, Professeur à la Duke University, et l'un des auteurs de l'étude "Nous avons montré que la possibilité d'une contamination est réelle, mais il y a des moyens d'éviter ou de réduire les risques...". (propos recueilli par Science Daily).

 

 

Lien vers l’article : http://www.ddmagazine.com/201011152027/Actualites-du-developpement-durable/Le-stockage-geologique-du-CO2-pourrait-menacer-les-nappes-phreatiques.html

 

 

 

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 19:51

Extrait article paru sur le site 20 minutes one line :

2 novembre 2010

Du CO2 stocké sous le plateau suisse

Le plateau suisse pourrait devenir un jour un lieu de stockage pour le CO2. Une sorte de poubelle gigantesque pour limiter ce gaz polluant à l'air libre.

 

 

  Des couches rocheuses enfouies profondément sous le plateau suisse pourraient permettre de stocker le dioxyde de carbone (CO2), selon des géologues de l'Université de Berne. Mais la technique pour entreposer ce gaz à effet de serre en est encore à ses balbutiements et cette solution est controversée.

Le gaz à effet de serre libéré par l'homme est jugé responsable du réchauffement de la planète. Mais il est difficile de faire diminuer rapidement les émissions de CO2.

Une alternative consisterait à intercepter le dioxyde de carbone lors de sa production et de le stocker sous la terre. Dans des conditions optimales, le gaz à effet de serre pourrait ainsi être tenu éloigné de l'atmosphère durant des milliers d'années.

Potentiel énorme

Mandatés par l'Office fédéral de l'énergie, des scientifiques menés par Larryn Diamond, de l'institut de géologie de l'Université de Berne, ont étudié les couches rocheuses de Suisse qui pourraient convenir à un tel stockage de CO2. Ils se sont basés sur 150 articles spécialisés sur les sous-sols des Alpes, du plateau et du Jura…….

Evaluer les risques

Ces résultats sont encourageants d'un point de vue géologique, écrivent les chercheurs dans leur étude. Mais il ne faut pas avoir trop d'attentes: le haut potentiel n'offre aucune garantie quant à la faisabilité du stockage. Si la Suisse veut poursuivre cette option, elle doit évaluer les risques et mener des tests sur les techniques de surveillance.

L'étude sert de base de discussion pour savoir si la technique du stockage en Suisse doit être utilisée, souligne Larryn Diamond, cité dans le communiqué. Si c'est le cas, il faudra aussi tenir compte de critères non géologiques. Il serait ainsi intéressant de placer les lieux de stockages à proximité de sites industriels.

La solution qui consiste à entreposer le CO2 est controversée. Certains défenseurs du climat craignent qu'elle retarde les mesures d'économie d'énergie.

L'Office fédéral de l'environnement ne considère pas non plus que le stockage est la seule alternative, écrit l'Université de Berne. …

 

 

Lien vers l’article : http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/31402248

 

 

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 20:46

Barendrecht (Pays-Bas) :

Les élus locaux soutenaient la  population

opposée au stockage de CO2.

Le nouveau gouvernement

 renonce au projet

Paru sur le site Romandie News :
Les Pays-Bas renoncent à un projet de stockage de CO2

LA HAYE - Les Pays-Bas renoncent à un projet de champ gazier destiné à stocker du CO2, à partir de 2012, sous la ville de Barendrecht, près de Rotterdam (ouest), en raison notamment du manque de soutien de la population locale, a annoncé jeudi le ministère des Affaires économiques.

"Le retard de près de trois ans du projet de stockage de CO2 et le manque total de soutien local sont les raisons principales de l'abandon", a déclaré Maxime Verhagen, le ministre des Affaires économiques dans une lettre adressée à la chambre basse du parlement.

Le pétrolier Shell envisageait de capturer puis de stocker une partie des 5 mégatonnes de CO2 émis chaque année par sa raffinerie de Pernis, à une quinzaine de kilomètres de Barendrecht.

Le CO2 devait, à partir de 2012, être acheminé par un gazoduc et injecté après compression, à raison de 300.000 tonnes par an pendant 30 ans, dans le grès d'un gisement de gaz exploité depuis 1997 et presque épuisé, à 1.800 mètres de profondeur.

Le gouvernement précédent avait, en novembre 2009, provisoirement autorisé le projet mais laissé la décision finale au nouveau gouvernement, entré en fonction en octobre.

"C'est dommage", a commenté à l'AFP Wendel Broere, un porte-parole de Shell, tandis que Greenpeace s'est dit "content".

"Maintenant que le déversement de CO2 disparaît de l'agenda politique, il y a à nouveau de la place pour les investissements dans l'économie d'énergie et l'énergie propre", a souligné l'organisation écologique dans un communiqué.

Les Pays-Bas, qui ont émis environ 170 mégatonnes de CO2 en 2009 et dont la capacité totale de stockage s'élève à 1.600 mégatonnes, ne comptent encore aucun champ de CO2 souterrain.

Un projet dans des réservoirs de gaz épuisé sous des pâtures dans les provinces de Groningen, Friesland et Drenthe (nord) est à l'étude.

(©AFP / 04 novembre 2010 17h49)

 

Lien vers l’article : http://www.romandie.com/infos/news2/101104164916.ar36yr1n.asp

 

 

 Articles sur le même sujet :

http://adenca.over-blog.com/article-pays-bas-les-riverains-opposes-au-projet-de-stockage-co2-a-barendrecht-39678459.html

 

http://adenca.over-blog.com/article-projets-de-captage-co2-les-elus-qui-soutiennent-la-population-42295188.html

 

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 22:44

Paru sur le site : Romandie News

Fuite de CO2 dans une Migros à Zurich - une personne hospitalisée

Une fuite de dioxyde de carbone (CO2) dans une Migros ce samedi vers 08h30 à Zurich a nécessité l'évacuation de 90 personnes. Vingt ont dû subir un contrôle, huit recevoir de l'oxygène et une a été hospitalisée.

Le gaz provenait d'une installation frigorifique défectueuse, d'où il s'écoulait sous forme d'une brume blanche au sol, a indiqué un porte-parole des secours. Conséquence: une réduction de l'oxygène dans l'air ambiant de 21% environ en temps normal à 18%, mesurés dans le magasin. Celui-ci a rouvert au bout de deux heures et demie.

(ats / 23 octobre 2010 13:13)

 

Lien versl’article http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20101023131326330172019048164_brf038.xml

 

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 14:40

Des nouvelles du projet de

 stockage de déchets gaz carbonique CO2

à Jurançon :

 

 Extrait article paru sur le site Coteaux de Jurançon Environnement :

 

La 1ère injection du projet pilote de Jurançon annoncée par TOTAL pour début 2008 n'a duré que quelques jours en janvier 2010. Après 3 ans de retard dû à une technologie non maîtrisée le CO2 n'est toujours pas enfoui à Rousse 1.

 

Lien vers l'article :

http://coteaux.de.jurancon.environnement.over-blog.com/

 

                                                                        ***

 

 

Soutenez l'association Côteaux de Jurançon Environnement

Signez la pétition 

 

 

 

 

Pétition sur le site : mes opinions.com :

 

 Créée le 14/10/2010 - Fin le 31/12/2020  

 

NATURE & ENVIRONNEMENT

Pétition contre le projet de stockage souterrain de CO2 de Total à Jurancon

A l'attention de Monsieur Nicolas SARKOZY, Président de la République, Monsieur BORLOO, Ministre d’Etat

PETITION CONTRE LE PROJET DE STOCKAGE SOUTERRAIN DE CO2 DE TOTAL A JURANCON

Auteur : Collectif de 2 associations opposées au projet-pilote de TOTAL d’enfouissement de CO2 à
Jurançon (64)
- Association Coteaux de Jurançon Environ
ne
ment à Jurançon (64)
- Association ADENCA à Claye-Souilly (79)

A l’attention de : Monsieur Nicolas SARKOZY, Président de la République.
Monsieur BORLOO, Ministre d’Etat

Considérant :
1. Que le stockage de CO2 est u
ne technique peu efficace (entre 0,5 et 2% des émission Mondiales), coûteuse et risquées qui ne
règlera pas la question des changements climatiques.
2. Que les stockages des CO2 en France sont prévus en zo
ne
habitée, au mépris des risques de fuites d’un gaz inodore, lourd et mortel à 20% de concentration seulement (accident du lac de Nyos, au Cameroun).
3. Que les observateurs éclairés sont de plus en plus réservés (opposition des principales ONG d’environ
ne
ment, mais aussi articles scientifiques : «Trop cher, trop dangereux, trop peu, trop tard » (Science et vie – Mars 2009), et rapport parlementaire Birraux-Bataille 2009).
4. Que le risque sismique a été sous-estimé alors qu’il est reconnu que les séismes enregistrés dans la région de Pau sont dus à l’exploitation du gisement à Lacq (Science et vie – Avril 2009).
5. Que la contre-expertise sur le site de Jurançon a été réalisée par le B.R.G.M., qui est partenaire de Total : le conflit d’intérêt est avéré.
6. Que le régime minier décharge Total en 2013, de toute responsabilité, en transférant la charge de l’entretien des puits et la surveillance du site aux collectivités publiques, sur fonds publics.
7. Que Total a réalisé tous les travaux préparatoires avant que toutes les autorisations n’aient été accordées.
8. Que le stockage de CO2 détour
ne l’argent des fonds publics pour la recherche de nouvelles énergies, et entretient notre dépendance aux éne
rgies fossiles.

Nous exigeons :
1. La suspension immédiate des travaux en cours.
2. La réalisation d’u
ne
contre-expertise par un laboratoire indépendant de tout intérêt industriel.
3. L’organisation d’un débat public national sur le principe même, les risques, les responsabilités et l’utilité réelle du stockage souterrain de CO2.


Lien vers le texte : http://coteaux.de.jurancon.environnement.over-blog.com/


Pour faire un lien vers cette pétition, cliquez-ici

Signez

Rlien vers le sitejoignez les gens qui ont signé cette pétition.

 lien vers la pétition :

http://www.mesopinions.com/Petition-contre-le-projet-de-stockage-souterrain-de-CO2-de-Total-a-Jurancon--petition-petitions-ae9df51f4898a1feb5223d6909fc8dcf.html

 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 15:02

Extrait article paru dans bulletins-electoniques.com :

 

BE Danemark 28  >>  22/09/2010

 

Environnement
Quelle rançon pour le carbo
ne séquestré ?

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64531.htm

La séquestration du carbone est de plus en plus envisagée comme une solution, du moins provisoire, au problème du réchauffement climatique. L'Union Européenne, par exemple, planifie un investissement à hauteur de plusieurs milliards d'euros dans les 10 prochaines années pour développer la capture et la séquestration du carbone à proximité des sites de combustion où il est principalement rejeté dans l'atmosphère. Cependant, l'efficacité et les conséquences à long terme d'une fuite sur les océans et sur le climat ne sont pas connues. Une étude de l'Institut Niels Bohr donne aujourd'hui un éclairage plus précis sur ces questions. Cette étude a été publiée dans la revue scientifique Nature Geoscience…

La séquestration du carbone à grande échelle pourrait permettre d'éviter le réchauffement brutal prévu dans un scénario sans baisse drastique d'émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les différents types de séquestration n'ont pas été testés ou modélisés sur le long terme, en particulier en cas de fuite. Les conséquences de telles fuites sur l'environnement et le climat sont également inconnues. Des calculs montrent que le stockage de dioxyde de carbone en haute mer pourrait causer des problèmes importants à la vie marine, et que le dioxyde de carbone pourrait par ailleurs très rapidement se retrouver dans l'atmosphère.

Gary Shaffer, professeur à l'Institut Niels Bohr, et directeur du Centre danois pour la Science du Système Terrestre, a fait des projections à long terme pour un certain nombre de scénarios de séquestration/fuite. Ses résultats montrent que les fuites du dioxyde de carbo
ne pourraient avoir pour conséquence un réchauffement atmosphérique, une augmentation du niveau de la mer et une diminution de la concentration en oxygène, une acidification et une augmentation du taux de CO2 dans les océans. Selon les signataires de l'étude, le stockage du CO2 dans les fonds océaniques est ainsi un mauvais choix, puisque cela crée de graves problèmes pour la vie marine profonde, et ne résout que peu de temps le problème, le dioxyde de carbone revenant relativement rapidement dans l'atmosphère, ramenant le problème du réchauffement climatique.

Le stockage géologique pourrait être plus efficace pour retarder le retour du réchauffement et les conséquences associées, mais seulement si les fuites restent inférieures à 1% tous les 1000 ans. Alternativement, on pourrait également compter sur les fuites provenant des réservoirs océaniques et géologiques pour re-séquestrer du dioxyde de carbo
ne afin de stabiliser le climat à un niveau désiré. Il serait dans ce cas cependant difficile de faire correspondre le niveau de fuites et le niveau de re-séquestration. De plus, la re-séquestration devrait alors se faire sur plusieurs milliers d'années, ce qui pourrait être un fardeau pour les générations futures, au même titre que la gestion des déchets nucléaires.

"La séquestration du CO2 a beaucoup d'avantages potentiels par rapport à d'autres formes de géo-ingénierie climatique. Cela paraît cohérent de remettre le carbo
ne à l'endroit d'où il provient. Le CO2 atmosphérique est une molécule de longue vie, distribuée de manière uniforme, ce qui la rend gérable à long terme, de manière contrôlée, en ayant moins de chances d'avoir des surprises climatiques désagréables. Cependant, il ne faut pas sous-estimer les problèmes potentiels à court et à long terme que peuvent poser les fuites dans les stockages de CO2. Le carbone trouvera une sortie du sol ou des fonds marins. La situation actuelle du Golfe du Mexique en est un poignant exemple", explique Gary Shaffer.
Le professeur Shaffer conclut que " les dangers de la séquestration du carbo
ne sont réels et le développement de cette technique ne devrait pas être utilisé comme un argument pour continuer de manière indéfinie les émissions de gaz à effet de serre. Au contraire, nous devrions limiter les émissions de CO2 aujourd'hui, afin d'éviter le recours à une séquestration massive de dioxyde de carbone, et ainsi réduire les conséquences et fardeaux laissés aux générations futures. "

 

Lien vers l'article : 

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64531.htm

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 21:53
Article paru sur le site du  journal de l’environnement :
La mer du Nord pourrait stocker beaucoup de CO2 industriel

Le 12 août 2010 par Valéry Laramée de Tannenberg

  Energie, Production d'énergie, Consommation d'énergie, Eau, Mer et océan, Changements climatiques, Adaptation, Politique climatique, Politique & Société, Recherche, Entreprises, Politique

Depuis que les conventions de Londres et Ospar ont autorisé l’injection de gaz carbonique dans le sous-sol sous-marin, les industriels regardent l’océan autrement. Car, au vu des difficultés que rencontrent, notamment en France, les promoteurs de la séquestration géologique du carbone, nombre d’entre eux souhaitent enterrer leur dioxyde de carbone indésirable sous la mer.


L’Allemag
ne, la Norvège, les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont très actifs à ce sujet, la plupart de ces pays riverains possédant de nombreuses installations (centrales électriques, cimenteries, usines sidérurgiques) qui émettent d’importants volumes de gaz à effet de serre. Ils ont d’ailleurs créé la North Sea Basin Task Force (MSBTF). La mer du Nord présente, il est vrai, bien des avantages. Longuement explorés par les compagnies pétrolières, ses fonds sont aussi relativement bien connus. Et nombreux sont les gazoducs qui la parcourent. Pour toutes ces raisons, le sous-sol de la mer du Nord est tout désigné pour accueillir des millions de tonnes de CO2 des industriels européens.


Missionné par la MSBTF, Element E
nergy a quantifié le potentiel de séquestration de la mer du Nord. En conjuguant la capacité des aquifères salins, l’évolution des émissions européennes de dioxyde de carbone, la capacité d’emport des gazoducs qui seraient dédiés au transport du gaz carbonique, le consultant estime qu’en 2030, les industriels pourraient injecter jusqu’à 250 millions de tonnes de CO2 par an (MtCO2/an) dans le sous-sol marin. Sur ce total, 60 MtCO2/an seraient expédiés par le Royaume-Uni, 143 par l’Allemagne, 40 par les Pays-Bas et 5 par la Norvège.

Pour mémoire, les 12.000 installations industrielles participant au système communautaire d’échange de quotas d’émission ont émis, en 2009, 1.873 milliards de tonnes de CO2.

Lien vers l’article : http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-mer-du-nord-pourrait-stocker-beaucoup-de-co2-industriel,18574?token=40a711228fb793a059feda4cf10cd41e&xtor=EPR-9

 

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 16:15

Paru sur le site : Bulletins electronics.com

 

BE Allemagne 492  >>  23/07/2010

>> Sommaire 

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Energie
Avancée pour la loi d'encadrement de la capture et du stockage du CO2

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64115.htm 

Le gouvernement allemand va adopter un projet de loi encadrant la capture, le transport et le stockage durable de CO2 (CSC, [1]) émis par les centrales au charbon, une technologie à ses débuts qui permettrait de réduire l'impact sur l'environnement de ce mode de production très répandu dans le pays. Norbert Röttgen et Rainer Brüderle, ministres fédéraux respectivement de l'environnement et de l'économie, ont annoncé le 14 juillet 2010 s'être accordés sur les grandes lignes d'un projet de loi pour la démonstration et la mise en oeuvre des technologies CSC, qui sera précisé et adopté plus tard en conseil des ministres. L'accord prévoit que, dans un premier temps, seules des installations tests de stockage seront autorisées, avant une évaluation des résultats en 2017. A l'heure actuelle, Vattenfall Europe opère une centrale de démonstration utilisant cette technologie, et le groupe allemand RWE possède un projet similaire [2].

Selon Norbert Röttgen, "ce projet de loi donne un cadre juridique à l'expérimentation de la technologie CSC. C'est une contribution importante à la lutte contre le changement climatique sur les sites industriels allemands". Il affirme aussi que le gouvernement, en avançant pas à pas, rend ainsi justice aux préoccupations des associations de riverains et groupes environnementalistes, qui s'inquiètent des effets du stockage de CO2. Et M. Brüderle d'ajouter : "La lutte contre le changement climatique est une exigence globale. A cause de l'augmentation de la population mondiale et de la demande énergétique, les pays émergents et en développement ne pourront pas renoncer dans un futur proche aux sources énergétiques fossiles. C'est dans ce cadre que la technologie CSC est essentielle, car plusieurs milliards de tonnes de CO2 devront être stockées durablement durant les prochaines décennies. Notre accord donne à l'industrie allemande la chance de développer rapidement cette technologie clé et d'utiliser de nouvelles chances d'exportation mondiale". Ainsi, les centrales au charbon vont continuer pendant les prochaines décennies à fournir la plus grande part de la production électrique mondiale. La technologie CSC offre également une perspective pour une production industrielle moins émettrice de CO2, car les aciéries et industries chimiques ne pourront subsister sans aucune émission de CO2.

Le projet de loi réglemente, dans un contexte de standards environnementaux très élevés, les exigences de prospection et de stockage, la responsabilité de l'exploitant, la protection des parties prenantes et le suivi à long terme. La technologie peut être éprouvée de façon globale, excluant ainsi les risques et les atteintes à l'environnement. La proposition de loi a subi un remaniement profond depuis son abandon [3] durant l'été 2009. Les innovations concrètes essentielles sont les suivantes :
- Limitation du stockage à l'expérimentation et la démonstration : les réservoirs ne peuvent être autorisés que si la demande d'agrément est posée avant la fin 2015 et que les quantités annuelles stockées ne dépassent pas 3 millions de tonnes par réservoir et 8 millions de tonnes de CO2 à l'échelle fédérale ;
- Evaluation : la loi CSC sera évaluée dans son ensemble en 2017. Le Gouvernement fédéral élaborera alors un rapport pour le Parlement allemand. En cas d'évaluation positive du rapport, la technologie CSC pourra être utilisée à plus grande échelle ;
- Elévation du standard de prévention : pour les réservoirs de démonstration, des précautions doivent être prises contre les atteintes pour l'homme et l'environnement, selon les normes scientifiques et techniques actuelles ;
- Protection efficace contre les risques potentiels à long terme liés à l'exploitant ;
- Prise en compte globale d'autres revendications d'exploitation du sous-sol, comme par exemple la géothermie et les accumulateurs d'énergie [4] ;
- Si des terrains sont foulés et exploités pour les recherches, les droits des propriétaires du terrain seront mieux protégés.
- Dans le cadre de l'autorisation constitutionnelle, les communes concernées doivent recevoir une compensation financière.

Le projet de loi fait l'objet d'une délibération au sein du Gouvernement fédéral. Les Länder et associations sont aussi impliqués dans ce processus. Puis suivra le processus de vote parlementaire. Une décision définitive est attendue pour la fin de l'année 2010.

--

[1] CSC : capture et stockage de CO2 / Carbon capture and storage (CCS) en anglais : Les procédés CSC doivent permettre de séparer le CO2 des gaz résiduels des centrales thermiques (charbon notamment) et de le stocker durablement dans des couches souterraines de roche poreuse.

 

Lien vers l'article : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64115.htm

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