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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 22:17

CAPTAGE ET STOCKAGE DE CO2


LA CONCURRENCE S’ACTIVE

Entre Alstom, Veolia, Arcelor, EDF, GDF-Suez et Total

 

 Quelle est la place de l'être humain

et notamment des riverains de ces futures installations ?

 

SERVIR DE COBAYES ET SE TAIRE ?

 


Extrait article paru dans sud ouest-com
Mercredi 08 Juillet 2009


EFFET DE SERRE. Total va démarrer son pilote industriel de captage-stockage du CO2 dans les couches géologiques

Le sous-sol de Lacq prêt pour l'opération CO2

C'est une grande première en France. Dans quelques jours, dans quelques semaines au plus tard - la date exacte n'est pas déterminée - Total Exploration Production France (TEPF) va commencer à injecter du dioxyde de carbone (CO2) dans une ancienne poche de gaz naturel située à 4 500 mètres sous les pieds de vigne de La Chapelle-de-Rousse, à quelques kilomètres au sud de Pau.

Le CO2 sera capté sur l'une des cinq chaudières de l'usine de production d'électricité de Total à Lacq, 27 kilomètres plus à l'ouest. Ce pilote a vocation à fonctionner en continu durant deux ans. Au terme de l'expérience, 120 000 tonnes de CO2 auront été envoyées dans le puits de Rousse, soit l'équivalent du dioxyde de carbone émis par un parc de 40 000 voitures dans le même laps de temps.

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 La mise en place du procédé à grande échelle n'est évidemment pas simple. Elle bute sur d'importants obstacles techniques ainsi que sur le coût, supérieur à 70 euros la tonne de CO2. Il faudrait le faire plonger pour le rendre attractif. « Dans le contexte actuel, les permis se négocient en dessous de 10 euros la tonne », constate François Moisan, le directeur scientifique de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). « La crise et la baisse du prix de la tonne de CO2 ne changent rien à notre stratégie. On travaille sur le moyen et le long terme », précise néanmoins Franck Mainetti, le délégué régional à la communication de Total.


La concurrence s'active

Sur ce créneau, les nombreux appétits sont appuyés par les pouvoirs publics. Un fonds démonstrateur de recherche a été mis en place suite au Grenelle de l'environnement. 100 millions d'euros sont affectés au développement de la technologie du captage-stockage de CO2. « Cinq projets sont à l'instruction, dont trois comprennent du stockage », indique François Moisan. Les poids lourds sont sur les rangs : Alstom, Veolia, Arcelor, EDF, GDF-Suez... D'où l'importance, pour Total, de prendre la main grâce à ce pilote industriel autofinancé d'un coût de 60 millions d'euros.

Total a quelques atouts à faire valoir au sein de cet aréopage. Le site de Lacq est idéal pour un essai puisqu'il est déjà équipé. Il y a la chaudière, les tuyauteries, le puits et le gisement de roche poreuse, isolé de la surface par deux kilomètres de marnes et d'argile. Il convient « seulement » d'inverser un circuit conçu il y a quarante ans pour l'extraction du gaz naturel.

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Le souci de la sécurité

Le transit du CO2 dans la campagne béarnaise et son enfouissement sont, en revanche, à l'origine d'une controverse. Certains riverains goûtent médiocrement le fait de s'endormir à proximité d'un flux de gaz qui s'avère mortel à forte concentration. Et d'autant plus dangereux qu'il est incolore et inodore. Regroupés dans l'association Coteaux de Jurançon Environnement, les protestataires entendent attaquer l'arrêté préfectoral d'autorisation, appuyés par deux associations de défense de l'environnement, la Sepanso et France Nature Environnement.

« La logique de Total n'est pas la nôtre. Tout ceci va se faire au mépris des hommes et de leur économie », déplore Paulette Loustalet, la présidente de l'association. Total a beau jeu de rétorquer qu'il exploite depuis 1957 en Béarn du gaz naturel tout aussi dangereux, puisque mêlé à de l'hydrogène sulfuré mortel pour l'homme. Et qu'aucun accident n'a jamais été déploré.

Les associations remettent aussi en cause la pertinence du captage-stockage du CO2 dans la lutte contre le réchauffement climatique. En s'engageant dans cette voie, on s'abstiendrait de toute remise en cause du modèle de développement dominant.

« Nous sommes ouverts à la discussion sur le principe mais il aurait fallu un débat préalable pour ne pas recommencer comme avec les OGM. Là, on met la charrue avant les boeufs. Et sur le projet de Lacq, se posent des problèmes d'expertise et de légalité qui le rendent inacceptable », argumente Arnaud Gossemand, de France Nature Environnement.

Total préfère mettre en avant l'urgence et la réalité, en arguant qu'à l'horizon 2030, les énergies fossiles resteront prépondérantes dans le mix énergétique mondial. À hauteur de 75 % environ.

Du côté de l'Ademe, on souligne plutôt que la lutte contre le réchauffement passe par une panoplie complète de moyens. « Le captage-stockage n'est pas la solution miracle. On se dit qu'on peut en avoir besoin si le réchauffement s'accentue. Et pour cela, il faut obligatoirement en tester la faisabilité », conclut François Moisan.

Auteur : jean-denis renard
jd.renard@sudouest.com

Pour plus amples informations :

http://www.sudouest.com/accueil/actualite/economie/article/643524/mil/4803919.html

 

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