de la pollution de l'air
a été lancée début juillet en Ile-de-France,
Claye-Souilly et ses environs
seront-ils concernés par cette campagne ?
Paru sur le site Novethic le 30/7/2009
Alors que l'Ademe et le ministère de l'écologie publient des résultats sur la qualité de l'air plutôt mitigés, la question de l'émission des particules prend de plus en plus d'importance. Responsables de plus de 30 000 décès prématurés en France selon l'OMS, elles sont devenues un « enjeu sanitaire majeur » mais que l'on commence tout juste à prendre en compte.
Les particules fines rejetées dans l’air sont responsables de 32 000 décès prématurés en France, selon l’organisation mondiale de la santé. Le chiffre n’est pas nouveau : il date de 2000. Et pourtant, la thématique des particules est « un sujet que l’on découvre. On est tout au début du travail », avoue la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, lors d’une présentation sur la qualité de l’air. Les connaissances sur ces substances de moins de 10 micromètres inhalables dans l’air sont en effet encore aux prémices. Mais devant l’ampleur de leur impact sanitaire, études et plans d’actions se multiplient.
Aujourd’hui, on sait que les particules dans l’air constituent l’un des principaux polluants atmosphériques et qu’ils peuvent contenir des produits toxiques tels que des métaux ou des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dont certains sont considérés comme cancérigènes. En revanche on connait moins leurs sources et l’impact sanitaire de chacun de ces composants chimiques. Selon les données 2007 du CITEPA*, les particules fines (PM 10) sont émises par plusieurs facteurs : le résidentiel-tertiaire (25%), les combustions industrielles (30%), l’agriculture (30%) ou les transports routiers (11%) entre autres. Mais pour mieux les appréhender et, à terme, réduire ce type de pollution et leur impact sanitaire, une vaste campagne de mesure a été lancée début juillet en Ile-de-France, « choisie comme terrain d’étude du fait de la densité élevée de sa population, de sa charge en polluants relativement importante et de sa situation géographique représentative aux latitudes tempérées ». Menée par deux laboratoires indépendants de l’INSU-CNRS dans le cadre du projet européen Megapoli, elle devrait donc permettre de quantifier et qualifier les sources des particules notamment celles « très fines » (PM 2,5) qui sont aussi les plus dangereuses.
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Les particules seraient ainsi responsables de maladies cardiovasculaires et respiratoires. Selon l’OMS, les « très fines » réduiraient en moyenne l’espérance de vie des Français de 9.3 mois en France. Et, devant le risque, toute la population n’est pas logée à la même enseigne ; les enfants, les femmes enceintes et les personnes plus âgées sont ainsi les plus touchés mais certaines zones sont également plus impactées que d’autres. Le Nord, le couloir du Rhône ou l’Ile-de-France ont ainsi été les territoires les plus exposés aux dépassements des normes règlementaires. Et ce sont principalement les populations pauvres qui sont le plus concernées ; celles vivant près des sites de trafic automobile ou des sites industriels notamment. Autant dire que les « particules sont un sujet de justice sociale et un enjeu sanitaire majeur », comme le rappelle Chantale Jouanno.
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Des mesures encore en gestation
L’objectif, inscrit dans le Grenelle de l’environnement, est donc de réduire de 30% en 2015 la teneur de l’air en particules fines. Pour l’atteindre, plusieurs mesures ont été envisagées par le deuxième Plan national santé environnement publié en juillet mais le « plan particules » -plus précis- est encore en cours d’élaboration…... Problème : alors que le bois utilisé pour le chauffage domestique s’avère particulièrement émetteur de particules, il a été choisi par le gouvernement pour atteindre l’objectif de 23% d’utilisation des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie en 2020…
La France continue par ailleurs d’afficher des objectifs (très) ambitieux sur l’abaissement des normes d’émission or elle reste encore parmi les cancres de l’Union Européenne. En effet, sachant qu’environ 30% de la totalité des zones de surveillance en France dépassent les normes européennes des PM10 depuis 2005 (ce qui représentait en 2007, 18 millions de personnes environ), le gouvernement a demandé un report du respect des valeurs limites au 11 juin 2011. Un report que la commission a refusé, estimant que les actions annoncées n’étaient pas en mesure de permettre le respect de ces limites…
*Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique
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