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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 12:03

 

Comment l’ETAT a-t-il pu autoriser l’implantation de décharges au nord-ouest 77 sur les espaces agricoles considérés comme les meilleurs sols du monde alors que nous avons besoin de ces terres pour nous nourrir et nourrir les générations futures ?

 

 

Paru sur le site Claye-Souilly Découverte :

 

AGRICULTURE AUTOUR DE MEAUX AVANT 1789

Seine et Marne d’autrefois, Almanach Historique 1865

 

Extrait article de G. Leroy

LE SOL ET LA PRODUCTION

dans Seine et Marne avant 1789

……

VII « Le sol qui avoisine Meaux, dit Young, doit être mis au rang des meilleurs sols du monde ; il ressemble à une poudre impalpable, qui a très-peu de marques de sable, lors même que l’œil croit voisine surface sablonneuse. Il est d’une admirable contexture et très fiable »

Les terres labourables occupaient tout le pays plat : les vignes se rencontraient sur les collines bordant la Marne et ses affluents. Les terres avaient la plus grande valeur de temps immémorial surtout dans les paroisses comprises aujourd’hui dans les cantons de Dammartin, Meaux, Lagny. Les laboureurs, d’une expérience consommée, pour le temps, apportaient le plus grand soin à leurs cultures ; mais Young leur reprochait le système de jachères dont nous avons parlé, et qui n’a disparu qu’en ces dernières années. D’excellents blés froments, des avoines et des menus s’y récoltaient de tous côtés ; le seigle n’ s’y trouvait qu’à l’état d’exception.

Dans trente paroisse environ, au milieu des terres de froment, se trouvaient des vignes, dont la récolte était évaluée à 36 000 muids de vin, vendu communément 25 à 30 livres le muids. Les fruits récoltés sur les coteaux des vallées de la Marne et du Morin et principalement autour de Lagny, alimentaient les marchés de la capitale, où ils faisaient l’objet d’un commerce important. Les pairies naturelles des mêmes cours d’eau nourrissaient les vaches dont le lait était employé pour la fabrication de ces excellents fromages de Brie, à la réputation universelle et justement méritée. Le foin récolté à Chelles se trouvait en faveur de Paris.

La mesure agraire, usitée dans l’élection de Meaux, était, sauf bien entendu quelques exceptions, la perche de 22 pieds carrés, arpent de France.

A la fin du XVIII e siècle, les grandes exploitations se louaient sur le taux de 40 livres l’arpent. Les terrains morcelés dépassaient ce chiffre ; il n’était pas rare d’en trouver qui se louent 50 et même 60 livres. Il paraît même qu’il y en a eu à 100 livres, ce qui était à l’époque le plus haut fermage des terres labourables en France. L’arpent de terre affermé 40 livres se vendait de 15 à 1600 livres. Quant au produit, le blé, dans les premières terres, donnait 10 setiers ; il y avait des exemples de quinze. Des expériences faites sur la ferme de Puisieux, près Meaux, produisirent 22 setiers 2/5 par arpent. La récolte ordinaire était de 7 setiers, déduction faite des dîmes. Young auquel nous empruntons ces détails, sans toutefois en certifier la vérité d’une manière absolue, ajoute que ce produit était au dessous de ce qu’auraient dû rendre les plaines de la Brie, les plus belles de l’Europe, si l’on en excepte la Lombardie. » Le grain de printemps, dit-il, est bien misérable en comparaison du sol. »

A Dammartin en 1789, l’arpent qui était de 100 perches à 22 pieds, valait 1000 livres et se louait 32 livres. Le blé ne rendait que 7 setiers malgré la fertilité de la terre, les engrais et les jachères. Il est vrai que les habitants annonçaient une production supérieure, dont l’exactitude semble exciter les doutes de Young.

Le passé de la culture dans Seine et Marne, comme d’ailleurs dans la France entière, est en général peu satisfaisant. Ce n’était pas sans motif, que le célèbre agriculteur anglais, que nous avons suivi dans ses pérégrinations sur nos territoires s’exclamait devant les modestes productions d’un sol d’une qualité exceptionnelle. Mais le reproche doit-il en être adressé aux cultivateurs de l’ancien régime ? Nous ne le pensons pas : il y aurait même injustice à les rendre responsables d’un état de choses qui ne leur était pas entièrement personnel. Si les explications que nous avons données, dans le cours de cette notice sur les entraves de l’art agricole avant la régénération de 1789, ne suffisaient pas à les justifier, nous invoquerions, pour cette justification entière et incontestable, le progrès qui a suivi le complet affranchissement de la propriété foncière, et notamment celui qui s’opère de nos jours à la faveur de libéraux encouragements.

Notre pays essentiellement agricole et placé dans une position des plus favorables, sait profiter des avantages qui lui ont été si largement dispensés. Déjà, il rivalise avec ces fertiles provinces de la Flandre et de l’Angleterre, que Young lui présentait comme des modèles à suivre. La réputation de la Brie se maintient et s’accroît. Après avoir donné satisfaction au présent, nos agriculteurs, marchant résolument et sagement dans la voie du progrès, assurent encore de meilleurs résultats pour l’avenir.

 

http://claye-souilly-decouverte.over-blog.com/article-agriculture-autour-de-meaux-avant-1789-61917484.html

 

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17 juillet 2015 5 17 /07 /juillet /2015 08:35
Paru sur le site Actu environnement :
Gissol : une plate-forme web pour accéder à toutes les informations sur les sols français

Sites et sols pollues | Aujourd'hui à 14h28 | Déborah Paquet

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L'Institut national de la recherche agronomique a annoncé le 8 juillet la mise en ligne d'un site internet dédié aux sols français, www.gissol.fr. Il est administré par le Gis Sol, groupement d'intérêt scientifique en charge du système d'information sur les sols de France. Le site vise à sensibiliser le public à la préservation des sols et à leur gestion durable. Le sol est en effet au cœur des enjeux de sécurité alimentaire, de préservation de la biodiversité et de lutte contre lechangement climatique.

Le site se divise en cinq thèmes. Il traite de la diversité et des propriétés des sols en France, de leur dégradation (érosion et pollution), de leur lien avec le climat (notamment ses émissions de gaz à effet de serre) ; et aussi des sols comme supports de l'exploitation forestière et agricole, et des sols dans le cycle de l'eau.

La plate-forme compile des publications scientifiques, des cartes et notices pédologiques, des rapports et guides ainsi que des fiches pratiques. Elle centralise également l'accès à des outils tel que Indiquasol, qui permet de visualiser les indicateurs de qualité des sols.

Déborah Paquet, journaliste
 

 

http://www.actu-environnement.com/ae/news/gissol-web-informations-sols-francais-24945.php4

 

 

 

 

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11 juin 2015 4 11 /06 /juin /2015 16:36

 

Paru sur le site Eau et Rivières :

 

Actu semaine 23ter/2015


Comment affaiblir les contrôles environnementaux en agriculture ?
Le stupéfiant rapport de la mission MASSAT

 

La mission MASSAT du nom de la députée de l'Ariège nommée par le Premier Ministre, a rendu aujourd'hui son rapport très attendu sur les contrôles en agriculture. Un rapport très partial qui propose d'affaiblir les contrôles, notamment environnementaux, dans le domaine agricole alors que ceux si sont déjà peu nombreux. Ce n'est pas une surprise, vu la composition très orientée de la mission : la députée était appuyée par le président de la chambre d'agriculture d'Alsace et par la Directrice Départementale de l'Agriculture du Loiret ! Aucun représentant des corps de contrôle, aucun membre du ministère de la justice, pas plus que d'organisations de protection de l'environnement ! On se demande d'ailleurs pourquoi, ce ne sont pas les inspections générales de l'environnement et de l'agriculture qui ont été saisies de cette mission. Sans doute avait-on peur de leurs conclusions !

Les recommandations de la mission s'ouvrent d'ailleurs sur une demande particulièrement iconoclaste : « La mission recommande qu'aucun constat de non conformité ne soit dressé pour des points de contrôle dont les règles n'auraient pas été portées à la connaissance des agriculteurs en temps utile ». Ah bon ? Le citoyen lambda se voit appliquer le fameux « Nul n'est censé ignorer la loi » mais l'exploitant agricole, professionnel qui plus est, et qui dispose dans chaque département d'un établissement public appelé chambre d'agriculture pour l'informer, échapperait à ce principe ! Et comment les inspecteurs de l'environnement pourront savoir si la situation d'infraction qu'ils constatent a fait l'objet ou pas d'une information de l'auteur concerné ?

Parmi les propositions de la mission, on relèvera la demande d'établir dans chaque département, un inventaire des cours d'eau. Charge lourde qui va mobiliser l'énergie des services, au moins pendant ce temps il n'y aura plus de contrôles… Et seuls les travaux sur cours d'eau inventoriés pourront être verbalisés, pour les autres, la mission recommande de ne délivrer que des avertissements !

D'ailleurs, probablement par ce que les sanctions sont trop nombreuses et trop sévères, la mission recommande que les organisations agricoles « recueille les cas où les barèmes de sanctions actuels paraissent excessifs » . Nul doute que pour la Coordination Rurale et la FNSEA, de tels cas seront nombreux !

La profession agricole serait d'ailleurs la seule concernée par les contrôles environnementaux, la mission lui réservant les réunions de concertation qui auront lieu avec les préfets dans chaque département. L'absence de tous les autres acteurs, au premier rang desquels les associations environnementales, permettra sans doute de renouveler l'exemple de la Vendée, département dans lequel le Préfet et la FDSEA ont cosigné une « charte » dans laquelle le Préfet s'engageait à informer la FDSEA des dates et lieux des campagnes de contrôles … !

Enfin, parfaite illustration de la vraie-fausse naïveté des auteurs du rapport, la mission recommande « de condamner unanimement et sans réserve les comportements de violence à l'égard des contrôleurs à la fois par les représentants de l'Etat, par les élus, et par l'ensemble des représentants agricoles » . Seul hic : comment faire quand ce sont des responsables agricoles qui attisent la haine à l'égard des contrôleurs (voir propos du Président de la Chambre d'Agriculture du Lot et Garonne) ou sont eux-mêmes condamnés pour obstacle au contrôle par les tribunaux (cas du secrétaire général de la FDSEA du Maine et Loire).


Les constats et propositions de ce rapport apparaissent singulièrement décalés avec l'évaluation des polices de l'environnement menée l'an dernier par une mission interministérielle (voir actu semaine 09). Celle-ci indiquait « Il convient par conséquent de ne pas affaiblir la police de l'environnement, par une application (via l’instrument de la police) timide, voire timorée, parce que cherchant à ménager les contrevenants ou à minorer les effets de leurs protestations". D'ailleurs, la récente la circulaire de la ministre de la Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, regrettait la « diminution régulière du nombre de condamnations pénales des infractions environnementales. » Rappelant les enjeux communautaire et la demande sociale, la Garde des Sceaux indiquait : « ce contexte doit à l'évidence conduire les autorités judiciaires à davantage de vigilance dans la répression des atteintes à l'environnement, tout particulièrement dans le champ des contentieux communautaires (pollution des eaux d'origine agricole, traitement des eaux résiduaires urbaines, protection des espaces naturels, délits …).


Trop occupée à entendre les organisations agricoles, la mission MASSAT n'a pas dû avoir le temps de lire ces documents !

 

Télécharger le rapport MASSAT

http://www.eau-et-rivieres.asso.fr/index.php?47/1019

 

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