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27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 13:43

 

Paru dans le Journal de l’environnement, pour extrait :

 

 

Informer sur l’agroalimentaire: mission impossible en Bretagne?

Le 26 mai 2020 par Valéry Laramée de Tannenberg

Ne pas évoquer les problèmes n'aidera pas à les résoudre.

Une pétition signée par 300 journalistes souligne l’impossibilité d’informer sereinement sur l’industrie agroalimentaire en Bretagne. Un mouvement inédit qui intervient sur fond de contestation des pratiques de l’agriculture conventionnelle.

C’est une drôle de pétition qui circule sur les réseaux sociaux. Dans cette lettre ouverte, les auteurs demandent au conseil régional de Bretagne «de contribuer à la création d'un observatoire régional des libertés de la presse».

Il s'agit, précisent-ils, «de réunir les conditions d'une information transparente et intelligible par tous les Breton.nes» et de «permettre l'écoute et la protection de journalistes qui viendraient à être inquiété.es pour leurs travaux».

Issus de la presse nationale, régionale et locale, les 300 signataires dénoncent la quasi-impossibilité d’informer librement sur l’industrie agroalimentaire dans la première région agricole de l’Hexagone.

PRESSIONS SUR LA PRESSE

«Des journalistes sont poursuivi.es en diffamation ou mis.es au placard pour leurs enquêtes, tandis que d'autres, précaires, peinent à retrouver des emplois. Des articles sont censurés, des sujets pas abordés de peur de fâcher les annonceurs, et des subventions municipales sont coupées, comme ce fut le cas pour une radio en pleine émission sur l'élevage intensif», détaille le courrier.

Ces accusations ne sont pas nouvelles. Voilà des décennies que la presse peine à travailler sur les impacts sanitaires et environnementaux de la production porcine bretonne, par exemple. En cause, l’omniprésence de l’industrie agroalimentaire dans la région.

Les 1.100 entreprises de l’agroalimentaire breton génèrent un volume d’affaires supérieur à 19 milliards d’euros, soit 12 % du chiffre d’affaires national du secteur. Et 22% du PIB régional. Avec 55.000 agriculteurs et 68.000 ouvriers et techniciens, la filière emploie 9% des actifs bretons………

CRITIQUES SOCIÉTALES

La réaction des journalistes fait écho à la montée des critiques sociétales, parfois violentes, portées contre le monde agricole. Un nombre croissant d’acteurs dénoncent certaines conditions d’élevage et d’abattage inacceptables, ainsi que la pulvérisation sans précaution de produits phytosanitaires.

Signée par plus d’un million de Français, la pétition Nous voulons des Coquelicots appelle à l’interdiction de tous les pesticides de synthèse. De son côté, la FNSEA fait état d’une hausse du nombre de violences contre les agriculteurs. Un message entendu par l’Etat.

Sous la pression des syndicats agricoles majoritaires (FNSEA et JA), le ministère de l’Intérieur a créé des observatoires des actes de malveillance subis par les agriculteurs. Rapidement baptisées «observatoires de l’agribashing», de telles cellules sont opérationnelles dans une vingtaine de préfectures, dont celles de Gironde, de la Drôme ou du Pas-de-Calais.

LES GENDARMES DEMETER

Depuis quelques mois, les agriculteurs favorables à une sortie de l’agriculture conventionnelle et les associatifs opposés aux pesticides reçoivent également la visite de gendarmes des cellules Demeter. Officiellement, les pandores ne viennent pas pour intimider ces empêcheurs d’épandre tranquille, mais pour détecter les «signaux faibles» de contestation.   

Pour détestables quelles soient, ces tensions risquent de s’exacerber. Les difficultés que connaissent nombre d’agriculteurs ont été accrues par les conséquences de la crise sanitaire. Or, la demande sociale pour un changement des pratiques agricoles risquent de se multiplier. La multiplication des appels à la construction de mondes d’après risquent de relancer les débats sur la fin du glyphosate.

Les stratégies européennes de protection de la biodiversité et de l'amélioration du système de production alimentaire, présentées la semaine passée, appellent à une baisse de l'usage des pesticides, un triplement des surfaces cultivées en bio et à une diminution de l'utilisation d'intrants azotés. De quoi conforter le syndrome de la forteresse assiégée dont souffrent, depuis des lustres, les responsables des syndicats agricoles majoritaires. Mais une heureuse surprise est toujours possible.

http://www.journaldelenvironnement.net/article/informer-sur-l-agroalimentaire-mission-impossible-en-bretagne,106329?xtor=EPR-9#email=aleflo@club-internet.fr

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16 avril 2020 4 16 /04 /avril /2020 18:07

 

Paru sur le site Reporterre :

 

Pendant le confinement, les épandages de pesticides autorisés près des habitations

Durée de lecture : 7 minutes

6 avril 2020 Marie Astier (Reporterre)
Le ministère de l’Agriculture a permis que les distances de sécurité entre les habitations et les pulvérisations de pesticides soient réduites au minimum possible, dès le début de la saison des épandages. Le tout sans concertation, crise sanitaire due au Covid-19 oblige.

En ce printemps, il n’y a pas que le coronavirus qui essaime. Les plantes aussi se multiplient, et les agriculteurs sortent semences, tracteurs, fertilisants (qui seraient, selon certains, responsables d’une pollution aggravant les effets du Covid 19)... et bientôt pesticides.

Le gouvernement n’a pas décidé de les confiner, au contraire. Par une série de décisions, notamment justifiées par la crise sanitaire due au Covid-19, le ministère de l’Agriculture a permis que les distances de sécurité entre les habitations et les pulvérisations de pesticides soient réduites au minimum possible, dès le début de la saison des épandages. Et ce sans concertation, comme c’était prévu au départ.

Pour rappel, après un intense débat, le gouvernement avait adopté fin décembre un arrêté définissant ces « zones de non traitement ». Les distances entre les épandages de pesticides et les limites de propriété des habitations bordant les champs avaient été fixées à :

  • dix mètres pour les cultures hautes tels que les arbres fruitiers ou les vignes ;
  • cinq mètres pour les autres cultures comme les grandes cultures (blé, maïs, colza, légumes, etc.),
  • vingt mètres, quel que soit le type de culture, pour les substances les plus dangereuses.

Adopté en même temps, un décret demandait à chaque département d’adopter des « chartes d’engagements des utilisateurs ». Une fois adoptées, elles permettent la réduction de ces distances à :

  • cinq mètres pour les vignes et l’arboriculture,
  • trois mètres pour les autres cultures,
  • les vingt mètres restant de rigueur pour les substances les plus dangereuses.

Le tout à condition que les agriculteurs utilisent des « systèmes anti-dérive » (épandeurs plus précis).

 

Ces distances (réduites ou pas) avaient été considérées comme largement insuffisantes par les associations environnementales et de riverains. Mais le gouvernement a décidé de permettre aux agriculteurs d’appliquer les distances réduites avant même l’adoption des chartes. Ce alors que ces documents sont censés être discutés et adaptés au contexte local, et que leur contenu final ne devrait donc pas être connu à l’avance. L’affaire s’est passée en deux temps.

« Tout est fait pour appliquer le minimum réglementaire sous couvert de dialogue »

Tout d’abord, une circulaire du 3 février 2020, passée relativement inaperçue, a introduit une première dérogation : « Les utilisateurs engagés dans un projet de charte soumis à concertation publique (…) peuvent, à titre individuel, appliquer ces réductions de distance ». En clair : pas besoin d’attendre les remarques et retours de la concertation autour de la charte, ni l’approbation du texte par le préfet. Il suffit que la concertation autour de la charte soit engagée pour que les distances minimales soient appliquées. Le document, adressé par la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture aux préfets, précise en outre que cette dérogation est valable jusqu’au 30 juin 2020. Il s’agissait de « ne pas pénaliser les agriculteurs qui, dès le 1er janvier 2020, respectaient les conditions réglementaires à même de réduire les distances », nous a expliqué le ministère de l’Agriculture.

Suite logique, l’épidémie et le confinement sont venus offrir une nouvelle occasion de dérogation. « Compte tenu de la difficulté à mener la concertation publique, dans le contexte en cours de la crise Covid-19 »a annoncé le ministère de l’Agriculture fin mars, « il suffit pour appliquer les réductions de distance de s’engager à « mener la concertation dès que le contexte Covid-19 le permettra ». Même plus besoin, donc, d’avoir entamé la concertation autour de la charte, il suffit que la chambre d’agriculture ou le syndicat agricole majoritaire (dans la plupart des cas, la FNSEA) promette au préfet de le faire... dès que possible.

Dans un courriel que Reporterre a pu consulter, adressé à toutes les directions régionales de l’agriculture, la DGAL explique cette décision : il s’agit d’un « arbitrage » rendu à la suite des « demandes de la profession agricole de pouvoir appliquer les réductions de distance même si les chartes ne sont pas soumise à concertation ».

« Les chartes resteront indispensables au-delà de juin 2020. (…) L’objectif du gouvernement est bien d’instaurer ce dialogue, entre riverains et exploitants », assure à Reporterre le ministère de l’Agriculture, en réponse à nos questions.

« De telles combines ne vont pas apaiser les tensions. Tout est fait pour appliquer le minimum réglementaire sous couvert de dialogue », regrette Thibault Leroux, chargé de mission agriculture à France Nature Environnement. Ces chartes avaient été dénoncées par les associations environnementales et de riverains dès le départ. Elles regrettaient qu’elles soient rédigées par les agriculteurs, et rapportaient ne pas être écoutées dans les processus de concertation. Le fait que le gouvernement décide en plus de s’en passer jusque fin juin « donne vraiment l’impression qu’elles sont factices », indique Thibault Leroux.

« Une concertation sans réunions est un non sens ! »

Cependant, certaines chambres d’agricultures ont maintenu la concertation malgré le confinement. En effet, rien n’interdit de tout faire en ligne. Une méthode de concertation tout à fait satisfaisante, d’après les chambres d’agriculture que Reporterre a pu joindre. « Dès le départ, on n’avait pas prévu de réunion publique, nous précise-t-on dans l’Hérault. Donc le confinement n’était pas gênant ! » « On a fait une publicité dans le journal départemental, Sud Ouest. Les gens sont informés », estime-t-on dans les Landes. « Nous avions déjà organisé deux réunions publiques avant le confinement », nous précise-t-on en Indre-et-Loire.

Reporterre a pu constater que des concertations se poursuivaient en ligne également dans l’Indre, le Nord-Pas-de-Calais, le Loir et Cher, le Loiret, en Gironde, dans la Drôme. Autrement dit, des départements ou grandes cultures ou vignes, des cultures consommatrices de pesticides, dominent.

Pourtant, la Commission nationale du débat public invitait, le 1er avril, « à suspendre les concertations car le 100 % numérique ne permet à tous de participer ».

CNDP Débat Public@CNDPDebatPublic

Communiqué des décisions de la CNDP qui s’est réunie hier (en Visio évidemment). Signalé : les débats publics sont suspendus et nous invitons à suspendre les concertations car le 100% numérique ne permet à tous de participer. https://www.debatpublic.fr/sites/cndp.portail/files/documents/communique_des_decisions_1avril2020_final1_1.pdf …

« Poursuivre les concertations c’est considérer que les jeux sont faits, appuie Gabriel Ullmann, docteur en droit de l’environnement. Dans la concertation, un des aspects importants c’est justement de se concerter. Le faire sans réunions est un non sens ! »

Dans une lettre au Premier ministre, l’association de lutte contre les pesticides Générations futures demande par conséquent le report de ces concertations en attendant la fin du confinement. Mais même prise, cette mesure n’aurait pas d’impact sur les distances entre épandages de pesticides et habitations, toujours réduites au minimum par dérogation.

 

Les riverains de zones agricoles, confinés chez eux, risquent de devoir resté fenêtres fermées.

L’association souligne la difficulté des riverains de zones agricoles, qui confinés chez eux risquent en plus de devoir rester fenêtres fermées et jardin condamné en raison des épandages de pesticides. « Nous suggérons (…) à l’ensemble des syndicats agricoles de s’engager volontairement à demander à leurs adhérents d’éloigner les pulvérisations de pesticides des domiciles des riverains des zones cultivées. »

On doute que l’appel soit entendu. Pourtant, les pollutions, entre autres aux pesticides, renforcent notre vulnérabilité face au virusL’expertise collective de l’Inserm sur les pesticides avait relevé les effets de plusieurs substances sur le système immunitaire.

 

Puisque vous êtes ici…

… nous avons une faveur à vous demander. La crise écologique ne bénéficie pas d’une couverture médiatique à la hauteur de son ampleur, de sa gravité, et de son urgence. Reporterre s’est donné pour mission d’informer et d’alerter sur cet enjeu qui conditionne, selon nous, tous les autres enjeux au XXIe siècle. Pour cela, le journal produit chaque jour, grâce à une équipe de journalistes professionnels, des articles, des reportages et des enquêtes en lien avec la crise environnementale et sociale. Contrairement à de nombreux médias, Reporterre est totalement indépendant : géré par une association à but non lucratif, le journal n’a ni propriétaire ni actionnaire. Personne ne nous dicte ce que nous devons publier, et nous sommes insensibles aux pressions. Reporterre ne diffuse aucune publicité ; ainsi, nous n’avons pas à plaire à des annonceurs et nous n’incitons pas nos lecteurs à la surconsommation. Cela nous permet d’être totalement libres de nos choix éditoriaux. Tous les articles du journal sont en libre accès, car nous considérons que l’information doit être accessible à tous, sans condition de ressources. Tout cela, nous le faisons car nous pensons qu’une information fiable et transparente sur la crise environnementale et sociale est une partie de la solution.

Vous comprenez donc sans doute pourquoi nous sollicitons votre soutien. Il n’y a jamais eu autant de monde à lire Reporterre, et de plus en plus de lecteurs soutiennent le journal, mais nos revenus ne sont toutefois pas assurés. Si toutes les personnes qui lisent et apprécient nos articles contribuent financièrement, la vie du journal sera pérennisée. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci.

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Source : Marie Astier pour Reporterre


https://reporterre.net/Pendant-le-confinement-les-epandages-de-pesticides-autorises-pres-des-habitations

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 18:35

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de

France Nature environnement

 

JEUDI 27 FÉVRIER 2020

 

AGRICULTURE : 27 ASSOCIATIONS DEMANDENT LA DISSOLUTION DE LA CELLULE DEMETER

A l’occasion de l’ouverture du Salon de l’Agriculture le 20 mars, le Président de la République l’a annoncé : « Je ne tolérerai aucune violence à l'égard des agriculteurs ». Le mouvement France Nature Environnement ne peut qu’approuver un tel message, que ce soit à l’égard des agriculteurs ou de toute autre population. En revanche, lorsque le Ministère de l’Intérieur établit une convention avec deux syndicats agricoles dont l’un des objectifs est de dénoncer des « actions de nature idéologique », les associations de protection de l’environnement ne peuvent que le condamner. Avec 26 associations, France Nature Environnement dénonce cette mise à disposition de moyens publics et demande dans un courrier au Premier Ministre la dissolution immédiate de la cellule Demeter.

2 défis à ne pas opposer : les conditions de vie des agriculteurs et la transition agro-écologique

Depuis plusieurs années, la situation économique et financière des paysans a fait l’objet de nombreuses études et communications. Comme l’ensemble de la société, nous estimons que la France doit être fière de ses paysans et que ceux-ci doivent percevoir des revenus décents.

Dénonçant systématiquement toute action violente et consciente de l’importance des mutations nécessaires, France Nature Environnement a toujours prôné le dialogue dans les territoires pour la nécessaire transition du modèle agricole. Les associations du mouvement défendent dans toutes les instances une agriculture respectueuse des agriculteurs et de leur santé, de la santé de l’ensemble de la population et de l’environnement. Un travail du quotidien, avec des associations paysannes, pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs de ce pays : leur assurer un meilleur revenu, de meilleures conditions de travail et une plus grande reconnaissance du travail qu’ils mènent au quotidien.

La cellule Demeter criminalise le fait de remettre en question l’agriculture intensive

Le 13 décembre, lors de la mise en place de cette cellule spécialisée, Christophe Castaner déclarait : « Nous devons assurer la sécurité des agriculteurs et les défendre impérativement ». Mais le problème réside dans le périmètre d’action de cette cellule. Le Ministre de l’Intérieur précise que ceci concerne « des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ». Au-delà de l’affichage, il s’agit désormais de criminaliser l’expression d’une opinion, en contradiction formelle avec le principe de liberté d’opinion.

Dans une lettre ouverte adressée ce jour au Premier Ministre Edouard Philippe, 27 associations demandent la dissolution immédiate de la cellule Demeter, condition indispensable pour apaiser les relations avec le monde paysan.

Les associations signataires de la lettre ouverte :

  • Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
  • France Nature Environnement
  • Groupe de Recherche sur les Cétacés
  • Humanité & Biodiversité
  • La Garance Voyageuse
  • Ligue des Droits de l’Homme
  • Ligue pour la Protection des Oiseaux
  • Société Française du Droit de l’Environnement
  • Société Nationale de Protection de la Nature
  • WWF
  • Combat Monsanto
  • Fonds d’Intervention Eco Pastoral, membre de France Nature Environnement
  • Fédération Bretagne Nature Environnement
  • France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes
  • France Nature Environnement Bourgogne-Franche-Comté
  • France Nature Environnement Centre-Val de Loire
  • France Nature Environnement Grand Est
  • France Nature Environnement Hauts-de-France
  • France Nature Environnement Ile-de-France
  • France Nature Environnement Languedoc-Roussillon
  • France Nature Environnement Midi-Pyrénées
  • France Nature Environnement Normandie
  • France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine
  • France Nature Environnement Pays de la Loire
  • France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur
  • Poitou Charentes Nature
  • U Levante

 

 

Lien vers le communiqué :

https://www.fne.asso.fr/communiques/agriculture-27-associations-demandent-la-dissolution-de-la-cellule-demeter

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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 11:41
Fresnes sur Marne : école et centre aéré (à gauche) au bord de champs cultivés par l'agriculture intensive et près de la décharge ISDI (à droite)

Fresnes sur Marne : école et centre aéré (à gauche) au bord de champs cultivés par l'agriculture intensive et près de la décharge ISDI (à droite)

Pour mémoire Jean Lefort est ce maire qui a fait construire il y a quelques années une école maternelle et élémentaire ainsi qu’un centre aéré près de champs cultivés par l’agriculture intensive et à quelques centaines de mètres d’une décharge ISDI.

Suite à un article paru dans le Parisien 77 dans lequel notre association s’inquiétait pour les risques de cette décharge sur la santé des petits enfants qui allait fréquenter cette école, le 16/10/2008 au matin la présidente d’ADENCA avaient été contactée par les renseignements généraux qui souhaitaient la rencontrer, elle s’était rendu l’après-midi au siège des RG à Meaux. 

Une fiche avait été constituée par les services de l'ETAT sur l’association ADENCA et sa présidente qui a décliné ses date et lieu de naissance, mariage, les associations dont elle était adhérente ainsi que son conjoint….

  

 

Oui dans ce pays si vous vous inquiétez pour les risques d’installations polluantes sur la santé des petits enfants d’une école maternelle, vous devenez une personne à surveiller.

 

Pour aller plus loin :

http://adenca.over-blog.com/2015/11/adenca-une-association-surveillee-par-les-renseignements-generaux.html

 

Paru dans le Parisien 77 :

Le maire agriculteur d’un village de Seine-et-Marne prié de cesser ses épandages près des maisons

A Annet-sur-Marne, une pétition a été lancée contre les pratiques de traitement du maire de la commune voisine de Fresnes-sur-Marne, dont les champs bordent de nombreux jardins.

 Illustration. Le texte, qui a déjà reçu 636 signatures ce jeudi après-midi, les riverains demandent à l’agriculteur, Jean Lefort, d’arrêter cet épandage aux abords de leurs jardins. LP/Sébastien Blondé

Par Hendrik Delaire avec Q.L.

Le 20 février 2020 à 16h58, modifié le 20 février 2020 à 17h11

Si aucun arrêté n'a été pris à Annet-sur-Marne, une pétition en ligne contre « l'épandage de pesticides nocifs » a été lancée par des riverains dont les habitations bordent les champs.

Dans ce texte, qui a déjà reçu 636 signatures ce jeudi après-midi, les riverains demandent à l'agriculteur, Jean Lefort, d'arrêter cet épandage aux abords de leurs jardins mais aussi de les prévenir des jours d'épandages et de leur indiquer les produits utilisés.

L'agriculteur n'est autre que le maire de Fresnes-sur-Marne, limitrophe d'Annet. Son exploitation de 300 hectares borde quasiment tous les habitants de la commune. Lui se dit las de l'agressivité à son égard de personnes ne connaissant pas l'agriculture.

«Des riverains m'ont jeté des cailloux»

« Il m'arrive de pulvériser des pesticides mais, la majorité du temps, j'épands de l'engrais ou des boues d'épuration. De nos jours, dès que les gens me voient en tracteur dans les champs, ils pensent que j'épands du glyphosate. Un jour je traitais de l'orge et une dame m'a demandé si j'épandais du glyphosate… comme si je voulais brûler ma future récolte. Des riverains m'ont même jeté des cailloux car je moissonnais un samedi arguant qu'eux n'avaient pas le droit de tondre leur pelouse ce jour-là », se défend Jean Lefort.

Son voisin, le maire d'Annet-sur-Marne, a tenté de jouer les intermédiaires, en vain. « Je ne veux pas faire de démagogie en déposant un arrêté qui est systématiquement retoqué mais, après avoir été alerté par des habitants, j'ai demandé par écrit à Jean Lefort de me renseigner sur la nature des produits qu'il épand et de communiquer les dates auxquelles il le fait pour prévenir la population. Il m'a répondu qu'il n'avait pas à me le dire et qu'il utilisait des produits déclarés à la chambre d'agriculture », assène Christian Marchandeau (LR).

Prêt laisser une bande de 10 à 15 mètres de large sans culture

« Il est impossible de prévoir 48 heures à l'avance les conditions météorologiques et vent pour choisir le meilleur moment pour pulvériser. Quand je traite mes champs à 4 heures du matin, les gens disent que j'épands en cachette mais c'est pour bénéficier de la meilleure hygrométrie possible », rétorque Jean Lefort, qui se dit prêt à des aménagements.

« J'ai déjà mis des terres en jachère et je propose de planter du miscanthus (une plante vivace surnommée herbe à éléphant, NDLR) sur une bande de 10 à 15 mètres de large alors que la distance légale à respecter est de seulement 3 mètres ».

http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/annet-sur-marne-le-maire-de-fresnes-sur-marne-prie-de-cesser-ses-epandages-de-pesticides-20-02-2020-8263761.php

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17 février 2020 1 17 /02 /février /2020 11:31

 

 

Paru sur le site 

FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT

 

— COMMUNIQUÉS —

Choquant. La FDSEA vandalise la façade de France Nature Environnement Midi-Pyrénées

« Imposteurs », « per-verts », « sinon boom » … La nuit dernière en Haute-Garonne, la FDSEA 31 et les Jeunes Agriculteurs 31 s’en sont pris à France Nature Environnement Midi-Pyrénées à coups de lancers d’œufs, de poubelles, dépôt de paille et insultes. Une tentative d’intimidation qui intervient dans le cadre du « dialogue » réclamé par la FNSEA sur la mise en place de zones de non-traitement (ZNT) aux pesticides près des habitations. France Nature Environnement, qui a toujours œuvré pacifiquement à la défense du monde vivant, condamne fermement ces actes violents. C’est ce que vient également de faire Elisabeth Borne ; nous appelons les autres membres du gouvernement et la FNSEA à en faire de même et à agir pour y mettre fin.

 

vendredi 14 février 2020

Agriculture

 

 

Des violences répétées envers les associations environnementales

Venant de toute la Haute-Garonne, une centaine d’agriculteurs ont mené des opérations de vandalisme à Toulouse hier soir. D’abord rassemblés devant la préfecture de Toulouse, ils ont déversé de la paille et laissé des messages pour « maintenir la pression sur le gouvernement ». Ils se sont ensuite rendus devant les locaux de France Nature Environnement Midi-Pyrénées pour y jeter, paille, œufs, poubelles et messages d’insultes. Le tout sous le regard passif de la police, comme le montrent les images« Combien de milliers de tonnes de lisiers répandus dans les rues partout en France depuis des années, combien de milliers de pneus brûlés en toute impunité toujours et encore, aucune autre profession n'a autant dégradé, pas respecté les règles, que les tenants d'une agriculture productive, intensive faisant le jeu de l'agrochimie. Il est temps de passer à une autre agriculture, respectueuse de la nature et de l'environnement », a réagi Cécile Argentin, vice-présidente de France Nature Environnement Midi-Pyrénées.

Agressions à domicile, harcèlement téléphonique, menaces de mort, courriers anonymes… dans les territoires, les violences répertoriées à l’égard des militants écologistes, dont les associations du mouvement France Nature Environnement, sont nombreuses. Dernier exemple en date : un rassemblement de l’opération « Nous voulons des coquelicots » a été pris pour cible le 7 février dernier[1].

Agribashing ? La légitimité de la cellule « Déméter » en question

Depuis la création de la cellule Déméter, visant à « prévenir les atteintes au monde agricole », des associations environnementales reçoivent également des « visites » d’agents de l’Etat. C’est notamment le cas de l’association Alerte pesticides Haute Gironde[2], soupçonnée de « dénigrer le milieu agricole » car elle organise dans sa région des états généraux des riverains autour de la question des pesticides. Au programme : tables rondes, témoignages et exposition photo. Du dialogue, donc, pour avancer ensemble, de façon constructive.

Définie comme "protégeant les agriculteurs des violences", la création d’une telle cellule semble finalement avoir décuplé le sentiment d’impunité chez certains agriculteurs : pourquoi protéger spécifiquement cette profession, alors que certains agriculteurs sont eux-mêmes les agresseurs ? Il est temps de dissoudre cette cellule Demeter, témoin du clientélisme de l'État envers la FNSEA.

Dénonçant systématiquement toute action violente et consciente de l’importance des mutations nécessaires, France Nature Environnement a toujours prôné le dialogue dans les territoires pour la nécessaire transition du modèle agricole. Les associations du mouvement défendent dans toutes les instances une agriculture respectueuse des agriculteurs et de leur santé, de la santé de l’ensemble de la population et de l’environnement. Un travail du quotidien, avec des associations paysannes, pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs de ce pays : leur assurer un meilleur revenu, de meilleures conditions de travail et une plus grande reconnaissance du travail qu’ils mènent au quotidien.

Zones de non-traitement aux pesticides : le « dialogue » selon la FNSEA ?

France Nature Environnement, aux côtés d’autres acteurs, de nombreux maires et citoyens, demande depuis plusieurs années la mise en place de zones de non-traitement près des habitations, zones où l’épandage de pesticides serait interdit pour protéger les riverains. La FNSEA a fait pression, avec succès, sur le Gouvernement pour que ces bandes soient réduites à peau de chagrin. Leur argument était qu’une réglementation contraignante n’était pas nécessaire et que le dialogue allait tout régler.

Des drapeaux de la FNSEA flottant partout sur cette opération d’intimidation, France Nature Environnement interpelle la présidente du syndicat Christiane Lambert : cette tentative d’intimidation est-elle réellement soutenue par le syndicat agricole dont elle assure la présidence ? Est-ce ainsi que la FNSEA conçoit le dialogue qui selon elle suffit à protéger les riverains ?

Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, conclut : « J’apporte tout mon soutien à notre fédération de Midi-Pyrénées. Nous demandons au gouvernement d’arrêter le deux poids-deux mesures : d’un côté, les associations qui défendent l’intérêt général font l’objet d’agressions et subissent en plus des contrôles de l’Etat de leurs activités pacifiques. De l’autre, la FNSEA, dont certains membres commettent ouvertement ces agressions, se voit soutenue en ayant une police spéciale à leur service ; et continue de réclamer avec succès qu’on lui fasse confiance pour tout régler avec le dialogue. C’est intolérable ! Nous demandons au gouvernement de ne plus recevoir la FNSEA tant qu'ils n'ont pas officiellement condamné cette action. »


[1] Rassemblement organisé par l’association Collectif Environnement Val d’Authion 49

[2] Association qui ne fait pas partie du mouvement France Nature Environnement

https://www.fne.asso.fr/communiques/choquant-la-fdsea-vandalise-la-fa%C3%A7ade-de-france-nature-environnement-midi-pyr%C3%A9n%C3%A9es

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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 14:06

 

Extrait du communiqué de Béatrice Abollivier, préfète de Seine et Marne :

 

Cet observatoire de 1'« agribashing » doit permettre, notamment au moyen de réunions régulières, de disposer d'un état des lieux exhaustif des problématiques de sécurité rencontrées par les agriculteurs et d'élaborer des solutions communes, efficaces et concertées.

 

Il veillera plus particulièrement à :

 détecter les menaces, évaluer leur intensité et leur évolution potentielle Dans ce cadre, le service départemental de renseignement territorial, en coordination avec la police et la gendarmerie nationales, s'engagera dans l'identification des phénomènes d'« agribashing » et de leurs auteurs. Un dialogue constant avec les syndicats agricoles, la veille des réseaux sociaux et le suivi des groupuscules radicaux doivent notamment permettre de mieux anticiper les menaces ;

 

 agir en vue de prévenir et de neutraliser toute menace

 

Les actions dans ce domaine s'articulent autour de trois volets

 

1. Un volet prévention complété par des contacts et des patrouilles renforcés dans le cadre de la Police de sécurité au Quotidien (PSQ) : les référents sûreté de la police et de la gendarmerie seront engagés au profit des agriculteurs. Les modes opératoires des délinquants et les attentes de tous les acteurs feront l’objet d’échanges. Site internet www.seine-et-marne.gouv.fr / @Prefet77 2/3

 

2. Un volet information (en s'appuyant notamment sur les réseaux sociaux institutionnels et la presse quotidienne régionale, etc.), portant notamment sur les actions de prévention réalisées.

 

3. Un volet judiciaire (recoupements, utilisation de moyens de captation, aide au dépôt de plainte), en lien avec les procureurs de la Républiques compétents. Pour lutter contre le phénomène d'« agribashing », les forces de sécurité pourront s'appuyer sur la cellule DEMETER, cellule nationale de renseignement et de rapprochement judiciaires créée par la gendarmerie nationale. La cellule DEMETER a vocation à analyser les menaces à l'encontre de la filière agricole et à coordonner la réponse des forces de sécurité.

 

Lien vers le communiqué de presse complet http://www.seine-et-marne.gouv.fr/content/download/41408/312121/file/Cp%20Agribashing.pdf

 

 

 

Article paru sur le site "Nous voulons des coquelicots"

 

 

19-12-19

CASTANER VEUT FLIQUER LES COQUELICOTS

 

 

Attention, ce n’est pas une blague. Et si c’en était une, elle ne serait pas drôle. Le 13 décembre, Christophe Castaner s’est rendu dans le Finistère (cliquer), accompagnée par sa grande amie Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, qu’on ne présente pas ici . Le déplacement s’inscrivait dans le cadre d’une convention signée en toute simplicité par le ministère de l’Intérieur – l’État, donc, l’intérêt public, donc – et la FNSEA. On en apprend tous les jours.

 

Que venait faire le ministre? Installer une cellule – quel joli nom – de la gendarmerie nationale appelée à lutter contre l’agribashing. Si. Rappelons que la FNSEA – ne jamais oublier qu’elle ne représente, via les élections aux chambres d’Agriculture, que 25% des paysans de France – a inventé ce terme (cliquer) pour encore grappiller subsides et soutiens de l’appareil d’État. Il faut avouer que cela marche. L’idée est qu’une coalition de vilains mène une entreprise de dénigrement systématique des paysans.

 

La cellule gendarmique porte le nom souverain de Demeter, déesse grecque des moissons et, au passage, nom d’une marque prestigieuse de l’agriculture biodynamique qu’exècre la FNSEA. Elle aura vocation à traquer, partout en France, les marques d’hostilité à l’encontre de…De quoi, d’ailleurs? De la FNSEA, du modèle agricole, de l’élevage concentrationnaire, de l’omniprésence des pesticides? On ne le saura pas, car l’objectif est évidemment de faire peur à tout le monde.

 

Dans les textes officiels du ministère, on trouve des phrases prodigieuses (cliquer ici). L’édito du ministre commence ainsi par cette phrase d’anthologie : «Depuis quelques années, un phénomène grandit, inacceptable. De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes». Précisons à ce stade que c’est pure foutaise, toute révérence gardée à la personne de ce cher Castaner. Nul en France, pas même la police ou la gendarmerie, n’est capable de prouver par des faits qu’un «phénomène grandit». On ne sait pas de quoi on parle, on ne dispose d’aucun chiffre, ni même d’un nombre de plaintes en hausse. Du vent.

 

Mais cela n’empêche pas la politique, cette politique-là du moins. Dans un mélange extravagant, Castaner définit le périmètre de la cellule Demeter en y inscrivant les vols, les cambriolages, les dégradations diverses, les installations de «gens du voyage» sur des terres agricoles, les actions anti-fourrure, anti-chasse, les tournages de vidéos «clandestines». Cela serait déjà effarant, mais le ministre va plus loin encore en visant «des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques».

 

Y a-t-il besoin d’une traduction? Les actions symboliques, c’est NOUS, les Coquelicots. Comme seule la gendarmerie et la FNSEA disposent de la définition du «dénigrement», il n’y a aucun doute que notre mouvement, constamment non-violent, est dans le viseur. On cherche à disqualifier, puis à réprimer la critique de l’agriculture industrielle, qui tue les hommes, les bêtes, les plantes.

 

Comme il n’est pas encore interdit de se moquer, notons que le même document policier évoqué plus haut détruit sans s’en rendre compte son pauvre échafaudage. Énonçant ses propres statistiques, Castaner livre quelques chiffres censés appuyer son propos. En 2019, il y aurait eu «14.498 faits enregistrés» au «préjudice du monde agricole». Un toutes les deux heures ! Ce chiffre «terrible» a été aussitôt repris par les bons amis médiatiques de M.Castaner, mais il faut chausser ses lunettes pour comprendre la manipulation.

Les «faits» en question couvrent les cambriolages, les vols – ceux avec violence ont chuté de…31,4% -, les vols de voitures, le vol de gros matériel agricole, etc. Sur la base de 440.000 «exploitations agricoles», les chiffres précis paraissent simplement loufoques : 314 tracteurs volés! 24 vols avec violence! 657 voitures dérobées!  Moi qui ai grandi en Seine-Saint-Denis, en partie dans la cité de Montfermeil Les Bosquets, je ne peux constater qu’une chose: la plupart des paysans n’ont jamais croisé le moindre vilain. En revanche, ils disparaissent un à un, par la grâce d’une politique plébiscitée par la FNSEA.

 

Comment conclure? On verra, certes, mais ne nous trompons pas: c’est grave. La cellule Demeter, selon les mots même du ministre, devra permettre, avant tout, «d’améliorer [la] coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements». Le (gros) mot est lâché. Renseignement. Sans sombrer dans une parano inutile, ce mot signifie, dans l’univers policier, les filatures, les écoutes téléphoniques, voire les infiltrations. On tâchera de s’en souvenir, mais sans aucun doute, nous voila en face d’une nouvelle inquiétude.

 

Fabrice Nicolino, président de l’association Nous voulons des coquelicots

 

 

https://nousvoulonsdescoquelicots.org/2019/12/19/castaner-veut-fliquer-les-coquelicots/

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18 décembre 2019 3 18 /12 /décembre /2019 19:31

 

 

 

Paru dans le journal de l'environnement :

 
 
                                                                        Les pesticides dans l’air, un risque méconnu

Le 18 décembre 2019 par Romain Loury

Les pesticides sont omniprésents dans l’air, avec des variations selon les régions et les saisons, révèlent les résultats de 15 ans d’analyse publiés mercredi 18 décembre par Atmo France. L’association appelle à intégrer ces substances dans la surveillance réglementaire de la qualité de l’air.

 

Si la présence des pesticides dans l’eau et le sol est bien étudiée, il est un compartiment largement peu exploré: l’air. Or, au-delà des riverains exposés au premier chef, les pesticides, dont la France est le deuxième consommateur européen après l’Espagne, sont bien présents dans l’air, y compris dans les grandes villes.

C’est ce que révèle la base de données PhytAtmo, qui regroupe les résultats d’analyse de l’air menés depuis 2002 par diverses associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa), fédérées dans l’association Atmo France. Dans sa version actuelle (sous format Excel), qui sera réactualisée en fonction des nouvelles données, PhytAtmo porte sur 321 substances actives, mesurées lors de 6837 prélèvements sur 176 sites en France métropolitaine et en Martinique.

DES VARIATIONS SPATIALES ET TEMPORELLES

Les résultats montrent l’omniprésence des pesticides dans l’air, avec des concentrations de l’ordre du nanogramme par m3[i], évidemment plus marquée dans les zones agricoles qu’en milieu urbain. De plus, PhytAtmo révèle des variations au cours de l’année: dans les zones de grandes cultures, les herbicides connaissent un pic en novembre-décembre. Dans les zones viticoles, les fongicides et les insecticides prédominent en été.

Montparnasse, bougie d’anniversaire d’Airparif. Afin de fêter les 40 ans d’Airparif, la tour Montparnasse est illuminée chaque soir, de lundi 16 au vendredi 21 décembre, aux couleurs de l’indice de qualité de l’air dans la capitale, allant du vert au rouge.

Ces mesures ont été menées au cas par cas par les Aasqa, sur la base du seul volontariat, les pesticides n’étant pas des substances réglementées pour la surveillance de la qualité de l’air -contrairement aux oxydes d’azote NOx, aux particules fines et à l’ozone. Face à la présence de ces pesticides, Atmo France appelle à «la mise en œuvre d’un suivi territorial et national pérenne», avec un «financement sécurisé», comme le préconisait la Cour des comptes en 2015, ainsi que deux rapports parlementaires (ici et là).

UN RAPPORT ATTENDU EN 2020

En juin 2018, l’Anses[ii] a annoncé le lancement d’une campagne de mesure des pesticides dans l’air, en collaboration avec l’Ineris et Atmo France, et financée dans le cadre du dispositif de phytopharmacovigilance de l’agence. Achevée en juin, elle a porté sur 80 substances mesurées sur 50 sites (52% en milieu urbain et périurbain, 48% en milieu rural), reflétant l’ensemble des grandes productions françaises (grandes cultures céréalières, viticulture, arboriculture, maraîchage, etc.). Ses données, actuellement en cours d’analyse, devraient donner lieu à un rapport en septembre 2020.

Contactée par le JDLE, Atmo France dit regretter que la surveillance des pesticides dans l’air soit exclue du futur Plan national santé environnement (PNSE4, 2020-2024), qui verra le jour début 2020[iii], alors qu’elle figurait dans le PNSE3 (2015-2019). Cette mesure demeure incluse au Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prepa), mais «nous perdrons un outil en 2020», déplore Atmo France.

 

[i] Un nanogramme est un milliardième de gramme.

[ii] Anses: Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail; Ineris: Institut national de l’environnement industriel et des risques.

[iii] Le PNSE4 devrait être soumis à consultation publique en janvier 2020 pour une durée d’un mois, avant une publication finale en mars.

 

http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-pesticides-dans-l-air-un-risque-meconnu,101986?xtor=EPR-9#email=aleflo@club-internet.fr

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28 novembre 2019 4 28 /11 /novembre /2019 11:04
St Mesmes : école maternelle et primaire implantée au bord des champs cultivés par l'agriculture intensive

St Mesmes : école maternelle et primaire implantée au bord des champs cultivés par l'agriculture intensive

Fresnes sur Marne : école maternelle et primaire et centre aéré implantés au bord des champs cultivés par l'agriculture intensive

Fresnes sur Marne : école maternelle et primaire et centre aéré implantés au bord des champs cultivés par l'agriculture intensive

 

 

 

Dans des communes rurales du 77 certains agriculteurs qui pratiquent l’agriculture intensive ont décidé de distribuer dans les boîtes aux lettres des habitants leur chartre de bon voisinage.

 

Comme vous pourrez le constater dans l’article de la FDSEA qui suit, cette chartre n’a pas été signée par des associations de riverains d'espaces agricoles, de défense de l’environnement ou de consommateurs, tout simplement parce que ces associations n’ont pas été conviées à participer à l’élaboration de cette chartre.

 

 

Mettre à l’écart les habitants

des villages ruraux

était-ce vraiment

la solution ?

 

A vous de répondre à cette question

 

 

Pour en revenir à l’agriculture intensive qui consomme des pesticides et qui cultive les champs au bord de certaines de nos écoles comme à St Mesmes, Fresnes sur Marne...., pour essayer de calmer les tensions, si on rêvait un peu, si près de ces écoles les agriculteurs faisaient des essais d’agriculture bio, d’agroforesterie.....

 

 

 

Qu’en pensez-vous ?

 

 

Un choix difficile pour certains agriculteurs mais pas impossible pour d’autres.

 

 

 

 

 

Paru sur le site de le FDSEA :

 

LA CHARTE DE BON VOISINAGE SIGNÉE EN SEINE-ET-MARNE

 

 

La 74ème assemblée générale de la FDSEA77 ayant pour thème « Agriculture et société : cohésion ou cohabitation ? », s’est tenue ce mardi 28 mai à Brie-Comte-Robert devant plus de 450 personnes.

 

St Mesmes, Fresnes sur Marne : si on rêvait un peu et que l’agriculture intensive se transforme en agriculture bio près de nos écoles

Après les échanges et prises de paroles de la Préfète, la charte de bon voisinage a été signée officiellement par :

  • Béatrice Abollivier, préfète de Seine-et-Marne,
  • Cyrille Milard, président de la FDSEA,
  • Sébastien Guérinot, président JA77,
  • Christophe Hillairet, président le chambre d’Agriculture de région Ile-de-France,
  • Olivier Lavenka, vice-président du Conseil départemental de Seine-et-Marne,
  • Guy Geoffroy, président de l’Union des maires de Seine-et-Marne.

 

Dans un souci du « bien vivre ensemble », cette charte vise à favoriser le dialogue entre les habitants, les élus locaux, les collectivités locales et les agriculteurs sous l’égide de l’administration départementale et à répondre aux enjeux de santé publique liés à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques en agriculture, particulièrement à proximité des lieux habités.

Elle concerne les applications de produits phytosanitaires, y compris ceux utilisés en agriculture biologique, bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché.

Son objectif est aussi de formaliser l’engagement de l’ensemble des agriculteurs du département de Seine-et-Marne et des acteurs locaux à recourir aux bonnes pratiques de protection des cultures et à le faire-savoir.

L’État, représenté par la Préfète de Seine-et-Marne, apporte son soutien à cette charte et en favorise la promotion auprès de l'ensemble des acteurs concernés. Il s'assure du respect des dispositions réglementaires et facilite la mise œuvre des bonnes pratiques des organisations professionnelles d'agriculteurs et des élus locaux. L’État participera au comité de pilotage et servira d’intermédiaire auprès des signataires.

http://fdsea77.fr/toutes-les-thematiques/actus-en-seine-et-marne/actualites-syndicales/articles/la-charte-de-bon-voisinage-signee-en-seine-et-marne/

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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 14:54
Paru sur le site Reporterre :

 

Malgré l’abandon d’EuropaCity, le béton menace toujours le triangle de Gonesse

Durée de lecture : 5 minutes

8 novembre 2019 / Entretien avec Bernard Loup
 


 

L’Élysée a annoncé hier jeudi 7 novembre l’abandon du projet de mégacentre commercial et de loisirs EuropaCity. Une satisfaction en demi-teinte pour Bernard Loup, opposant historique au projet : cette victoire n’écarte pas tous les projets d’urbanisation de ces terres agricoles au nord de Paris.

Finis, les projets d’allées paysagères bordées de boutiques, de complexes de loisirs et hôteliers, et les 30 millions de visiteurs annoncés par an : le gouvernement a confirmé la rumeur qui montait depuis le mois de septembre et annoncé, hier jeudi 7 novembre, à l’occasion du troisième Conseil de défense écologique, l’abandon définitif du projet de mégacentre commercial EuropaCity, qui était projeté à Gonesse, dans le Val-d’Oise.

Il était porté par la filiale d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda. Il aurait bétonné 80 hectares de terres agricoles parmi les plus fertiles d’Europe, à quelques encablures au nord de Paris. L’opposition à cet immense complexe s’était renforcée et étendue ces derniers temps.

La fin d’un long chemin ? Pas si vite, avertit Bernard Loup, président du Collectif pour le triangle de Gonesse et figure de la lutte contre EuropaCity. Il décrit à Reporterre les nombreuses incertitudes qui pèsent encore sur l’avenir du triangle, espace pour l’instant préservé de l’artificialisation.


Reporterre — Le projet EuropaCity est définitivement abandonné. Que pensez-vous de cette annonce du gouvernement ?

Bernard Loup — On s’attendait à cet abandon, surtout depuis notre rendez-vous du 26 septembre dernier avec la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne. On ne voyait pas comment le président de la République pouvait tenir des discours sur le réchauffement climatique et dans le même temps valider EuropaCity. Il était donc temps que l’exécutif s’exprime de cette façon.

Bernard Loup, président du Collectif pour le triangle de Gonesse.

Maintenant, on va voir ce qu’il compte faire, et en particulier s’il maintient un projet d’urbanisation du triangle de Gonesse. Notre objectif n’était pas simplement de faire échouer EuropaCity, mais aussi l’urbanisation du triangle. Donc, c’est un pas important dans la lutte que l’on mène depuis 2010 mais on attend de voir ce qui vient après. On ne crie pas victoire.



L’Élysée a indiqué que « l’objectif n’est pas de remettre en cause la ligne 17 », soit la future ligne de métro du Grand Paris, qui prévoit une gare sur le triangle de Gonesse...

Si la gare est maintenue, le triangle sera bétonné. On continue donc à se préparer en cas de démarrage du chantier de la gare, et on réagira, même après l’abandon d’EuropaCity. On ne peut pas laisser faire la gare tant qu’on ne sait pas quel est le projet après EuropaCity. Donc, il faut que le gouvernement nous dise s’il souhaite urbaniser, comment, et s’il suspend les travaux de la gare.

Pour définir un nouveau projet pour le triangle de Gonesse, nous souhaitons une période de concertation qui remette le dossier à plat. Il faut que le gouvernement mette tout le monde autour de la table, que l’on parle avec le conseil régional, les élus de Seine-Saint-Denis, etc. pour avoir enfin la discussion qui n’a pas eu lieu quand il a été décidé, il y a des années, d’urbaniser le triangle de Gonesse. Maintenant, les conditions sont réunies pour un vrai débat. Et je suis convaincu que son issue sera très intéressante.

Concernant la gare, vous avez lancé des procédures devant le tribunal administratif de Montreuil afin de vous opposer à sa construction. Le rapporteur public a émis un avis allant dans votre sens. Êtes-vous confiant ?

Effectivement, nous avons eu une audience, mercredi 6 novembre, devant le tribunal administratif, concernant le recours que l’on a fait contre l’autorisation environnementale de la ligne 17 nord. Le rapporteur public a reconnu que l’étude d’impact était insuffisante. Il propose une période de dix mois pour que la société du Grand Paris complète son étude d’impact et il demande la suspension des travaux durant cette période. Mais ce n’est que l’avis du rapporteur public. Ce n’est pas le jugement, que l’on aura dans quinze jours ou trois semaines.

S’il y a une période de suspension de dix mois des travaux de la gare du triangle de Gonesse, cela nous convient, car cela laisse le temps de mener la concertation dont je parlais. Mais, aujourd’hui, le projet de la société du Grand Paris n’a pas changé et leur intention de démarrer le chantier de la gare dès maintenant est toujours réelle. Donc, attendons le jugement. Et tant que les travaux de la gare ne sont pas suspendus, on continue de préparer la résistance à ce chantier.



Où en est-il sur le terrain ?

Pour l’instant, seuls les réseaux — d’eau potable et d’eaux usées — et le réseau électrique, ont été installés. Rien d’irréversible. Mais si demain ils démarrent le chantier, qui s’étend sur vingt hectares, ils vont détruire le sol, et là, ils porteraient une atteinte irréversible.

Vous proposez déjà une alternative à l’urbanisation du triangle de Gonesse, le projet Carma (Coopération pour une ambition agricole, rurale et métropolitaine d’avenir).

Pour le résumer, c’est un projet qui s’organise en quatre pôles. Un pôle de production agricole avec une production de proximité de fruits et légumes ; un pôle de transformation des produits agricoles car on manque d’outils de transformation pour les productions d’Île-de-France ; un pôle que l’on appelle pôle de vie, avec des visites des exploitations et des investissements dans la formation agricole et la recherche ; et enfin un pôle dédié à la récolte des biodéchets des villes pour les retransformer en engrais pour les sols agricoles et éviter le recours aux engrais chimiques.



Ne craignez-vous pas que l’annonce de l’abandon du projet EuropaCity brise la dynamique militante ?

On va réorienter cette dynamique vers la popularisation du projet Carma. On ne va pas du tout se démobiliser. Ce n’est pas encore gagné. Cet abandon est une grosse satisfaction, une grosse étape, mais il y a d’autres étapes devant nous si l’on veut un projet digne du XXIe siècle, parce que les bétonneurs ne vont pas lâcher la gare comme cela, et la gare, on n’en a pas besoin.

https://reporterre.net/Malgre-l-abandon-d-EuropaCity-le-beton-menace-toujours-le-triangle-de-Gonesse

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11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 18:58

 

 

Paru dans le journal de l'environnement :

Pesticides: une bien timide distance de sécurité

Le 09 septembre 2019 par Romain Loury

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Une distance qui oscillerait entre 3 et 10 mètres

Une distance qui oscillerait entre 3 et 10 mètres
DR

Le gouvernement soumet à consultation, lundi 9 septembre, un arrêté fixant une distance de protection des riverains vis-à-vis des épandages de pesticides, allant de 3 à 10 mètres selon les produits. Une mesure très largement insuffisante, déplorent les associations.

Revendication de longue date des associations, la mise en place de zones non traitées (ZNT) aux abords des habitations est en voie de devenir réalité. Une réalité au petit pied, si l’on en croit l’annonce faite samedi 7 septembre par les trois ministères concernés (agriculture, transition écologique et solidaire, santé).

DE 5 À 10 MÈTRES

Sur la base d’un rapport publié en juin par l’Anses[i], cette distance sera fixée à «10 mètres minimum pour l’épandage des substances les plus dangereuses», explique le gouvernement. Pour les autres produits, elle sera de «10m minimum pour les cultures hautes (viticulture, arboriculture notamment) et 5m minimum pour les cultures basses (céréales par exemple)».

Cette mesure de protection, une première en France pour les riverains, fait l’objet d’un arrêté mis en consultation lundi 9 septembre pour une durée de trois semaines, et censé entrer en vigueur le 1er janvier 2020. Il succède à l’arrêté du 4 mai 2017 relatif aux conditions d’application des pesticides, annulé le 26 juin après que le Conseil d’Etat a jugé qu’il ne protégeait pas suffisamment les riverains.

De l’avis des opposants aux pesticides, ces distances sont très nettement insuffisantes. Elles sont en effet très en-deçà de celle de 150 mètres fixée par l’arrêté publié en mai par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff, texte qui a depuis fait une trentaine d’émules en France. Soutenus par les associations, plusieurs de ces arrêtés municipaux sont d’ores et déjà attaqués en justice par les préfectures concernées.

Ces distances de 5 à 10 mètres sont aussi très inférieures à celles proposées par la direction générale de l’alimentation (DGAL) dans une instruction datée du 21 janvier 2016, ayant trait aux établissements accueillant des personnes vulnérables (établissements de santé, scolaires, etc.): 50 mètres pour l’arboriculture, 20 mètres pour la viticulture, 5 mètres pour les cultures basses.

DES DONNÉES DES ANNÉES 1980

Autre critique, le caractère obsolète des méthodes de calcul de ces distances de sécurité. Comme le note l’Anses dans son rapport, «l’évaluation de l’exposition des personnes présentes et des résidents repose sur des données limitées issues d’études effectuées dans les années 1980 et sur les données de l’US EPA», l’agence américaine de protection de l’environnement.

Or des travaux d’actualisation de ces méthodes d’évaluation de l’exposition sont actuellement en cours à l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), dont les résultats devraient être connus en 2021, rappelle l’Anses. Ce qui revient à dire que les distances annoncées par le gouvernement, certes reposant sur le rapport scientifique de l’Anses, sont déjà dépassées[ii].

Dans l’attente du rapport de l’Efsa, Générations futures «demande au gouvernement de prendre ses responsabilités en prenant en compte ces faiblesses importantes, en augmentant de manière très significative les distances de sécurité entre les zones de pulvérisation et les zones habitées», déclare son directeur François Veillerette dans un communiqué.

DES DISTANCES ENCORE PLUS FAIBLES GRÂCE AUX CHARTES

Outre l’arrêté, un décret est mis en consultation lundi 9 septembre, ayant trait quant à lui aux chartes départementales d’engagements entre les agriculteurs, les riverains et les élus. Ces chartes, qui prendront aussi effet le 1er janvier 2020, sont l’une des mesures fixées dans la loi EGAlim d’octobre 2018, issue des Etats généraux de l’alimentation de 2017.

Or ces chartes prévoient une distance minimale encore plus faible: «ces distances minimales pourront être ramenées à 3 mètres pour les cultures basses et la viticulture et à 5 mètres pour les autres cultures, à la condition d’avoir recours à des matériels de pulvérisation les plus performants sur le plan environnemental», indique le gouvernement.

Les chartes départementales d’engagements, qui devront être notifiées au préfet, seront élaborées par des organisations représentant les utilisateurs des pesticides, en collaboration avec les personnes habitant à proximité de zones susceptibles d’être traitées ainsi qu’avec des associations œuvrant au niveau du département concerné. Elles devront également faire l’objet d’une consultation publique.

LA CRAINTE DE L’AMPUTATION

Interrogé samedi 7 septembre sur RTL, le ministre de l’agriculture Didier Guillaume a rappelé sa ferme opposition à la distance d’exclusion de 150 mètres mise en place dans plusieurs communes. Faisant montre d’une phobie de l’amputation, il y a estimé que «s’il fallait amputer les champs français de 150 mètres partout, entre 20% et 30% de la surface agricole cultivée serait amputée (…) ce serait un drame, ça amputerait la production agricole».

Comme la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, Didier Guillaume vante les distances d’exclusion proposées par l’arrêté, expliquant que la France deviendrait ainsi le premier pays européen à en mettre en place. Faux, si l’on en croit le rapport de l’Anses, qui cite trois pays européens ayant mis en place des mesures de protection (Slovénie, Belgique wallonne, Allemagne). Dans ce dernier pays, la distance n’est que de 2 mètres pour les cultures basses, de 5 mètres pour les cultures hautes.

 


[i] Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

[ii] Ces distances pourront «le cas échéant être adaptées à l’avenir, après expertise de l’Anses et au regard des nouvelles données scientifiques et des techniques d’application des produits», explique le gouvernement.

 

 

 

 http://www.journaldelenvironnement.net/article/pesticides-une-bien-timide-distance-de-securite,99169

 

 

 

 

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