Sébastien Blondé | Publié le 28.09.2012, 07h00
Cinq cents mètres de long, 100 m de large et 20 m de haut à son point culminant. Les dimensions du projet de merlon dans un champ entre le hameau de Bagneaux, à Aubepierre-Ozouer-le-Repos, et l’usine GPN de Grandpuits, sont impressionnantes. Et si les 90 habitants de Bagneaux sont pour la création d’une barrière paysagère de protection, ils sont en revanche contre le million de mètres cubes de déchets inertes qui la constituerait en cas de validation par la préfecture : « On est pour une protection contre les nuisances sonores et une éventuelle explosion, indique Sylvie Fortier, l’une des habitantes du hameau.
Mais pas pour une décharge ! »
Des nuisances engendrées par le ballet des camions
Le dossier, dont l’évolution est l’un des points à l’ordre du jour du conseil municipal de ce soir à 20 heures, en mairie d’Aubepierre, suscite un tollé général à Bagneaux. « Jamais je prendrai de position contraire à la volonté de la population, assure Pierre Cuypers, le maire de la commune. Comme nous sommes demandeurs, c’est moi-même, avec la population, qui donnera un avis définitif. Je me battrai jusqu’au bout. Ce projet ne verra pas le jour. » Le discours se veut rassurant, même si le dossier doit être à nouveau évoqué dans quelques jours à la préfecture.
S’il faisait état à l’origine de l’édification d’une butte de terre arborée, il s’est en effet transformé cet été en projet d’installation de stockage de déchets inertes (Isdi), sur une parcelle de l’agriculteur propriétaire du champ visé, moyennant finances. Une sorte de consensus trouvé par la préfecture, alors que c’est GPN qui devait, selon un arrêté préfectoral du 15 décembre 2010, mettre en œuvre « dans un délai de deux ans » cet écran visuel paysager. L’entreprise mettrait d’ailleurs aussi à disposition un bout de terrain afin que le merlon protège encore davantage Bagneaux. « Pour GPN, c’est un moindre mal car ça ne leur coûtera rien », assène Jean-Michel Rouilleaux, un proche habitant.
Outre la composition du merlon, le ballet des camions devant transporter le million de mètres cubes de déchets en question alarme aussi les riverains. Si la Direction départementale des territoires table sur deux à trois ans de travaux, les habitants, qui misent sur au moins deux ans de plus, s’inquiètent de la circulation des poids lourds « sur des routes pas adaptées » et des nuisances engendrées par ce trafic. « Si ce sont des déchets inertes, on préfère ne rien avoir », lance Graziella Lagouarde, une autre habitante.
Le Parisien