Les seine et marnais dépossédés
Que va devenir le nord-ouest Seine et Marne dépossédé depuis des décennies par morceaux de ses ressources (gypse,gravier, sable, pierres, pétrole, eau…)de ses terres agricoles, ses rivières, ses sources, ses sites, ses collines (buttes d’Aulnaye….)
un no man's land ?
Un petit historique du canton de Claye-Souilly
Canton qui compte actuellement 6 décharges pour 6 communes, 2 carrières à ciel ouvert dans une remblayée par des déchets de bâtiment et 19 ICPE (installation qui peut présenter des dangers pour la santé, la salubrité, l’environnement. …) (1)
Au 19ème siècle lorsque Napoléon 1er décida la construction du Canal de l’Ourcq, pour alimenter Paris en eau, la Beuvronne fut la 1ère rivière à donner son eau à Paris en 1809.
Les conséquences pour Claye-Souilly furent désastreuses, en effet les 4 moulins privés de la force hydraulique disparurent dans les années qui suivirent, le manque d’eau dans cette rivière pénalisa fortement les maraîchers, les agriculteurs et les pêcheurs mais aussi les particuliers qui possédaient ces nombreux lavoirs bordant la rivière.
Mais Paris pour ses constructions avait aussi besoin de ressources, alors on déposséda ce canton de son sable, de son gravier, on priva les agriculteurs de leurs terres et puis ce n’était pas assez, on avait besoin de gypse, on s’attaqua à la butte d’Aulnaye (Annet sur Marne, Claye-Souilly, Le Pin, Villeparisis….), les vignerons disparurent au profit des plâtriers.
Paris ne savait que faire de ses déchets, on amena les ordures ménagères par péniches mais aussi le fumier à Claye-Souilly et on versa le tout sur nos terres agricoles, mais cela ne suffisait plus alors on déversa les ordures de toutes sortes dans les trous des carrières et encore et encore, puis sur les terres agricoles….
Et après on ne parla plus que d’argent…..
Les industriels du déchet négocièrent avec les élus des conventions, partenariats…. Pour parler clair les industriels proposèrent de l’argent aux collectivités pour compenser en quelque sorte le préjudice subi, certains élus refusèrent mais ils n’étaient pas légion, la majorité accepta, ayant semble-t-il une vue à court terme, cet argent pouvait leur permettre de boucler le budget de leurs collectivités sans difficultés, de faire des dépenses somptuaires : banquets, voyages, décoration…., le superflu en quelque sorte, sans penser à l’avenir.
Mais aujourd’hui notre air, notre sol, notre nappe phréatique
et nos rivières sont pollués.
L’espérance de vie dans notre département
est l’une des plus faibles d’Ile de France.
Aujourd’hui cette même ville de Paris, celle-là même qui nous envoie toujours ses ordures, qui utilise l’eau de notre rivière Beuvronne pour arroser ses trottoirs et ses pelouses, avait l’intention de vendre aux carriers une partie de l’aqueduc de la Dhuis, risquant de priver les minorités invisibles de l’un de leur dernier poumon vert.
Aujourd’hui encore les intérêts de la ville de Paris
l’emporteront-ils toujours au détriment des populations briardes ?
(1) http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Questions-Reponses-sur-les-ICPE-.html
Pour aller plus loin :
http://www.aufildelourcq.org/histoire/
http://adenca.over-blog.com/article-pp-99099052.html