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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 19:38

 

Paru sur le site EurActiv.com :

Les risques de radiation en provenance de Fukushima ne sont « plus négligeables » [en]
Publié: 11 avril 2011Mis à jour: 12 avril 2011

Les risques associés à la contamination à l'iode-131 en Europe ne sont plus « négligeables », selon le CRIIRAD, un organisme français de recherche sur la radioactivité. L'ONG met en garde les femmes enceintes et les enfants contre les « comportements à risque » tels que la consommation de lait frais ou de légumes possédant de larges feuilles.

Background

Après que le nuage radioactif issu de la centrale nucléaire de Fukushima a atteint l’Europe fin mars, le CRIIRAD, un organisme de recherche sur la radioactivité basé en France, a affirmé avoir détecté de l’iode-131 dans l’eau de pluie au sud de la France.

Lors d’un test parallèle, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’institution publique nationale chargée de surveiller les risques nucléaires et radiologiques, a trouvé de l’iode-131 dans le lait.

En temps normal, aucune trace d’iode 131 ne devrait être détectée dans l’eau de pluie ou le lait.

La Directive Euratom du 13 mai 1996 établit les principes généraux et les normes de sécurité sur la protection contre les radiations en Europe.

A lire aussi

En réponse aux milliers de questions de citoyens inquiets quant aux retombées en Europe de la catastrophe nucléaire de Fukushima, le CRIIRAD a compilé des informations sur les risques d'une contamination à l'iode-131 radioactif en Europe.

Ce document, publié le 7 avril, met en garde contre la consommation de l'eau de pluie et affirme que les groupes à risque, comme les enfants, les femmes enceintes ou les femmes qui allaitent, devraient éviter de consommer les légumes à feuilles, le lait et le fromage frais.

Ces risques, liés à une contamination prolongée au sein des groupes à risque de la population, ne peuvent plus être considérés comme « négligeables » et il est temps aujourd'hui d'éviter les « comportements à risque », explique le CRIIRAD.

Toutefois, l'organisation souligne qu'il n'est pas nécessaire rester à l'intérieur ou de prendre des comprimés d'iode.

Le CRIIRAD précise que cette note d'information ne se limite pas à la France, mais s'applique également aux autres pays européens, dans la mesure où le niveau de contamination de l'air est actuellement le même en Belgique, en Allemagne, en Italie et en Suisse, par exemple.

Les données concernant la côte ouest des Etats-Unis, qui a reçu des retombées radioactives de Fukushima 6-10 jours avant la France, révèlent que les niveaux de concentration d'iode-131 radioactif sont 8 à 10 fois plus élevés qu’en Europe, affirme le CRIIRAD.

Eau de pluie et eau du robinet

Selon le CRIIRAD, la plupart des questions qu'ils ont reçues concernent les risques liés à l'eau de pluie et à la consommation de l'eau du robinet.

L'organisation souligne que rester sous la pluie sans protection ne représente aucun risque, même pour les enfants. En revanche, l’utilisation de l’eau de pluie comme source principale d’alimentation est déconseillée, en particulier si les consommateurs sont de jeunes enfants.

Concernant l'eau du robinet, les sources souterraines ou les fleuves ne devraient pas poser de problème. Toutefois, l'institut précise que l'eau en provenance de citernes qui collectent l'eau de pluie sur les toits des habitations doit être examinée de plus près.

S'agissant de l'arrosage des jardins avec l'eau collectée, le CRIIRAD conseille de n'arroser que la terre et non pas les feuilles des légumes, dans la mesure où l'absorption est plus rapide et plus important à la surface des feuilles que par les racines.

Chaîne alimentaire

Les épinards, les salades, le choux et les autres légumes à feuille font partie des produits alimentaires qui sont particulièrement sensibles à la contamination à l'iode-131 s'ils sont cultivés à l'extérieur et exposés à l'eau de pluie. Laver les légumes ne sert à rien étant donné que l'iode-131 est rapidement métabolisé par les plantes, explique le CRIIRAD.

Le lait et les fromages frais, ainsi que la viande issus du bétail qui s’est nourri d’'herbe poussant à l'extérieur, sont catégorisés comme des produits pouvant avoir été contaminés indirectement et doivent aussi être contrôlés. La contamination du lait et du fromage de chèvre et de brebis serait plus importante que celle des produits bovins.

Dose à risque

La directive Euratom du 13 mai 1996 établit les principes généraux et les normes de sécurités liés à la protection contre les radiations en Europe.

Selon cette directive, l'impact de l'activité nucléaire peut être considérée comme négligeable si les doses de radiation n'excèdent pas dix micros sieverts (mSv) par an. Au-delà de cette limite, des mesures peuvent être envisagées pour réduire l'exposition.

Alors que l'iode-131 radioactif est principalement présent dans l'air sous forme de gaz, le CRIIRAD précise que dans le cas des retombées de Fukushima, le principal problème consiste à limiter l'ingestion d'iode-131.

Le CRIIRAD affirme que la quantité d'iode-131 capable de fournir une dose de 10 mSv varie largement en fonction de l'âge des consommateurs. Les enfants jusqu'à deux ans sont les plus vulnérables et l'ingestion de 50 becquerels (Bq) est suffisante pour fournir au corps une dose de 10 mSv, selon l'institut.

Si les aliments (légumes à feuilles, lait, etc.) contiennent entre un et dix Bq par kg ou plus, il est possible que le niveau de référence de 10 mSv soit dépassé en deux ou trois semaines, ajoute le CRIIRAD.

Les niveaux d'iode-131 radioactif mesurés par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ces derniers jours montrent des niveaux différents de contamination : 0,08 Bq/kg dans la salade, les épinards et les poireaux à Aix-en-Provence, 0,17 Bq par litre dans le lait à Lourdes et 2,1 Bq par litre dans le lait de chèvre à Clansayes.

La contamination va se poursuivre

Le CRIIRAD explique que « d’importantes quantités de produits radioactifs sont rejetées par la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI depuis le samedi 12 mars. Ce mardi 5 avril, soit 24 jours plus tard, les rejets continuent. Cela signifie que les apports d’air contaminé sur l’Europe dureront tout autant, avec un décalage dans le temps lié au déplacement des gaz et aérosols radioactifs sur quelques 15 000 km. »

L'organisation cite également un rapport technique de l'exploitant TEPCO et de l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (NISA) qui « laissent craindre des rejets sur encore plusieurs jours voire plusieurs semaines ».

Si d’autres incendies se déclenchent ou si les opérateurs sont à nouveau contraints de relâcher de la vapeur afin d’éviter les explosions d’hydrogène, de nouvelles phases de rejets massifs pourraient survenir, met en garde l'institut.

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