Paris protège son eau
mais envoie ses ordures
dans les décharges situées autour du plus important captage d’eau de Seine et Marne
à Annet sur Marne
Les nord seine et marnais
n’ont-ils pas droit comme les parisiens
a une eau écologique ?
Paru sur le site Ouest France :
Le bio rempart de la qualité de l’eau parisienne
Agriculture mardi 26 mars 2013
Les agriculteurs biologiques se portent en défenseurs de la qualité des eaux. En Normandie, ils ont invité Marguerite-Marie Larroque à parler de la politique « Eau de Paris ».
Les eaux souterraines qui alimentent Paris sont captées sous forme d’émergences naturelles entre 100 et 150 kilomètres de Paris. Elles sont acheminées par des aqueducs construits à la fin du dix-neuvième siècle. Celui dit de la Vanne, en 1 873, celui de l’Avre en 1 893 ; celui du Loing en 1900 et enfin celui de la Voulzie en 1925. Les points de captages sont majoritairement situés en zone rurale.
Devant les agriculteurs biologiques de Basse-Normandie et aux côtés de Raoul Leturcq, paysan biologique en Picardie, administrateur à la Fédération nationale des agriculteurs biologiques, Marguerite-Marie Larroque au service de la protection de la ressource « Eau de Paris » a expliqué comment la régie avait soutenu la promotion de l’agriculture biologique dans le secteur des sources de la Vanne. « Elles assurent 15 à 20 % de la consommation des Parisiens, et ont une capacité de production de 145 000 m 3. Elles alimentent également l’agglomération de Sens et de Saint-Benoist-sur-Vanne. Une vingtaine de captages communaux sont également sous influence de cette aire »
6 % de la surface agricole utile en bio
Les eaux des sources de la vallée de la Vanne sont concernées par les pratiques agricoles sur 47 000 ha, dans 41 communes. « Sur cette aire, explique Marguerite-Marie Larroque, Eau de Paris a voulu tester une action agricole pilote et innovante et relever le défi de la ville de Munich. Il y avait déjà cinq agriculteurs bio présents dans le secteur, et les terres y ont un potentiel de rendement inférieur à celui d’autres territoires. »
Tout a commencé en 2008 avec le financement d’un poste d’animateur agricole dédié au bassin de la Vanne, complété en 2011 par le département de l’Aube et la fédération régionale de l’AB. Les financements d’aides à la conversion, en tirant toutes les ficelles des mesures agri-environnementales sont passés de 200 €/ha à € en 2010 et 2011, à 447 € en 2012. Les résultats son spectaculaires : 290 ha et 5 producteurs en 2008, 1 500 ha et 22 producteurs en 2012 ! : « Soit 6 % de la surface agricole utile cultivée en bio. »
« Eau de Paris » ne s’est pas arrêté à ce seul soutien financier. En menant une politique de rachat des terres sur les zones les plus critiques en convention avec la Safer de Bourgogne, elle participe par une politique de bail réduit au retour à l’herbe dans les zones vulnérables. Et « Eau de Paris » participe à l’organisation d’une filière bio. La collectivité a mis 370 000 € dans la mise en place d’une station de semences bio à Maisse dans le département de l’Essonne. « Si seulement l’agriculture biologique était soutenue aussi fortement que l’agriculture conventionnelle, elle permettrait de fournir une alimentation à une population de plus en plus large et à un coût raisonnable », note Raoul Leturcq. Les agriculteurs biologiques pensent qu’ils ont un rôle primordial à jouer dans la protection de la ressource en eau sur le territoire. Pour peu qu’ils soient encouragés. Au moins autant que les agriculteurs conventionnels.
François LEMARCHAND.