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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 19:28

Extrait article paru sur le site « Le Monde.fr »


Le captage-stockage du CO2 vise la maturité en 2020

LE MONDE | 06.11.09 | 15h13  •  Mis à jour le 06.11.09 | 15h13

"La prochaine décennie sera celle où ça passe ou ça casse" : tel est le pronostic du Japonais Nobuo Tanaka, directeur de l'Agence internationale de l'énergie (IEA), qui ouvrait le 3e colloque international sur le captage et le stockage du CO2 organisé, jeudi 5 et vendredi 6 novembre à Paris, par l'Institut français du pétrole (IFP), l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Plusieurs options techniques à l'étude

Trois procédés existent pour capter le CO2 : extraction dans les fumées de combustion, dans le combustible initial, ou après concentration par la présence d'oxygène. Son transport vers un site de stockage peut s'effectuer par gazoduc terrestre ou sous-marin, ou par bateau. Son enfouissement est envisagé dans des aquifères salins, des gisements de pétrole et de gaz, ou des veines de charbon inexploitées.

Le captage et stockage du CO2 (CSC) est "la technologie dont nous avons besoin pour atténuer les effets du changement climatique", affirme M. Tanaka. Selon le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), entre 20 % et 40 % des émissions mondiales de gaz carbonique d'origine humaine pourraient être neutralisées de la sorte à l'horizon 2050.

Mais, ajoute le patron de l'IEA, "il faudra gagner la confiance du public". "Les gouvernements devront prendre position et clairement indiquer qu'il s'agit d'une technologie fiable", dit-il. De fait, la démonstration de la sûreté de cette filière - gage de son acceptabilité sociale - apparaît comme la clé de son développement

….

"Nouvelle usine à gaz"

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La première incertitude qui pèse sur ce scénario est financière. Avec les techniques actuelles, la séquestration d'une tonne de CO2 sur les sites des centrales électriques au charbon, au gaz ou au fioul, ou ceux des cimenteries, des raffineries et des usines sidérurgiques, puis son transport, enfin son enfouissement dans le sous-sol, reviennent à près de 100 euros. Un coût dissuasif, quand les droits d'émission se négocient, sur le marché du CO2 à moins de 20 euros la tonne. D'autant que le captage est une opération gourmande en énergie, qui peut réduire de plus d'un quart le rendement d'une centrale au charbon.

La donne pourrait changer si, comme le prévoient des experts, le cours de la tonne de CO2 grimpe à 100 euros en 2030, et si celui du captage-stockage tombe à 30 euros la tonne, grâce à une standardisation des procédés.

La seconde incertitude est environnementale. Les méthodes de capture et d'acheminement du dioxyde de carbone sont maîtrisées par l'industrie pétrolière. Mais des recherches restent à mener pour garantir la sécurité, sur une période d'un ou plusieurs millénaires, d'un enfouissement dans une formation géologique profonde, telle qu'un aquifère salin. Les risques potentiels étant une acidification du milieu, une remontée gazeuse vers une nappe d'eau potable, voire un dégazage brutal dans une zone où, à forte concentration, le CO2 pourrait avoir des effets délétères.

C'est ce qui fait dire au réseau associatif France nature environnement que le CSC est "une nouvelle usine à gaz". Et qu'il vaut mieux miser sur la préservation - et la restauration - de la capacité naturelle des océans, de la végétation et des sols à absorber le carbone.

Pierre Le Hir

 

 

Article complet :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/11/06/le-captage-stockage-du-co2-vise-la-maturite-en-2020_1263650_3244.html

 

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