PARIS - Le stockage du gaz carbonique (CO2) dans le sous-sol, envisagée pour réduire les émissions dans l'atmosphère, présente des risques de dispersion des métaux lourds dans le sous-sol, des risques environnementaux qui doivent être pris en compte, avertit l'Ineris mardi.
Cette technologie, qui reste expérimentale et dont le coût est très important, est considérée comme une solution d'avenir pour réduire les émissions de CO2, en stockant ce gaz dans d'anciens gisements gaziers ou des roches aquifères présentes dans les grands bassins sédimentaires, comme le bassin parisien.
L'Institut national de l'Environnement industriel et des risques (Ineris), qui mène des études de risques depuis 2003 sur le captage, le transport et le stockage de CO2, estime que parmi ces risques figure celui de la remobilisation des métaux lourds sur lequel il a mené une étude.
Selon ces travaux, le CO2 permettrait une fois injecté dans le sous-sol à un certain nombre de métaux, à l'origine piégés dans la roche solide, de passer dans la phase liquide (l'eau, salée ou non, présente dans les infractuosités de la roche).
Des contaminants naturellement présents dans les roches réservoirs peuvent être libérés du fait de l'intéraction avec le gaz carbonique, a expliqué Pierre Toulhoat, directeur scientifique de l'Ineris, lors de la présentation de l'étude.
Si la dispersion dans les couches géologiques envisagées pour le stockage ne pose pas de problème en tant que tel, puisque ces aquifères profonds ne sont pas concernés par les captages d'eau, l'Ineris met en garde contre une éventuelle dispersion à plus long terme dans des aquifères situées plus haut.
Nos travaux ne permettent pas une évaluation des risques à proprement parler, ils permettent simplement d'éclairer les enjeux, tempère M. Toulhoat, qui précise que l'étude démontre simplement que ce paramètre devra être pris en compte lors du choix d'un site pour le stockage de C02.
(©AFP / 20 novembre 2012 16h21)