STOCKER DU CO2
DANS LES AQUIFERES SALINS
DE LA REGION PARISIENNE
ZONE A AUSSI FORTE DENSITE DE POPULATION
EST-CE VRAIMENT SERIEUX ?
ALLONS NOUS SERVIR DE COBAYES
UNIQUEMENT POUR QUE VEOLIA
OBTIENNE UN BREVET POUR VENDRE
SA TECHNIQUE A L’ETRANGER ?
Paru sur le site l’Express :
Kidnapper le CO2 et le séquestrer, la France passe à l'action
Par Agathe Chaigne (CFJ), publié le 18/12/2009 à 15:52 - mis à jour le 18/12/2009 à 16:14
Enterrer l'effet de serre, une idée absurde? Pourtant, dans de nombreux pays, des projets voient le jour pour enfouir le CO2 dans le sous-sol. En France, Total a annoncé en 2007 la création d'un site pilote dans les Pyrénées Atlantique. Deux ans après, les injections devraient enfin commencer.
A Lacq, dans les Pyrénées Atlantiques, les injections de CO2 dans le sous-sol devraient commencer dans quelques jours. Il s'agit d'un projet destiné à tester toute la chaîne de séquestration du gaz à effet de serre: le captage du CO2 produit par l'usine de traitement de gaz de Lacq, le transport, et l'injection du gaz carbonique à 4000 mètres de profondeur.
Cette technique devrait participer à la lutte contre l'effet de serre en piégeant le CO2. "On a une autorisation pour cinq ans : deux ans de captation par oxycombustion et d'injection en sous-sol, ce qui correspond à 120 000 tonnes de CO2, puis trois ans d'observation pour vérifier que le stockage est conforme au modèle", précise Nicolas Aimard, chef de projet du pilote de Lacq.
Principe de la séquestration du CO2
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Le stockage: Plusieurs lieux peuvent être utilisés comme puits de stockage du dioxyde de carbone.
1) Les gisements de pétrole ou de gaz sont bien connus car déjà exploités, mais présentent des volumes trop petits pour envisager un stockage de tout le C02 émis. L'injection de CO2 permet en revanche une meilleure récupération de l'hydrocarbure.
2) Les veines de charbon non-exploitables peuvent fixer le CO2 en libérant du méthane qui pourrait être exploité, mais cette méthode est encore mal maîtrisée.
3) Les aquifères profonds ont un grand volume, mais sont encore peu connus du fait de la difficulté d'étude liée à la profondeur.
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Le site de Lacq a donc été sélectionné en fonction de tous ces critères. Le stockage est prévu dans l'ancien gisement de gaz de Rousse, qui s'étend sur 2 kilomètres carrés. "La place libérée permettra de stocker le CO2", déclare Isabelle Czernichowski. Cependant, des associations, dont la Sepanso (Fédération des Sociétés pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest), dénoncent l'implantation d'un projet pilote sur un site habité.…..
La technologie suscite des inquiétudes auprès des habitants de la région, qui craignent des fuites de gaz carbonique qui, quand il est trop concentré, peut asphyxier.
" Imaginons qu'on enfouisse des dizaines de milliers de tonnes de CO2 sous les villes de Paris, Shanghai... c'est de la folie!", s'indigne Daniel Delestre, ingénieur chimiste et membre de la Sepanso. La région de Pau est en outre une région sismique. Certains s'interrogent aussi sur l'intérêt d'une telle technique, qui s'accompagne d'une perte de rendement de production d'énergie, qui devrait être de 10 à 15% dans le cas de la technique d'oxycombustion déployée à Lacq, et qui peut aller jusqu'à 30% avec d'autres procédés.
Nucléaire couplé au captage
Mais surtout, les riverains se posent des questions sur la finalité du projet. La France est beaucoup plus dépendante du nucléaire pour son énergie que de centrales pouvant être couplées à des technologies de captage et de stockage du CO2. "En France l'injection n'est pas envisageable à l'horizon 2020. Ce pilote ne répond pas à des objectifs environnementaux mais industriels, on veut développer la technique pour la vendre à l'étranger" analyse Daniel Delestre. "Pour nos voisins l'enjeu du captage est peut-être plus crucial que pour nous", admet Nicolas Aimard. "A l'échelle mondiale, entre 10 et 30% de captage et stockage de CO2 pourraient être nécessaires. Mais en France, cela dépendra du poids de la filière nucléaire." D'ailleurs, la Commission Européenne vient d'accorder un milliard d'euros à six projets de recherche sur le captage et le stockage de CO2, mais pas un seul sur le sol Français. La technologie serait donc destinée à l'exportation plus qu'à l'utilisation en France : "Il faut pouvoir d'ici 2020 déployer la technologie à grande échelle pour le marché du CO2", reconnaît Isabelle Czernichowski.
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