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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 11:41
Bande annonce du film sur les décharges
qui sortira en salles le 9 octobre prochain  
Paru sur le site Marianne :
« Super Trash c’est Into the Wild à l’envers »


Mardi 16 Juillet 2013 à 19:26 | Lu 4576 commentaire(s)

Jean-Claude Fleury, producteur de la Leçon de piano avec Ciby 2000, Palme d’or en 1993 du Festival de Cannes, et d’unesoixantaine de films revient pour Marianne sur les raisons qui l’ont poussé à soutenir Super Trash, film de Martin Esposito en salle le 9 octobre. 

Quelle est la genèse du film Super Trash ? 
Nous étions avec mon associé, Gérald Frydman, en développement avec la réalisatrice  PhilomèneEsposito sur un projet de comédie. L’histoire d’un tournage à travers le prisme des rapports névrotiques entre une star et sa metteur en scène. Au fil des séances de travail, Philomène a commencé à nous parler d’un projet sur lequel elle travaillait en parallèle. Son fils souhaitait filmer les décharges à ciel ouvert des quatre coins du monde, pour sensibiliser à la question du traitement des déchets. Au départ, mon associé et moi lui avons dit que ce n’était pas pour nous, tout simplement parce qu’on n’avait encore jamais fait ça. Le temps est passé et Philomène a continué à nous parler de Super Trash. Elle était vraiment convaincue que le projet en valait la peine et face à cette force de conviction, on a décidé d’en voir quelques images. Dans un premier temps, on s’est senti dépassé. Martin Esposito avait déjà plus de 300 heures de rush. C’était tellement colossal que nous avions la conviction que c’était irréalisable. Et puis un jour, il nous a montré un montage de 20 minutes et là, on a compris que c’était bon. 

Pourquoi avoir choisi de produire ce film ? 
Il y a d’abord la personnalité du réalisateur. Martin Esposito a des vertus dont on a besoin en ce moment. C’est quelqu’un de courageux, de juste qui va au bout de ses idées. Il a ce parcours atypique qui remet en cause nos fondements. Lui, il est parti à 15 ans. Il a tout laissé tomber, quitté sa famille pour aller vivre à Hawaï et vivre sa passion. Il devient alors l’un des meilleurs winsurfer de sa génération, enchainant les compétitions autour du monde. Son parcours n’est pas mieux qu’un autre, juste uneautre façon d’être. C’est ça qui nous a intéressé, cette ténacité, ce courage et cette passion de la vie. 


Ensuite Super Trash est un film inhabituel pour les professionnels et en tant que producteur c’est aussi ça qui m’a intéressé. Ce film, c’est l’évidence du réel. C’est comme si Martin avait filmé le braquage d’unebanque en direct. On voit les choses se faire. Mais surtout, Super Trash est vraiment un film. Martin à un œil artistique sur quelque chose qui nel’est pas a priori. Et moi, producteur de cinéma, j’ai considéré que ce film là pouvait faire rêver. 

  Dans quelle lignée s’inscrit ce film ? 
Super Trash c’est Into the Wild à l’envers. Dans ces deux films il est question de parcours initiatique. D’un côté le film de Sean Penn a coûté beaucoup d’argent. Il raconte l’histoire d’un homme qui décide de partir pour retrouver sa liberté en poursuivant un fantasme. De l’autre, on a l’histoire de Martin qui après avoir fait le tour du monde, décide de revenir chez lui et, muni d’unesimple caméra, il filme la réalité. Unedécharge, un résidu de la nature passé par la moulinette de notre société de consommation, de notre société du spectacle. C’est aussi bien évidemment un film sur la liberté. 


On retrouve aussi l’influence de Man vs Wild, cette émission de survie, ou un type est balancé en pleinenature et doit se débrouiller tout seul pour s’en sortir. Dans la démarche de Martin on retrouve cette envie de se confronter physiquement à cet univers, de tenter d’y survivre. 

  
Mais Super Trash, c’est surtout un film sur la folie humaine. Thème que l’on retrouve dans un film comme Salo ou les 120 journées de Sodome de Pasolini ou, comme me l’ont fait remarqué des spectateurs lors de projections, à Soleil vert ou La Grande Bouffe. C’est cette folie qui a poussé à inventer les subprimes ou les farines animales. On met en place des processus qui dérapent et qui n’ont plus rien avoir avec leur raison d’exister. 

 

Quel est l’objectif de ce film ? 
Ce n’est pas un film contre, mais un film pour. La démarche de Martin est de montrer le réel, ce qu’on refuse de voir, pour faire avancer cette problématique du traitement des déchets. Il faut faire évoluer les choses positivement, amener à uneréflexion collective. Urgence existentialiste, sociétale même. Comme un photographe de guerre, Martin montre simplement cette réalité,  il ne faut pas lui demander d’organiser la paix. C’est à nous tous de nous saisir de la question et de faire bouger les lignes.

 

http://www.marianne.net/Super-Trash-c-est-Into-the-Wild-a-l-envers_a230442.html
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