Le P.P.I. : le Plan Particulier d’Intervention assure la sauvegarde des populations, des biens et la protection de l’environnement lorsque l’accident entraîne ou est susceptible d’entraîner des dangers débordant les limites de l’établissement. En tant que plan d’urgence, il est placé sous la direction du Préfet avec l’assistance technique de l’exploitant. Outre les moyens ci-dessus définis, l’application du P.P.I. implique l’engagement des moyens publics et privés du département, voire des échelons zonaux et nationaux.
Deux poids = deux mesures
Les riverains des 2 mêmes décharges de déchets dangereux
Seveso seuil haut d’IDF
ne sont pas protégés de la même façon
dans les Yvelines qu’en Seine et Marne.
Dans les Yvelines, pour protéger les riverains, la Préfecture a mis en place un PPI autour de la décharge de déchets dangereux Seveso seuil haut Sarp Limay, depuis de nombreuses années.
Un article du Parisien du 15/2/2002 indique :
« A Limay-Porcheville, un incendie se déclare dans l'usine Silab, la filiale de Sarp-Industrie spécialisée dans le traitement des déchets de laboratoires. La chaleur est à l'origine de l'explosion qui a détruit le bâtiment. 22 novembre 1994. A Limay-Porcheville, l'usine de traitement des déchets industriels Sarp-Industries, qui abrite dix tonnes d'huiles et de solvants, est à nouveau victime d'un incendie. Grâce au Plan particulier d'intervention (PPI), la pollution est évitée. »
En Seine et Marne la Préfecture a elle dispensé Suez Villeparisis/Courtry d’un PPI, les riverains de cette décharge sont les seuls habitants du 77 vivant près d'un site Seveso seuil haut à ne pas bénéficier de cette protection.
Pour faire court la Préfecture a estimé qu’aucun accident n'entraînerait ou serait susceptible d’entraîner des dangers débordant les limites de l’établissement.
Pour justifier sa décision la Préfecture s’est appuyé non pas sur une étude indépendante mais sur l’étude de danger du 18/5/2027 préparée par Suez.
Pas de contrôles = pas de problèmes ?
Il est vrai que la Préfecture de Seine et Marne ne semble pas avoir imposé des mesures trop contraignantes à Suez lors de l’important incendie du 17/2/2013, à la suite duquel Suez réalisera une étude d’impact de l’incendie, validée par la Préfecture, qui ne portera pas, à notre connaissance, sur les contrôles de la pollution des sols dans les établissements sensibles comme cour d’écoles ou terrains de sport environnants la décharge.
Pour mémoire cet incendie engagea 56 pompiers qui mettront 8 h à éteindre le feu qui avait pris dans un casier de 2500 m2 contenant des déchets d’amiante et futs de poussières avec de l’Arsenic, avec des flammes de 3 à 4m de haut et une épaisse fumée grise et malodorante qui se dégagea au voisinage.
Lors d’un incendie les fumées toxiques ou dangereuses ne peuvent pas s’arrêter aux limites de la décharge, comme l’incendie de Lubrizol le montre particulièrement.
La question du jour :
Considérez-vous que la Préfecture de Seine et Marne doit protéger les riverains de la décharge de déchets dangereux Suez Villeparisis/Courtry par un PPI comme le fait la préfecture des Yvelines ?