Faute d’argent les communes de Guérard/ Dammartin sur Tigeaux ont dû fermer leurs 2 ponts sur le Grand Morin, obligeant leurs administrés à faire de long détour.
Ils avaient besoin d’environ 1.3 million d’euros pour refaire ces ponts, mais ironie du sort, le conseil régional IDF a préféré utiliser l’argent de vos impôts pour accorder plus de 1.4 million d’euros de subventions à des groupes d’agriculteurs privés afin de les « aider » à construire des méthaniseurs dans les villages ruraux voisins de Faremoutiers et Pommeuse.
La question du jour :
Le Conseil Régional IDF gère-t-il bien l’argent de vos impôts ?
Paru sur le site du Pays Briard :
Seine-et-Marne. Guérard, Dammartin-sur-Tigeaux, Tigeaux : nos ponts sont-ils sûrs ?
Le pont Morandi à Gêne en août 2018, le pont suspendu à Mirepoix lundi 18 novembre : c'est une suite de drames qui doit cesser.
Le pont de Rézy à Tigeaux, du même type que celui de Dammartin/Guérard, avait même été bétonné pour sa consolidation en 1977. ©LPB
Par Rédaction CoulommiersPublié le 26 Nov 19 à 12:00
Cette question a déjà été posée le 8 avril de cette année, lorsqu’une délégation sénatoriale est passée pour un constat des deux ponts communaux. Qu’en est-il depuis ? Rien n’a changé. Des dossiers concernant ces deux ouvrages sont régulièrement diffusés aux EPCI concernés (Établissement Public de Coopérations Intercommunales) pour obtenir des subventions.
Le remplacement des deux ponts est inéluctable. Plusieurs études avec investigations ont démontré que l’on ne pouvait pas se contenter de les réparer. Leur réhabilitation est impossible du fait de leur fragilité. Leur remplacement provisoire par des ponts du génie allongerait la facture, car les phases de travaux sont similaires pour des ponts neufs.
La situation n’a pas évolué
Pour le pont de Coude de Guérard-Dammartin qui joint les deux communes, un audit avait été entrepris avant sa fermeture en début 2014. Le pont de Rézy a été fermé dans la foulée avec le même constat. Sur ce dernier, en 1977 une inspection avait été faite ; elle concluait pour sa consolidation de faire un enrobage béton (qui, en plus l’alourdit).
Ces ponts sont de type Eiffel, datant du XIXe siècle et sont obsolètes, rouillés, les culées fissurées, fragilisés par le temps. Ils sont dans le même état. En 2000, l’ATGC (Assistance Technique à la Gestion Communale) constate des désordres défavorables évolutifs. Des estimations ont été avancées de l’ordre d’un million d’euros pour chaque construction. Mais les communes ne possèdent que de faibles moyens pour entreprendre de tels travaux publics, des sommes démesurées au vu des budgets de fonctionnement (deux millions pour Guérard) avec des endettements à longs termes, sans pouvoir entreprendre autre chose.
« Toutes les subventions sollicitées n’ont jamais accroché chez les financeurs, l’Agglomération, le Département, la Région et l’État. Les projets ne sont pas financés et la situation n’a pas évolué » explique Daniel Nalis, le maire de Guérard. Ces ouvrages n’ont pas été intégrés comme patrimoine par le passé ; ils ont été délaissés. « La France compterait 250 000 ponts dont un petit millier serait en dommages sérieux. 1 300 millions d’euros c’est une enveloppe qui aurait été évoquée, mais loin d’être votée » poursuit-il.
De plus, on ne peut pas dire que le partage serait équitable dans une simulation, « car nos ponts sont petits et la plupart sont dix fois plus gros. Qu’en serait-il pour un viaduc ? » Ces deux ponts étaient empruntés comme by-pass pour éviter le péage de Coutevroult. Ils menaient à Marne-la-Vallée, Disney, Val d’Europe, Village Nature… Ils sont d’intérêt communal mais aussi territorial.
La fusion de la Communauté de Communes du Pays Créçois et la Communauté d’Agglomération Coulommiers – Pays de Brie, qui passe à 54 communes au lieu de 42, soit de 75 000 à 93 000 habitants, se penchera certainement sur ces lourds dossiers.