Paru dans le journal le Monde :
Dans le Finistère, 180 000 personnes privées d’eau potable après un incident de méthaniseur
La pollution est due au débordement d’une cuve de digestat de la centrale biogaz de Kastellin. La préfecture recommande « de ne pas utiliser l’eau du robinet pour la boisson et le lavage des légumes et des fruits consommés crus ».
Le Monde avec AFP Publié hier à 16h05, mis à jour à 01h10
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Environ 180 000 personnes étaient privées d’eau potable dans le Finistère, jeudi 20 août, après le débordement d’une cuve de digestat d’un méthaniseur à Châteaulin, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de la préfecture et de l’exploitant.
La préfecture recommande ainsi « de ne pas utiliser l’eau du robinet pour la boisson et le lavage des légumes et des fruits consommés crus » dans cinquante communes du département, dont Quimper, Châteaulin ou encore la presqu’île de Crozon. « Si vous avez consommé de l’eau du robinet durant la matinée, et que vous ressentez des symptômes évocateurs de gastro-entérites, il vous est recommandé de consulter votre médecin traitant », a-t-elle fait savoir dans un communiqué.
La pollution est due au débordement d’une cuve de digestat de la centrale biogaz de Kastellin, à la suite d’un incident technique. Entre 300 et 400 m3 de digestat ont débordé de la cuve dans la nuit de lundi à mardi, selon le gérant de la centrale, Clotaire Lefort. « Tout est en sécurité. La situation est maîtrisée », assure ce dernier.
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La centrale biogaz est située à environ 1 kilomètre de l’Aulne, un fleuve côtier, et en amont d’une usine d’eau potable. L’écoulement du digestat dans l’Aulne a provoqué un pic d’ammoniaque, rendant l’eau impropre à la consommation.
Une expertise en cours
« Les circonstances et les causes précises de cette pollution sont en cours d’expertise ; les services de l’Etat veilleront ensuite à obtenir des garanties pour qu’un tel incident ne se reproduise plus », assure la préfecture dans son communiqué.
Inaugurée en 2018, la centrale biogaz de Kastellin injecte dans le réseau gazier du méthane produit à partir de fumier, de lisier ou de déchets de l’industrie agroalimentaire. Le digestat, matière organique issue du processus de méthanisation, sert ensuite de fertilisant épandu sur les terres agricoles.
Pour l’association Eau & Rivières de Bretagne, « ce nouvel accident industriel sur un méthaniseur porte préjudice une nouvelle fois aux rivières finistériennes, après celui de la SA Beuzec-Cap-Sizun, il y a deux ans, qui avait anéanti 3 kilomètres de cours d’eau ».
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Le Monde avec AFP