En cas d’incendie personne ne peut croire que les fumées s’arrêteront aux limites de la décharge et de ce fait il semblerait logique pour les riverains que des mesures soient prises pour les protéger eux et leur environnement, c’est pourquoi ils ne comprennent pas pourquoi sur les 13 sites SEVESO à hauts risques de Seine et Marne, seule la décharge Suez Villeparisis est dispensée de Plan Particulier d’Intervention par la préfète, alors que cette décharge a connu 4 incendies en moins de 6 ans ?
Qu’est-ce qu’un PPI ?
Site de la préfecture du 77 :
Les Plans Particuliers d'Intervention (PPI) en Seine-et-Marne
Le plan particulier d'intervention (PPI) est un dispositif local défini en France pour protéger les populations, les biens et l'environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l'existence d'une ou de plusieurs installations industrielles. Le terme désigne également le document qui définit le dispositif. Celui-ci définit les moyens de secours mis en œuvre et leurs modalités de gestion en cas d'accident dont les conséquences dépassent l'enceinte de l'installation à risques concernée. Ces modalités couvrent les phases de mise en vigilance, d'alerte et d'intervention mais aussi les exercices de sécurité civile réalisés périodiquement pour une bonne appropriation du dispositif.
Le plan particulier d'intervention, conçu et rédigé par les pouvoirs publics, constitue un volet du dispositif ORSEC départemental. Il est en interface avec les plans d'urgence établis par les industriels à l'origine des risques concernés.
https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/les-plans-particuliers-dintervention-ppi-en-seine-et-marne/
C’est à la suite de la dernière étude de danger de 2017 fournie par l’exploitant, sous sa responsabilité, que la préfète a pris cette décision.
Que contient cette étude de dangers ?
Nous n’en savons rien
Dans un souci de transparence certains industriels présentent le résumé non technique de l’étude de dangers aux riverains et aux associations mais il semble qu’à Villeparisis Suez n’ait pas souhaité engager ce type de démarche de concertation et nous le regrettons.
Les riverains de la décharge Suez Villeparisis ne peuvent pas être les seuls riverains de Seine et Marne de sites SEVESO à hauts risques, à être privés de la protection d’un plan particulier d’intervention.
Extrait document DGPR
La gestion des informations sensibles des Installations classées pour la protection de l’environnement 29 mai 2018 (page 38)
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/20180529_MardiDGPR_2emepartie.pdf
Incendies sur la décharge Suez Villeparisis :
extrait du site ARIA :
N° 51575 - 14/05/2018 - FRANCE - 77 - VILLEPARISIS
E38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux
Vers 13 h, dans une installation de stockage de déchets dangereux classée Seveso seuil haut, un feu se déclare sur des big-bags contenant de la poudre d’aspiration et des cendres de dépoussiérage stockés dans l’alvéole de déchets industriels en vrac. Le conducteur d’engin donne l’alerte. L’exploitant déclenche le POI. Le personnel recouvre les big-bags de liant cimenté et de terre à l’aide de la pelle et de la chargeuse du site. A 14 h, le POI est clôturé.
Suite à l’incendie, les mesures suivantes sont immédiatement prises :
- arrêt provisoire de la livraison des déchets suspectés ;
- mise en place de ronde de surveillance de la zone d’incendie toutes les 2 h par le gardien du site ;
- mise en alerte du personnel d’astreinte.
Les types de déchets impliqués dans l’incendie sont traités régulièrement sur le site. D’après l’exploitant, l’incendie serait dû à une réaction exothermique provoquée par les pluies tombées la veille.
Plusieurs incendies ont déjà eu lieu sur ce site, en 2013 (ARIA 43438) et en 2017 (ARIA 50663, 50677).
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/51575/
N° 50663 - 27/04/2017 - FRANCE - 77 - VILLEPARISIS
E38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux
À 7h50, un conducteur d’engins constate un départ de feu sur 4 big-bags de déchets de corindon au niveau d’une alvéole d’un centre de traitement des déchets. Il donne l’alerte. Le personnel recouvre le feu à l’aide de terres inertes, puis avec du produit solide stabilisé. L’incendie est maîtrisé vers 9 h. Les pompiers ne sont pas alertés. Un dégagement de vapeur d’eau, lié aux fortes précipitations de la veille, est observé.
Les analyses du déchet impliqué dans l’incendie ne montrent pas de polluants inhabituels. Les éléments présents sont caractéristiques des déchets de polissage de peinture de support métallique. Les réceptions de ces déchets sont stoppées le temps d’effectuer des investigations complémentaires.
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/50663/
N° 50677 - 12/10/2017 - FRANCE - 77 - VILLEPARISIS
E38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux
L’exploitant est alerté par la municipalité à 21 h. À 21h10, un agent d’astreinte recouvre le foyer à l’aide de matériaux inertes. Les pompiers, sur place à 21h50, constatent que l’incendie est éteint.
L’alvéole contient un lot de déchets solidifiés stabilisés composés notamment des fines de filtre provenant d’un incinérateur de déchets dangereux. Selon l’exploitant, une réaction exothermique serait à l’origine de l’incendie.
L’exploitant prévoit la mise en place de différentes actions correctives concernant notamment la caractérisation de certains types de déchets ainsi que la mise en place d’une surveillance accrue des alvéoles en cours d’exploitation (utilisation de caméras thermiques).
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/50677/
N° 43438 - 17/02/2013 - FRANCE - 77 - VILLEPARISIS
E38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux
Vers 8h30, le gardien d’un centre d’enfouissement de déchets dangereux classé Seveso est alerté par une société voisine d’un dégagement de fumée dans un casier extérieur de déchets. Il répercute l’alerte vers l’opérateur d’astreinte. Le casier de 2 500 m², partiellement recouvert, contient 200 t de déchets dont de l’amiante et 44 fûts de 200 l (60 t) de poussières avec de l’arsenic (As) déposés 3 jours plus tôt. L’astreinte, qui arrive sur site à 8h45, constate des flammes de 3 à 4 m de haut et décide de contacter le cadre d’astreinte puis les pompiers, le sinistre n’étant pas maîtrisable en interne. Les secours interviennent avec 56 hommes et plusieurs engins sur un foyer de 500 m². Le brasier est attaqué avec de la mousse puis progressivement recouvert par de la terre au moyen d’engins de chantier (plus efficace dans le temps que la mousse). Une épaisse fumée grise et malodorante se dégage au voisinage, mais les mesures de toxicité en As se révèlent négatives car les fûts n’ont pas été significativement touchés (du benzène et du toluène sont détectés dans le panache de fumées à l’intérieur du site). Les mesures de polluants dans les eaux de surface autour du site ne montrent pas de risque de pollution. Le feu est éteint à 16h30 et les pompiers quittent le site.
Des enquêtes judiciaires et administratives sont effectuées pour identifier les circonstances et les causes du sinistre. L’exploitant mettra en place le coffrage de l’alvéole accidentée sans toucher à la couche de terre et lancera un programme de prélèvements et d’analyses pour étudier l’impact potentiel du sinistre sur le milieu.
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/accident/43438/
Pour aller plus loin :
https://www.icsi-eu.org/fr/Etudes-de-dangers-et-ouverture-au-public-icsi.p205.html