La méthanisation
un procédé assez récent
et qui inquiète
Veolia n'a pas informé les associations environnementales, membre du Comité de Suivi de Site, de son intention d'implanter une unité industrielle de méthanisation et nous le regrettons.
C'est par un document édité par Valérie Pécresse, dans le cadre du futur projet Plan déchets d’IDF, que nous l'avons appris.
Veolia a l’intention d’implanter une installation industrielle de méthanisation d’une capacité de 100 000 tonnes/an, pour traiter en priorité les biodéchets SPA 3, le dossier devrait être déposé à la préfecture entre 1 et 3 ans. (1)
« Les SPA3 (sous produits animaux) comprennent notamment des parties d’animaux abattus et jugés propres à la consommation humaine mais que la chaîne alimentaire humaine ne valorise pas, ainsi que les denrées alimentaires d’origine animale non destinées à l’alimentation humaine pour des raisons commerciales. »
http://www.ordif.com/sites/ordif/files/document/publication/note_biodechets_-_chiffres_juin_2016.pdf
« Le traitement de certains biodéchets alimentaires tels que les déchets de cuisine et de table relèvent de la réglementation sanitaire applicable aux sous-produits animaux (SPA) et produits dérivés non destinés à la consommation humaine et classés en catégorie 3 (SPA3) dont l’utilisation, la valorisation ou l’élimination sont définis par le règlement 1069/2009 du 21 octobre 2009. Pour traiter les déchets régis par cette réglementation, les installations doivent disposer d’un agrément sanitaire délivré par le Préfet du département d’implantation et intégrer un traitement par hygiénisation. » (2)
(1) page 68
(2) page 54
http://espaceprojets.iledefrance.fr/jahia/webdav/site/projets/users/plbertagna/public/PRPGD%20-%20CHAPITRE%20III%20-%20INSTALLATIONS%20-%20131218%20-%20version%20avec%20signets.pdf
Paru dans le journal Le Monde :
Dans le Lot, les craintes d’« une catastrophe écologique » liée à l’épandage de digestat
Présenté comme un « fertilisant vert » obtenu à partir de déchets agro-industriels, le résidu de la méthanisation, qui contient des métaux lourds, pourrait se révéler à risque en milieu calcaire.
Par Stéphane Mandard Publié le 29 janvier 2019 à 19h27 - Mis à jour le 30 janvier 2019 à 06h35
Le méthaniseur de Gramat (Lot), installation classée à risque pour l’environnement, est autorisé à traiter jusqu’à 57 000 ton ne s de déchets par an. DOCUMENT LE MONDE
Son voisin avait eu la délicatesse de le prévenir : « Ne soyez pas surpris si des ouvriers débarquent en scaphandre pour épandre dans mon champ. »Alors, au départ, il ne s’est pas préoccupé de la forte odeur. Jusqu’à ce que ses abeilles meurent par milliers. Il les a photographiées, filmées, pesées : 2 kilos de cadavres. « La ruche la plus populeuse a été quasiment intégralement décimée », confie cet apiculteur, qui préfère garder l’anonymat par peur des représailles. Dans ce coin tranquille du Lot, au cœur du parc naturel des Causses du Quercy, tout le monde se connaît. Et peu se risquent à émettre publiquement des doutes sur le nouvel « or vert » de la région, la méthanisation, et son corollaire, le digestat.
A Gramat, 3 500 habitants, un imposant méthaniseur tourne à plein régime depuis un an. Il produit du méthane, transformé en électricité et en chaleur, à partir de la dégradation de divers déchets agro-industriels. Lisiers de canards issus de la grosse coopérative agricole voisine La Quercynoise (5 000 agriculteurs et collaborateurs). Mais aussi des restes d’abattoirs. Mais encore des graisses alimentaires, des rebuts de fabrication de plats préparés…
D’une capacité initiale de 38 tonnes d’intrants, le « digesteur » de Gramat, installation classée à risque pour l’environnement, est aujourd’hui autorisé à traiter jusqu’à 57 000 tonnes de déchets par an. Le digestat est le résidu du processus de méthanisation. En 2018, le méthaniseur de Gramat a recraché près de 44 000 tonnes de digestat brut liquide. Cette sorte de boue est ensuite épandue sur les parcelles des agriculteurs de la coopérative. 2 000 hectares ont été aspergés en 2018 et 4 500 hectares sont, à terme, concernés.
« Vers de terre décomposés »
Détenue à 66 % par Fonroche (premier constructeur de méthaniseurs) et La Quercynoise, Bioquercy, la société qui exploite l’unité de Gramat, présente son digestat, particulièrement riche en azote, comme « un fertilisant vert, peu odorant, en substitution aux engrais chimiques ». « Peu odorant » ? Autour de Gramat, les Lotois sont régulièrement incommodés par des relents nauséabonds. Au point de susciter parfois de violents maux de tête. Le député Aurélien Pradié (LR) a fini, fin décembre 2018, par interpeller le gouvernement sur ces « pollutions olfactives ».....