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2 juillet 2017 7 02 /07 /juillet /2017 19:13

 

Paru dans le Journal le Parisien :
Un enfant souffre d'une leucémie, des parents demandent la fermeture d'une usine en Seine-Saint-Denis

>Île-de-France & Oise>Seine-Saint-Denis>Montreuil|Thomas Poupeau|02 juillet 2017, 16h54 | MAJ : 02 juillet 2017, 17h54|0

 

 

 

Un enfant habitant près d’une usine de produits chimiques de Montreuil (Seine-Saint-Denis) vient de contracter une leucémie. Les riverains demandent la fermeture du site. 

 

 

 

L’usine a-t-elle empoisonné les enfants de la rue des Messiers, à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ? C’est la crainte de beaucoup de voisins de la Snem, société de traitement chimique des pièces aéronautiques. D’autant qu’un enfant, habitant en face de l’entreprise, vient de contracter une leucémie.

 

Suspectant un lien avec les activités de l’usine, l’association de quartier la Butte à Morel envoie, ce lundi, un courrier à la préfecture, à la mairie ainsi qu’aux clients de la Snem (Airbus, notamment). Objectif : réclamer la fermeture du site «au vu de tous les éléments prouvant [son] caractère polluant […]». S’appuyant sur une étude qu’ils ont eux-mêmes commandée et qui révèle des taux élevés de produits toxiques aux alentours de l’usine, les riverains craignent que les émanations n’empoisonnent toute la rue, l’école située à une centaine de mètres et un centre d’hébergement pour autistes.

 

Depuis quelques jours, tout le quartier ne parle que de ça. Ainsi, pour Pascal, un père de famille de 54 ans habitant la rue depuis 1966, ce cas de leucémie fait écho à la maladie de son fils, en 2005. «Mon fils a attrapé cette leucémie quand il avait 8 ans. Il a été hospitalisé un an et demi à l’hôpital Robert-Debré. Les médecins n’ont jamais su nous dire quelles étaient les causes de sa maladie.»

 

«Il mangeait les cerises qui venaient de la cour de l’entreprise»

 

Aujourd’hui, Adam a 20 ans et est hors de danger. «Mais il est toujours suivi», précise son père. Qui se souvient : «Gamin, il jouait souvent près de l’usine, il mangeait les cerises qui venaient de la cour de l’entreprise, sans compter qu’il était scolarisé à Jules-Ferry, à quelques mètres de l’usine !» Mais aucun lien formel n’a été établi entre la leucémie de son fils et les activités de la Snem. «Aucune preuve du contraire non plus», rétorque Pascal.

 

Pascal, 54 ans. Son fils a contracté une leucémie en 2005. Il craint que ce ne soit à cause de l’usine de la Snem (LP/T.P.)

 

A la préfecture de Seine-Saint-Denis, on assure que le site a fait l’objet de plusieurs inspections, notamment en 2010, 2014, 2015 et 2016. A chaque fois, «l’exploitant a répondu aux demandes formulées à l’issue de chaque visite», précise la préfecture. Plus récemment, alors que des riverains ont constaté l’ouverture des trappes de désenfumage de l’usine, les services de l’Etat ont réalisé une «inspection inopinée» et sommé la Snem de «mettre en place des actions correctives».

 

La Direction régionale de l’environnement (DRIEE) indique également que le site fera «l’objet d’une visite approfondie en 2017», qui pourrait avoir lieu ce mois-ci. Objectif : «Vérifier en détail si l’exploitant respecte bien son arrêté d’autorisation, qui li impose des normes de rejet dans le domaine de l’eau, de l’air, la présence de dispositifs de sécurité, etc.» L’entreprise Snem était injoignable ce week-end.

 

 

 

 

 

«A la rentrée, on fera la grève de l’école si l’usine est ouverte»

Nicolas Barrot, riverain de l’usine

 

LP/T.P.

Nicolas Barrot est le président de l’association de quartier la Butte à Morel, qui regroupe les habitants des alentours de l’usine Snem.

 

Depuis combien de temps soupçonnez-vous cette usine d’être polluante ? 
«Depuis que je suis arrivé dans la rue, avec ma femme et mes deux enfants, en 2005 ! Chaque semaine, je voyais un camion Chimirec (NDLR : une société de collecte de déchets industriels) venir se raccorder à une trappe pour évacuer les acides usagés. Cela coulait partout, donc les employés venaient nettoyer en nous disant Ce n’est pas dangereux… sauf qu’ils portaient des combinaisons de protection !»

 

Avez-vous sollicité les autorités ? 
En 2007, j’ai demandé la liste des produits utilisés ici, sans réponse. Alors, en 2011, on a payé nous-mêmes une analyse des émissions de l’usine et le résultat est alarmant, avec des taux élevés de perchloréthylène, un solvant très dangereux. Depuis, j’ai des échanges avec les autorités mais rien ne se passe. Il y a quelques semaines, quand on a appris qu’un enfant de 11 ans était atteint d’une leucémie, on s’est dit qu’il fallait agir. D’autant qu’en 2010, un habitant était décédé d’une leucémie, et cinq ans plus tôt, c’est un enfant qui était touché, mais il s’en est sorti. Cela fait beaucoup dans un rayon de 100 mètres.

 

Quelles actions comptez-vous mener ?
Nous venons d’organiser une réunion avec cinquante habitants. Nous ne sommes pas des gens violents mais il en va de notre santé, et surtout celle de nos enfants. Alors, on a voté à l’unanimité que si, à la rentrée, l’usine était encore ouverte et qu’on ne nous avait pas prouvé qu’il n’y a pas de danger, on ne mettrait pas nos enfants à l’école. Quitte à s’organiser entre parents pour les garder à la maison à tour de rôle. Après, individuellement, certains réfléchissent aussi à bloquer l’usine

 

http://www.leparisien.fr/montreuil-93100/montreuil-les-parents-reclament-la-fermeture-de-l-usine-de-produits-chimiques-02-07-2017-7104927.php

 

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