Seine et Marne
une population sacrifiée ?
Alors que l’espérance de vie est l’une des plus faibles d’IDF
l’ETAT
continue à y accumuler des sites polluants
Déjà en 2011 Claude Evin alertait sur les disparités en matière d’espérance de vie entre l'Est et l’Ouest Parisien.
Mais le même Claude Evin refusait de faire une étude épidémiologique autour du Fort de Vaujours, situé à cheval sur le 93 et le 77, dans les 2 départements où l’espérance de vie est la plus faible d’IDF.
Il refusait également de faire une étude épidémiologique autour de la ZI Mitry-Compans, des décharges de Villeparisis, Claye-Souilly, Annet sur Marne….
Plutôt que de se pencher sur les causes de mortalité plus précoces en Seine et Marne, l’ETAT donnait à la pelle, à partir de 2011, des autorisations d’implantation de décharges ISDI au nord-ouest 77 à Montgé en Goële, Moussy le Neuf, Annet sur Marne Crégy les Meaux, Villeneuve sous Dammartin, Isles les Villenoy, Combs la Ville…
Les ordures
il faut bien les mettre quelqu’un part
pourquoi ne pas continuer
à les accumuler
dans un secteur
où les populations meurent plus tôt
Au point où ils en sont !
Paru sur le site e.vous :
par André Balbo, 12 mai 2011
« Globalement les 11 millions de Franciliens sont en bonne santé, mais… »
Claude Évin, qui dirige l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, à partir de la publication de l’étude « Profil socio-sanitaire en 2010 en Ile-de-France », alerte sur la nette dégradation du niveau de santé dans certaines zones de grande précarité sociale.
« Les inégalités de santé progressent. Or, cette hausse suit de près les inégalités de revenus, qui s’accroissent : les riches sont plus riches, les pauvres plus pauvres. »
Avec des indicateurs de bien-être qui varient du simple au triple, la France serait, avec la Finlande, le pays européen où les inégalités seraient les plus fortes.
Ainsi, par exemple, en Seine-Saint-Denis, un enfant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. Dans les quartiers où il y a beaucoup de fast-foods et peu de parcs, on compte plus d’obèses qu’ailleurs.
Le temps de transport a son coût en termes de santé publique (sur-fatigue et stress), de même que la pollution (notamment l’exposition à des niveaux de dioxyde d’azote supérieurs à la limite).
Toutes ces différences s’ajoutant, non seulement en Ile-de-France, votre espérance de vie diffère selon votre département, et ces différences s’accentueraient.
Alors que la moyenne régionale est de 78 ans, l’espérance de vie d’un Parisien est de 79,6 ans. 1,6 année de bonus.
À l’Ouest, ça va encore mieux. L’espérance passe à 79,9 ans (presque 2 ans de plus, super bingo régional) dans les Hauts-de-Seine, et à 79,7 dans les Yvelines (1,7 année de plus ne se refuse pas).
À l’Est, ça craint davantage. L’espérance de vie en Seine-et-Marne tombe à 77,4 ans, soulignons que cela fait 2,6 années de moins que la moyenne régionale de 78 ans (!), et en Seine-Saint-Denis à 77,9 ans (2,1 années de moins). En matière de santé publique, on comprend vite et facilement où il conviendrait de porter le gros de l’effort. Comme en matière social, comme en matière d’emploi, et même si l’on a parfois l’impression de se répéter, ce n’est vraiment pas grave puisque rien n’a été changé entre-temps...
Enfin, les différences sont moindres dans les autres départements de la région, mais elles existent : en Val-de-Marne où l’espérance passe à 78,9, en Essonne où elle est à 79,1, et en Val-d’Oise à 78,4 ans.
André Balbo
sources : agence régionale de santé d’Ile-de-France, Le Parisien, Le Monde
En savoir plus sur http://www.evous.fr/En-Ile-de-France-votre-esperance,1145664.html#GMk0uXDUJpysMHYH.99