Quant à la station-service de Gaz naturel pour véhicules (GNV) à partir de biométhane au Val Bréon, nous conseillons à M. Barbaux, avant d’engager l'argent des contribuables du département dans un projet coûteux, de s’informer de la viabilité de ce type de projet, en effet la station service biométhane Veolia Claye-Souilly, créée en 2009 n’a pas fourni de biométhane en 2013.
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Sophie Bordier | 02 Oct. 2015, 17h00 | MAJ : 02 Oct. 2015, 17h00
Quinze projets de production de biogaz par méthanisation sont en coursdans le département. Trois d’entre eux pourraient entrer en fonction dès 2016, notamment à Lieusaint, à l’écopôle de Sénart. Cette technique consiste à produire du gaz alimentant le réseau GRDF à partir de la fermentation de produits organiques comme des produits végétaux -paille, légumes impropres à la consommation, etc.
- ou effluents d’élevage -fumiers bovins et équins. Lundi, la communauté d’agglomération Melun Val de Seine a décidé de lancer la construction d’un méthaniseur à double filière, accueillant intrants agricoles et industriels issus des boues des stations d’épuration (lire l’encadré).
Selon la Chambre d’agriculture de Seine-et-Marne, « si tous les coproduits issus de l’agriculture du département étaient méthanisés, ils pourraient assurer 39 % de la consommation de gaz du département qui représente autotal 791 kilotonnes équivalent pétrole ».
Trois des quatorze unités de méthanisation à injection directe de gaz dans le réseau déjà en exploitation en France se trouvent en Seine-et-Marne, à Chaumes-en-Brie, Ussy-sur-Marne et Sourdun, dans la ferme des frères Létang, Thibault et François-Xavier (notre photo).
Claye-Souilly, décembre 2009. Jean-Jacques Barbaux souhaite créer une station-service de gaz naturel pour véhicules (GNV) au Val-Bréon comme il en existe déjà une au centre d’enfouissement de déchets REP-Veolia. (LP/Christel Brigaudeau.)
Chacune produit l’équivalent de la consommation de gaz de 1 000 logements. « Nous avons l’immense fierté d’être leaders français dans la méthanisation ! », se réjouit Jean-Jacques Barbaux (LR), président du conseil départemental, qui souhaite créer au Val-Bréon une station-service de Gaz naturel pour véhicules (GNV) à partir de biométhane.
Melun Val de Seine va produire du gaz à partir de boues d’épuration
Un grand pas en avant en matière de développement durable. Lundi soir, les élus de la communauté d’agglomération Melun Val de Seine (CAMVS) ont voté la création de la société d’économie mixte locale Bi-Métha 77 qui porte le projet d’un méthaniseur à double filière, accueillant intrants agricoles, mais aussi industriels, issus des boues des stations d’épuration.
« Il s’agit d’une première en France ! On a la chance d’avoir un concours de circonstances très favorables », s’enthousiasme Pierre Yvroud (SE), maire de La Rochette et vice-président en charge de l’assainissement et des énergies renouvelables. « L’arrêté du 14 juin 2014 autorise l’injection de méthane issu des boues d’épuration dans le réseau GDF. Or, nous avons ici une unité d’élimination des boues à Dammarie-les-Lys, deux stations d’épuration (à Dammarie et Boissettes) ».
Dans ce projet estimé à 12,5 M€, la SEM Bi Metha 77 compte sept actionnaires dont la Sem Energie Posit’If (qui réunit la région Ile-de-France, la ville de Paris, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne, la Caisse d’Epargne et la Caisse des Dépôts, le syndicat départemental des énergies de Seine-et-Marne et d’autres syndicats). Des demandes de subventions sont faites du côté de l’Ademe, la région et l’Agence de l’eau. « On souhaite construire le méthaniseur en 2018. Et qu’il ait le label station GNV (gaz naturel pour véhicules) et alimente les bus et les véhicules qui voudraient ».
S.B.
Agriculteur et éleveur à Chaumes-en-Brie avec son frère, Mauritz Quaak en témoigne. « Nous avons été les premiers à nous lancer en France en 2013. C’est du boulot, 24 heures sur 24 ». Mais le biométhane produit permet de chauffer cinq villages via 7 km de réseaux de GRDF. « C’est une super voie de diversification ! Les 6 000 m2 du méthaniseur et les 3 000 m2 de stockage de matière ont permis de doubler le chiffre d’affaires de l’exploitation ».
Cerise sur le gâteau : les frères Quaak divisent aussi par dix les intrants chimiques en réutilisant comme engrais le digestat (NDLR : ce qui n’est pas transformé en gaz) ». Le conseil de Mauritz Quaak : « Avant de vous lancer, il faut identifier les produits que vous utiliserez et savoir vous entourer ».