Gilles Cordillot | 28 Sept. 2015, 19h48 | MAJ : 28 Sept. 2015, 19h48
Le choc, à Claye-Souilly ! Wabco France, le spécialiste des systèmes de freinage, d’assistance au freinage et à l’embrayage sur camions va fermer. Une fermeture progressive, certes, sur deux ans, mais qui entraînera la suppression de 178 postes, sur les 231 que compte actuellement l’entreprise.
Toute production va donc cesser à Wabco France, exclusivement basé à Claye-Souilly. La cinquantaine d’emplois maintenus seront réorientés vers la direction commerciale et le service après vente du groupe américain.
La nouvelle a été annoncée le 23 septembre, lors de la tenue d’un comité d’entreprise. « Nous arrêterons progressivement d’ici le 30 septembre 2017, confirme le directeur, Benjamin Roux. La raison est liée à l’évolution dumarché et des problèmes structurels et de compétitivité qui en découlent. »
Le directeur explique la mutation radicale qu’a subi le marché du camion depuis 2010. « Aujourd’hui, l’exigence, c’est encore plus de technologie et plus de qualité, pour des prix inférieurs de 40 à 45 %. Or, nos niveaux de commandes baissent plus vite que nos capacités d’adaptation. »
Wabco France aurait pourtant tout tenté pour éviter d’en arriver là. « Depuis 2010, nous avons engagé un plan qui nous a permis de baisser nos prix de 15 %. Nous sommes allés au bout de nos possibilités, mais la marge reste encore trop élevée. »
Pour Bruno Bazzi, secrétaire du CE et délégué syndical CFDT, la pilule est tout de même dure à avaler. « Nous savions que les choses allaient mal, mais après les plans sociaux de 2009 et de 2013 (NDLR : 86 et 19 postes avaient alors été supprimés), nous pensions que cette fois, on allait nous annoncer la suppression de quarante ou cinquante postes. Mais la fermeture pure et simple… Ici, la moyenne d’âge est de 48-49 ans. Il sera difficile de reclasser les gens. » Cette annonce sonne comme le dernier coup subi par une entreprise qui a déjà vu son effectif réduire drastiquement ces quinze dernières années. En 2001, Wabco France comptait 682 emplois à Claye-Souilly.
Yves Albarello (LR), député-maire de Claye-Souilly parle « d’un drame social et économique, qui illuste bien le fait que le tissu industriel est en train de s’en aller de France ». Il ajoute : « C’est la mondialisation : quand Mercedes vous met en concurrence avec les Chinois et les Polonais… »
« Notre priorité, c’est le reclassement des salariés, souligne Benjamin Roux. La solidité et la culture du groupe nous permettent une fermeture progressive sur deux ans, condition sinequanone de reclassement de nos salariés. » Quatre vagues de départ successives devraient désormais être planifiées. La première pourrait démarrer en juin 2016.