Paru dans le journal « La Marne »
À Cocherel, le projet de la décharge interroge et fâche
Le dernier point à l'ordre du jour du conseil municipal du 7 avril 2021 était le projet de décharge de déchets inertes à Cocherel. Elle devrait être active pendant dix ans.
Par Rédaction Meaux Publié le 15 Avr 21 à 18:39
Au début du conseil municipal mercredi 7 avril 2021, Pierre Eelbode, maire de Cocherel (Seine-et-Marne), a fait respecter les consignes sanitaires et a refusé l’accès aux débats à deux Cocherelois très remontés contre ce projet.
En fin de séance, le maire, directement concerné puisque propriétaire de parcelles de terre au cœur du projet, a quitté momentanément la salle pendant que le conseil débattait du sujet.
À la question, « Quand le conseil a-t-il été tenu au courant de ce projet de décharge ? », Robert Picaud, adjoint au maire, répond : « Nous avons été informés du dossier en juin 2020. La préfecture nous demande notre avis simplement parce que le projet empruntera de la voirie communale, sinon elle aurait pu passer outre ».
Des carottages dès 2019
En septembre 2018, quinze fouilles à la pelle mécanique et quatre forages carottés jusqu’à 10 mètres de profondeur ont été réalisés sur la zone concernée. En février 2019, deux sondages carottés supplémentaires jusqu’à 33 mètres de profondeur ont été réalisés. En tout, 73 échantillons et 120 analyses ont été réalisés en laboratoire et un rapport de mars 2019 en a été tiré.
Un dossier consultable en mairie jusqu’à vendredi 9 avril permettait de lire que Lucette Thibault, adjointe déléguée à l’urbanisme et aux travaux, ainsi que le maire Pierre Eelbode, avaient pris connaissance de la demande d’exploitation de la décharge en septembre 2019.
Au cours des débats, un élu a voulu connaître la provenance des déchets. « Ce seront des déchets inertes, des boues provenant du chantier du Grand Paris » indique Robert Picaud. Le dossier révèle que certains déchets proviendront aussi de l’Oise, de l’Aisne, de la Marne, de l’Essonne et de l’Aube.
Pour permettre l’acheminement de ces déchets, un réaménagement de la D401 avec un tourne à gauche pour les camions venant de l’autoroute A4 sera réalisé. 90 % des poids lourds viendront par l’autoroute, les 10 % restant venant de Lizy-sur-Ourcq et de chantiers locaux. La commune devrait percevoir 260 000 € pour les dix années d’exploitation du site.