Le début de la fin. La ministre de l’Ecologie a donné officiellement le coup d’envoi hier des travaux d’évacuation de la montagne de déchets, située entre Limeil-Brévannes et Valenton. Un chantier titanesque qui prendra des mois pour venir à bout des 150000 m3 de gravats et autres immondices accumulées en toute illégalité par la société LGD Développement.
« Un scandale », selon Nathalie Kosciusko-Morizet qui a qualifié de « voyou » le comportement du gérant, condamné à dix-huit mois de prison avec sursis.
Jusqu’à la mi-octobre, la butte est scrutée à la loupe. Des déchets sont extraits puis analysés pour « mieux connaître » ces ordures qui flambent depuis des mois. Au point de nécessiter un arrosage permanent, en place jusqu’au terme de l’élimination du Volcan, comme l’ont baptisé les riverains. L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) n’exclut rien. Y compris d’y trouver de l’amiante ou des matières dangereuses, comme des résidus de peinture.
Une facture à 14 M€ Pendant ce temps, le terrain voisin situé au nord (occupé par des palettes) va être aménagé afin de servir au tri des déchets. Matières organiques, inertes et dangereuses seront séparées puis évacuées par camion par la D110, la déviation de Limeil et Valenton. Les matières non dangereuses
seront acheminées par camions au centre de traitement de Claye-Souilly (Seine-et-Marne). Les produits dangereux seront convoyés par barges depuis le port de Bonneuil jusqu’à Limay (Yvelines).
L’Ademe table sur 80 à 90 camions par jour. A la mi-mars, la montagne devrait avoir totalement disparu. Il ne restera plus qu’à remettre en état le site, jusqu’à juin. Montant de la facture : 14 M€. Et pour éviter que pareil scandale ne se reproduise, la ministre a annoncé de nouvelles mesures visant à mieux organiser et encadrer la filière du traitement des déchets.
Hier, le maire PG, Joseph Rossignol, se félicitait de toutes ces annonces. L’écoquartier des Temps-Durables pourra ainsi ouvrir à temps à l’été prochain. Mais les riverains gardent quand même en mémoire les mois de lutte et de nuisances. Après les fumées âcres dues aux incendies à répétition, c’est désormais une odeur de soufre qui s’échappe de la montagne et circule dans les canalisations de tout Limeil. « On attend toujours les résultats des analyses de l’eau », rappelle Jean-Claude Peter, président de l’association des riverains. Les services de l’Etat assurent qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir.