Où stocker les déchets radioactifs ?
Personne n’en veut !
Les deux communes finalistes (sur 3 115) de l’appel à candidatures, lancée en 2008 par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) –
Auxon et Pars-lès-Chavanges (Aube) –
ont finalement abandonné ce cadeau empoisonné.
En Seine et Marne vous avez de la place
et puis les déchets vous êtes habitués,
au titre de la solidarité nationale,
ne pourriez-vous pas accepter ce cadeau empoisonné ?
Paru sur le site Basta ! :
Défi industriel
Par (4 janvier 2012)
Que la France décide de maintenir ses centrales ou de sortir du nucléaire, le démantèlement des réacteurs est inéluctable une fois atteint l’âge limite. Interventions en milieu hostile, techniques complexes, pollutions radioactives, déchets encombrants, personnels irradiés, coûts exorbitants… Les premiers chantiers de déconstruction menés actuellement par EDF sont loin d’être maîtrisés.
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’apprête à donner son avis sur la poursuite ou l’arrêt de l’un des réacteurs de Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises. Mais qu’en est-il des réacteurs déjà arrêtés en France ? 68 réacteurs nucléaires, répartis dans 22 centrales, ont été érigés depuis le lancement du programme électronucléaire civil par de Gaulle dans les années 1960.
…
Où stocker les déchets radioactifs ?
Avec les dix chantiers de déconstruction actuels, EDF prévoit de produire plus d’un million de tonnes, dont 20 % radioactifs. Le Ciden construit actuellement une installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda) [5] à Saint-Vulbas (Ain), à proximité de la centrale du Bugey. En 2014, ce site accueillera, pour une durée limitée de cinquante ans, promet EDF, 500 tonnes de déchets moyennement radioactifs à vie longue, en bordure du Rhône. « En plus d’être en zone sismique, Iceda est menacée par une rupture du barrage de Vouglans, à 30 kilomètres en amont, qui la noierait sous 9 mètres d’eau », s’inquiète Roland Desbordes. Ce barrage, le troisième de France, est d’ailleurs étroitement surveillé par EDF, car il présente des signes de faiblesse…
Pour le président de la Criirad, qui a déposé, avec six autres associations, un recours devant le Conseil d’État contre le projet, « Iceda légalise en fait une pratique illégale. À savoir, l’entreposage de déchets en vrac ou mal conditionnés issus de centrales en fonctionnement ainsi que des générateurs de vapeur ». Par ailleurs, il n’existe toujours pas de centre de stockage définitif pour les 17 100 tonnes de graphite provenant des anciens réacteurs UNGG. Les deux communes finalistes (sur 3 115) de l’appel à candidatures, lancée en 2008 par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) – Auxon et Pars-lès-Chavanges (Aube) – ont finalement abandonné ce cadeau empoisonné....
Nathanaël Rouny
En savoir plus
À voir : le film-documentaire Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s’éteindre, de Brigitte Chevet (2008, 52 minutes).
À lire : notre dossier complet sur l’industrie nucléaire.
Lien vers l’article : http://www.bastamag.net/article2001.html
Pour aller plus loin le site Yonne Lautre : http://yonne.lautre.net/spip.php?article3566