Sur le Bassin Versant Beuvronne près de 3.8 millions d’euros ont été alloués par l’ETAT et le Conseil Régional IDF aux exploitants de 4 méthaniseurs de déchets.
Mais pour implanter des points de contrôles des hauteurs d’eau des rivières et de la nappe phréatique sur le bassin Beuvronne il n’y a pas d’argent, comme nous le précisait vendredi dernier la police de l’eau.
Comme nous y sommes habitués le problème ici est toujours l’argent, vous payez vos impôts comme les autres mais au moment de redistribuer l’argent, il n’y en a plus pour vous.
En effet la pose d’un point de contrôle coûte environ 10 000 € et puis il faut financer ensuite les différents intervenants qui effectueront ces contrôles.
Pourtant ici le problème est grave « c’est la question du partage de l’eau » car nous constatons depuis plusieurs années que le Préfet autorise l’implantation de méthaniseurs de déchets qui ont besoin pour se nourrir de CIVE et notamment de beaucoup d’eau pour irriguer leur CIVE d’été.
Qu’est-ce que la CIVE c’est une culture non alimentaire qui sert à nourrir le méthaniseur.
Le problème particulier est la CIVE d’été, cette petite graine (en général du maïs) que les agriculteurs sèment en pleine période de sécheresse mai/juin et qui a besoin de beaucoup d’eau pour lever et pour grandir.
Qu’à cela ne tienne depuis plusieurs années on constate que des agriculteurs-associés de méthaniseurs demandent et obtiennent de la préfecture de plus en plus d’autorisation de forer dans la nappe phréatique pour pomper jusqu’à parfois plus de 150 000 m3 d'eau par an (soit la consommation annuelle de 1000 ménages de 4 personnes).
Car il faut savoir qu’en Seine et Marne tous les agriculteurs ne sont pas traités à la même enseigne, au centre 77 dans la nappe de Champigny et au sud 77 dans la nappe de Beauce, les agriculteurs doivent partagés l’eau avec les autres utilisateurs c’est la zone de répartition des eaux ZRE régie par l’article R211-71 du code de l'environnement.
Les agriculteurs/irrigants
implantés dans les zones en blanc
ne sont pas concernées par la ZRE Zone de Répartition des Eaux
Ces zones ZRE ne peuvent être implantées que dans les secteurs où l’on a des données sur l’état de la nappe phréatique.
Pas de données = pas de répartition des eaux
Une aubaine pour les agriculteurs du bassin versant Beuvronne qui vont pouvoir continuer à irriguer des cultures non alimentaires pour « nourrir » leur méthaniseur, mais pour combien de temps encore ?
Pour information nous sommes rendus la semaine dernière à l’assemblée nationale pour attirer l’attention de la députée de la 7ème circonscription, Ersilia Soudais, qui est très attentive à ce sujet puisqu’elle a signé le 20/6/2023 une proposition de loi visant à protéger la ressource en eau, en planifiant l’arrêt de l’irrigation de la culture de maïs. https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b1422_proposition-loi