L’ETAT
va-t-il autoriser Yprema
à stocker
les mâchefers
dont Yprema ne sait que faire
dans la zone industrielle de Mitry-Compans ?
Cette zone industrielle dont l’assainissement est en mauvais état depuis plus de 20 ans déjà et dont les eaux se dirigent vers le ru des Cerceaux dont les sédiments recèlent des taux de métaux lourds plus qu’inquiétants (cuivre, zinc, cadmium, nickel).
Le ru des Cerceaux est un affluent de la Beuvronne, rivière qui se rejette dans la Marne en amont proche du plus important captage d’eau du 77, qui fournit en eau potable près de 500 000 habitants.
A force d’accumuler
à ce rythme
autant d’installations polluantes
dans
cette zone industrielle
pendant combien de temps
pourrons-nous encore
boire
de l’eau potable ?
Paru sur le site Ecogisement :
BY BENOIT THEUNISSEN ON AVRIL 19, 2016
Le mâchefer est-il en danger ? La réponse est « oui », selon le président d’Yprema, qui déplore le maintien du statut de déchet des mâchefers valorisés.
Il devient de plus en plus difficile de commercialiser et réemployer des mâchefers d’incinération non dangereux, alerte le président d’Yprema, Claude Prigent. « L’arrêté du 18 novembre 2011, son guide d’application et la fixation de nouveaux seuils pour les éléments contenus dans les mâchefers ont déstabilisé la filière », adresse-t-il aux pouvoirs publics.
La filière connaîtrait aujourd’hui un déséquilibre économique. Les débouchés se sont progressivement restreints alors que tonnages rejoignant les centres de stockage (classe 2) ont explosé.
La société Yprema a malheureusement observé cette tendance, à ses propres dépens. Sa plateforme de Lagny-sur-Marne a subi une chute de plus de 80% des tonnages valorisés au cours des dix dernières années. Alors qu’elle valorisait encore 250.000 tonnes de mâchefers par an, la plateforme n’en traite désormais plus que 40.000 tonnes.
Rupture du contrat avec Veolia
Début avril, le recycleur a d’ailleurs informé Veolia qu’il n’accepterait désormais plus aucune livraison de mâchefers sur sa plateforme de Lagby-sur-Marne, selon Le Parisien.« Nous suspendons le contrat pour ne pas mettre l’entreprise en difficulté », a précisé son président.
Toute modification réglementaire ou changement économique peut conduire à une rupture de contrat. Un arrêté ministériel de novembre 2011 a justement fixé que, même recyclé, le mâchefer reste un déchet. La connotation de déchet aurait alors pour conséquence de rendre frileux les acteurs quant à l’utilisation des mâchefers. « Les collectivités territoriales sont plus hésitantes à remblayer cours d’écoles ou chaussées avec des déchets », a indiqué Claude Prigent.
La société spécialisée dans le recyclage des déchets de déconstruction appelle les pouvoirs publics à doter les entreprises et collectivités d’une réglementation adaptée à la situation économique. « Prétendre recycler de plus en plus, c’est bien, donner aux entreprises et aux collectivités les moyens de la faire, c’est mieux ! », estime un communiqué de presse diffusé par Yprema. Pour développer les débouchés de la valorisation des mâchefers, ces derniers devraient donc sortir de la nomenclature « déchets ». Ils représenteraient 25% des volumes de déchets ménagers incinérés en France. Ce qui constitue environ 3 millions de tonnes chaque année.
Plusieurs phases de dépollution
Le recyclage des mâchefers permet pourtant de réduire la mise en centres de stockage et de diminuer les risques de pollution. Qu’il s’agisse de résidus de verre de chaux, de métaux ou de composés organiques, tous les mâchefers valorisés passent obligatoirement par une phase de maturation. Ils restent stockés à l’air libre pendant plusieurs mois pour être dépollués.
Aussitôt arrivés à maturation, les mâchefers entrent alors en phase d’élaboration, moment où les éléments indésirables sont retirés des éléments valorisables. Toutes ces phases qui précèdent le moment de recyclage permettent d’obtenir des mâchefers valorisés les plus propres possibles et la meilleure qualité.
Ces procédés de dépollution ne mettent cependant pas l’ensemble des clients sur la même longueur d’onde. Le conseil départemental des Pyrénées-Orientales a par exemple annoncé en en avril qu’elle refusait l’utilisation de mâchefers dans la construction de routes aux abords de la nappe phréatique de la plaine du Roussillon. Un litige oppose ainsi le conseil départemental et l’entreprise Cydel. L’issue de cette affaire se trouve désormais dans les mains de la justice et pourrait donner lieu à la naissance d’une jurisprudence en la matière.
http://www.ecogisements.org/machefers-filiere-menacee-3729