VILLEPARISIS
Le cas de l’entreprise Paté (devenue Mineris Idf)
Chemin des carrières aux Viormes
Paté Villeparisis 25/4/2011
Dans un article du mois dernier l’association Robin des Bois attire l’attention sur la dangerosité du stockage à l’air libre de verres de tubes cathodiques, or entre 2003 et avril 2011 l’entreprise Paté a exploité à Villeparisis une installation de traitement de déchets dangereux de verres de tubes cathodiques sans autorisation, jusqu’à 29 000 tonnes de ces déchets ont été stockés sur ce site à l’air libre, fin mars 2011 il en restait encore 13 700 tonnes.
Il semblerait que les services de l’ETAT faute probablement de moyens humains n’aient constaté cette infraction que 5 ans après le début de l’exploitation lors d’une visite le 7/2/2008.
En effet depuis des décennies les services de la DRIEE 77 sont en sous effectifs sur ce secteur, une situation inacceptable déjà dénoncée par Mme Nicole Bricq alors qu'elle était députée de Seine et Marne.
La situation a perduré encore 3 ans pendant lesquels les services de l’ETAT ont adressé diverses mises en demeure, 3 ans pendant lesquels Paté a continué à traiter ces déchets dangereux sans autorisation.
En 2011 Paté a enfin déposé un dossier de demande d’autorisation et une enquête publique a eut lieu en avril 2011.
Alors que les associations environnementales avaient alerté sur la dangerosité de cette activité et demandé de ne pas l’autoriser et que les communes de Villeparisis, Courtry, Le Pin, Mitry-Mory avaient émis un avis défavorable,M. le Préfet de Seine et Marne, a autorisé la SAS Paté à exploiter à Villeparisis cette installation de traitement de déchets dangereux (tubes cathodiques de télévision) Arrêté Préfectoral DCSE IC 112 du 15 nov 2011.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
A notre connaissance aucune étude sanitaire n’a été financée ni par l’ARS, ni par aucunes collectivités pour connaître les impacts de cette activité illégale sur la santé des populations de Villeparisis et alentours, ni sur leur environnement.
La Sté Paté a été reprise par le groupe Mineris IDF qui ne construira pas les installations imposées par la législation actuelle pour traiter les déchets dangereux et abandonne cette activité.
Par contre Mineris IDF souhaiterait faire du broyage de verre à Villeparisis conformément à l'arrêté préfectoral DCSE IC 112 du 15 nov 2011.
Dans cette commune de plus de 24 000 habitants, déjà lourdement touchée par nombre d'activités polluantes, est-ce vraiment sérieux de vouloir faire du broyage de verre, n’est-ce pas rajouter de la pollution à la pollution, des nuisances aux nuisances, de l'injustice à l'injustice?
Pourquoi le représentant de l'ETAT a-t-il autorisé une activité aussi polluante à Villeparisis en 2011contre l'avis des élus de cette commune ?
Pour mémoire c'est sur la commune voisine de Courtry que l'entreprise Placoplatre demande l'autorisation d'implanter une carrière à ciel ouvert sur l'ancien site du CEA de Courtry/Vaujours.
Madame la Préfète de Seine et Marne autorisera-t-elle une nouvelle fois une activité polluante dans la commune voisine de Villeparisis ?
Affaire à suivre........
pour aller plus loin :
Extrait de l’article paru sur le site Robin des Bois :
Les déchets de la téléréalité
communiqué et reportage, 30 juin 2014
Communiqué du 30 juin 2014
Environ 20.000 tonnes d’écrans de télévision à tube cathodique concassés sont abandonnés à ciel ouvert ou sous des bâches déchirées. Ces déchets dangereux ont des teneurs élevées en plomb, en mercure, en cadmium ; ils contiennent aussi des terres rares très faiblement radioactives.
Les amas de verre débordent des aires de stockage et libèrent des poussières diffuses et des eaux de ruissellement non canalisées.
Ça ne se passe pas au Ghana ou en Chine mais dans la banlieue du Mans à 200 km de Paris et des sièges des éco organismes français chargés de la collecte et de la bonne fin de l’élimination des téléviseurs et des ordinateurs en fin de vie.
Ce nouveau scandale résulte des activités illégales de MBM (Mercure Boys Manufacture) et de la liquidation judiciaire de l’entreprise.
Le stock de déchets dangereux correspond environ au dépeçage de 650.000 postes de télévision.
Après Zimaval (1) à Falaise dans le Calvados et Citron (2) dans la banlieue du Havre en Seine-Maritime, l’affaire Mercure Boys démontre les lacunes et les abus de la filière de traitement des DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques).
Robin des Bois depuis plusieurs années réclame de la part des éco organismes, de la grande distribution, des pouvoirs publics plus de rigueur, d’inventivité technique et d’investissement financier pour construire une véritable filière de traitement des déchets recyclables. A défaut, le nouveau concept d’économie circulaire ne sera qu’un instrument de marketing politique et économique.
En été 2013, alors que le stock de déchets dangereux était déjà constitué et continuait à grossir faute de débouchés, les inspecteurs de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) relevaient que « le site donne une vision chaotique » et constataient « des envols de poussière importants lors des manipulations ». « Les auvents encore correctement gérés en 2012 sont largement saturés et les déchets sont à l’air libre. Des tas sont constitués devant d’autres tas, eux-mêmes enserrant des big bags. Une ancienne chargeuse gît au milieu des déchets, huile moteur largement répandue au sol».
La manipulation des tubes cathodiques, de leurs broyats et des broyats d’ordinateurs expose les salariés à des mélanges de poussières complexes et toxiques dont l’effet cocktail est méconnu. Compte tenu des ex conditions de travail, il est souhaitable que l’inspection du travail et l’ARS (Agence Régionale de Santé) entreprennent un suivi sanitaire des 18 salariés dédiés à cette activité et aujourd’hui licenciés.
A quelques mètres des stocks, il y a un élevage de chevaux et des gîtes ruraux…….
(1) Piles : la face cachée, communiqué du 19 décembre 2002 / Piles : la farce cachée, communiqué du 6 janvier 2003
(2) Voyage au bout du recyclage, communiqué du 8 février 2011
l’article complet :