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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 18:14

Paru sur le site : le journal du développement durable

FAO : Le bonheur est dans la prairie

Un nouveau rapport de la F.A.O, publié en décembre 2009, met en exergue le vaste potentiel de stockage de CO2 des prairies. Il suggère sa mise en valeur comme priorité dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour l’adaptation et la protection des populations pastorales face à ce changement.

On savait que les forêts constituaient d’efficaces puits de carbone. Le rapport de la F.A.O, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, intitulé « Review of Evidence on Drylands Pastoral Systems and Climate Change », révèle que les prairies peuvent faire encore mieux en la matière. Ces cultures de plantes fourragères composées essentiellement de graminées et de légumineuses, zones enherbées, sans changement d’affectation pour plusieurs années, occupent 30% de la surface de la terre non couverte par la glace et représentent 70% des terres agricoles. Pâturages et parcours, dès lors qu’ils sont bien exploités, possèdent un pouvoir d’absorption et de stockage supérieur à celui des arbres, arbustes et buissons. Toujours centrée sur la recherche de solutions « pour un monde libéré de la faim  », l’organisation cerne dans ce rapport l’intérêt de développer le « vaste potentiel » des prairies pour le milliard de personnes qui dépendent de l’élevage sur notre planète, aujourd’hui plus vulnérables aux conséquences du changement climatique.

Un « vaste potentiel » d’absorption du CO2

Les prairies stockent jusqu’à 30% du carbo
ne du sol dans le monde en plus de celui retenu dans le sous-sol par les forêts. La capacité de séquestration des sols des prairies à la surface de la terre irait, selon certaines estimations, jusqu’à un milliard de tonnes de carbone par an si « des pratiques de gestion améliorées » étaient mises en oeuvre. Le rapport note, dans cette hypothèse, l’importance de l’effort mondial qui serait dès lors nécessaire en terme de coordination et de financement. Il cible un objectif plus immédiatement accessible. Mieux gérer la réduction de l’érosion, la diminution des pertes provenant des incendies et du surpâturage et la restauration de la matière organique des sols pour 5 à 10% des terres de « parcours » d’ici à 2020, soit 184 millions de tonnes de CO2 stockés chaque année. Le rapport identifie les principaux obstacles à franchir : concurrence des cultures, questions de propriété foncière et de privatisation des terres, le manque d’éducation et de services de santé pour les populations pastorales.

Les atouts pour les populations

Premier atout pour l’adaptation des pasteurs mobiles ou nomades face au changement climatique : l’accroissement de la capacité de stockage en CO2 des prairies renforce la résistance des sols à la sécheresse. Le supplément de carbo
ne permet en effet de mieux retenir l’eau. La seconde priorité pointée par le rapport est celle de la préservation de la biodiversité des prairies. En effet, le nombre d’espèces végétales et animales ainsi que les micro-organismes des terres de pâturages sont en baisse du fait, entre autres facteurs, de la mauvaise gestion des prairies. Le potentiel de biodiversité des prairies serait selon des estimations à peine inférieur à celui des forêts. Ainsi, le rapport inclut dans ses suggestions pour une gestion améliorée « le paiement des services environnementaux », afin de promouvoir notamment la formation et le partage des connaissances. Il suggère également la facilitation de l’accès aux modes de développement et de financement, principalement les Fonds pour l’environnement mondial, afin d’accompagner les efforts des acteurs pour un développement durable des prairies. Alexander Müller, sous-Directeur général de la FAO rappelle que « l’agriculture et l’exploitation des sols ont le potentiel pour minimiser les émissions nettes de gaz à effet de serre grâce à des pratiques particulières, en renforçant plus particulièrement le carbone du sol et de la biomasse. Dans le même temps, ces pratiques peuvent augmenter la productivité et la résilience de l’agriculture, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté ».


18 janvier 2010, Gilles Daniel 
 
Pour plus amples informations :

http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article5873

 




 

 

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