AURÉLIEN PEROL | 05.01.2011, 07h00
Sur la commune de Saint-Thibault-des-Vignes, un terrain d’une dizaine d’hectares situé en bordure de la rivière, à l’aplomb du pont de l’A 104, sert depuis une dizaine d’années de décharge publique à des professionnels peu scrupuleux. Remblais industriels, matières plastiques diverses, composants électroniques, pneus usagés… Cet espace isolé appartenant à l’Etat est régulièrement souillé par les camions d’entreprises du secteur qui viennent y déposer en toute illégalité leurs déchets.
Gestionnaire de ce terrain classé en ZAC, l’Agence foncière et technique de la région parisienne (AFTRP) laisse faire. Un comble, pour cet organisme public dépendant du ministère de l’Ecologie et du Développement durable. « J’ai nettoyé des décharges sauvages un peu partout en France. Selon moi, il n’y a pas pire que Saint-Thibault-des-Vignes », s’emporte Edouard Feinstein. A la tête de l’association OSE, cet éboueur de métier, engagé pour la défense de l’environnement, nettoie régulièrement le site depuis sept ans.
« Les dépôts de déchets s’étalent à l’ouest jusqu’aux communes de Vaires-sur-Marne et Torcy. A chaque opération de nettoyage nous remplissons des bennes entières… et l’année d’après tout est à recommencer », déplore le président d’OSE. Qui réclame sans succès l’installation d’une barrière à l’entrée du site, située sur un rond-point à l’extrémité ouest de la zone d’activités du Courtalins.
Les élus locaux évoquent « une situation compliquée ». « Des études ont été lancées il y a quelques années, nous nous étions même engagés à prendre en charge financièrement la clôture du site mais différentes filiales de GRDF s’y sont opposées », témoigne Sainclair Vouriot, le maire (SE) de Saint-Thibault. Selon l’élu, les sociétés « ont insisté pour garder un accès libre au terrain, qui héberge un transformateur et un gros poste de détente pour le gaz. »
« Faux », assure-t-on à GRDF, où un porte-parole affirme que « la pose d’un portail avec une clé d’accès ne poserait aucun problème. » Reste à comprendre pourquoi l’AFTRP n’a trouvé aucune solution technique pour bloquer l’accès. La directrice de l’ingénierie foncière de l’AFTRP se défend : « Nous ne pouvons pas faire des investissements lourds et définitifs sur ce terrain qui est actuellement en vente, mais nous effectuons régulièrement des nettoyages du site. »
A charge de l’Etablissement public d’aménagement de Marne-la-Vallée (Epamarne), futur acquéreur du site, de trouver à l’avenir une solution définitive au problème. Il prévoit l’installation d’une centrale solaire sur ces terrains inconstructibles. Mais le 2 décembre dernier, la ministre de l’Ecologie a annoncé une remise à plat des « projets d’installations photovoltaïques en attente ».
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