A la tête du cabinet de Ségolène Royal :
Elisabeth Borne
une ancienne cadre du BTP (Groupe Eiffage)
Est-ce pour cela
que le futur plan déchets ne devrait imposer aucune réduction des déchets
au plus gros producteur de déchets de France :
le BTP
qui produit près de 73 % des déchets de ce pays ?
Est-ce pour cela
que le futur décret concernant les décharges de déchets « dits inertes »
devrait alléger les contraintes
pour les exploitant de décharges
plutôt que d’encourager le BTP à recycler ses déchets ?
Le lobbie du BTP
aurait-il
des entrées privilégiées au ministère de l’Environnement ?
CAMILLE MARTIN (REPORTERRE)
jeudi 24 avril 2014
Non sans mal, la nouvelle ministre de l’Ecologie a formé son cabinet. Il sera dirigé par Elisabeth Borne, formée aux Ponts et chaussées, et qui a travaillé chez un grand du BTP, la société Eiffage, et soutenu à Paris un projet très contesté par les écologistes.
Au matin de ce jeudi 24 avril, l’agenda de la semaine de la ministre de l’Ecologie n’est toujours pas connu, seul celui de la semaine passée étant disponible. Interrogés, les services de presse du ministère comme du cabinet répondent qu’il ne leur a pas été communiqué, faute de validation.
Et pour cause : trois semaines après sa désignation comme ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie, Mme Royal n’avait pas achevé la formation de son équipe de travail. Et a déjà connu le trouble : son premier directeur de cabinet, Jean-Luc Fulachier, nommé au début du mois, a déjà laissé la place.
Mais mercredi soir, la ministre avait enfin constitué son cabinet, dont les principales têtes ont été publiées au Journal Officiel et la composition complète donnée dans un communiqué de presse :
Jean-Luc Fulachier se voit rétrogradé au poste de conseiller, « chargé de la croissance verte et des questions économiques et financières ».
A la tête du cabinet : une Ponts et Chaussées qui a travaillé dans le BTP
La directrice de cabinet est Elisabeth Borne. Première femme préfète de la Région Poitou-Charente, cette polytechnicienne également diplômée des Ponts et Chaussées est une spécialiste de l’urbanisme et des transports. En charge de l’urbanisme, de l’équipement, du transport et de la ville au sein du cabinet du Premier ministre Lionel Jospin entre 1997 et 2002, Elisabeth Borne estensuite passée par le secteur privé, comme directrice de la stratégie à la SNCFpuis, durant un an, en 2007, en tant que directrice des concessions chez Eiffage. Cette société a construit et gère l’autoroute particulièrement inutile A 65, entre Pau et Langon. En 2008, Mme Borne a rejoint la Ville de Paris où elle prend la direction de l’Urbanisme. A cette fonction, observe Danielle Simonnet, élue Parti de gauche au Conseil de Paris, elle a été l’"accompagnatrice du projet ’Tour Triangle’, le Notre-Dames-des-Landes parisien, qui consiste en la construction d’une tour de bureaux énergivore de 180m de hauteur ". Ce projet suscite une vive opposition des écologistes locaux.
On relève aussi dans le cabinet que Francis Rol-Tanguy, qui avait préparé la fermeture de la centrale de Fessenheim avant de diriger le cabinet de Philippe Martin, le précédent ministre de l’Ecologie, reste chez Mme Royal pour suivre les questions de l’énergie : il travaillera notamment sur la loi de transition énergétique.
Arrive aussi Diane Szynkier, pour suivre les affaires de biodiversité, de santé et d’environnement. Jeune polytechnicienne, elle était dans la cellule Environnement de la campagne présidentielle de François Hollande.
Les difficultés sont prévues, avec la nomination comme chef de cabinet et"appui à la gestion des crises" du lieutenant-colonel Sandrine Attia.
La communication de Ségolène Royal sera assurée par Adélaïde Colin, ancienne de Greenpeace, et qui avait la responsabilité du service de presse de l’ex-ministre du Logement, Cécile Duflot.
Source : Camille Martin pour Reporterre.