Le 12 août 2010 par Valéry Laramée de Tannenberg
Energie, Production d'énergie, Consommation d'énergie, Eau, Mer et océan, Changements climatiques, Adaptation, Politique climatique, Politique & Société, Recherche, Entreprises, Politique
Depuis que les conventions de Londres et Ospar ont autorisé l’injection de gaz carbonique dans le sous-sol sous-marin, les industriels regardent l’océan autrement. Car, au vu des difficultés que rencontrent, notamment en France, les promoteurs de la séquestration géologique du carbone, nombre d’entre eux souhaitent enterrer leur dioxyde de carbone indésirable sous la mer.
L’Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont très actifs à ce sujet, la plupart de ces pays riverains possédant de nombreuses installations (centrales électriques, cimenteries, usines sidérurgiques) qui émettent d’importants volumes de gaz à effet de serre. Ils ont d’ailleurs créé la North Sea Basin Task Force (MSBTF). La mer du Nord présente, il est vrai, bien des avantages. Longuement explorés par les compagnies pétrolières, ses fonds sont aussi relativement bien connus. Et nombreux sont les gazoducs qui la parcourent. Pour toutes ces raisons, le sous-sol de la mer du Nord est tout désigné pour accueillir des millions de tonnes de CO2 des industriels européens.
Missionné par la MSBTF, Element Energy a quantifié le potentiel de séquestration de la mer du Nord. En conjuguant la capacité des aquifères salins, l’évolution des émissions européennes de dioxyde de carbone, la capacité d’emport des gazoducs qui seraient dédiés au transport du gaz carbonique, le consultant estime qu’en 2030, les industriels pourraient injecter jusqu’à 250 millions de tonnes de CO2 par an (MtCO2/an) dans le sous-sol marin. Sur ce total, 60 MtCO2/an seraient expédiés par le Royaume-Uni, 143 par l’Allemagne, 40 par les Pays-Bas et 5 par la Norvège.
Pour mémoire, les 12.000 installations industrielles participant au système communautaire d’échange de quotas d’émission ont émis, en 2009, 1.873 milliards de tonnes de CO2.
Lien vers l’article : http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-mer-du-nord-pourrait-stocker-beaucoup-de-co2-industriel,18574?token=40a711228fb793a059feda4cf10cd41e&xtor=EPR-9