La Brie va-t-elle perdre son identité ?
Disparition des terres agricoles :
Décharges, Carrières, Entrepôts, Routes, Urbanisation…
Extrait article paru dans le Parisien 77 :
La ville ronge environ 1 000 ha de terres agricoles chaque année. Un constat qui inquiète les Jeunes Agriculteurs de Seine-et-Marne réunis en assemblée générale.
SOPHIE BORDIER | Publié le 10.02.2011, 07h00
L’agriculture seine-et-marnaise a perdu environ 1000 ha de terres par an entre 1982 et 2006, soit l’équivalent de quelque 1500 terrains de football! Des surfaces reconverties dans l’urbanisation et la création d’équipements commerciaux ou de loisirs. Un sujet brûlant choisi comme thème de l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de Seine-et-Marne, vendredi dernier, à la maison de l’agriculture du Mée-sur-Seine.
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« La disparition du foncier est le principal frein à l’installation des agriculteurs », dénonce Cyrille Milard, président du syndicat agricole.
Invité à l’AG, Franck Limery, directeur des affaires juridiques et foncières de l’établissement public d’aménagement EpaMarne-EpaFrance, a présenté les projets sur Marne-la-Vallée, un secteur de 15000 ha. « Nous nous engageons à construire 2000 logements par an. Car il manque chaque année en Ile-de-France 15000 logements. On acquiert environ 100 ha de terres par an. » Résultat : l’agriculture à Marne-la-Vallée ne représente que 20% du territoire.
Face à l’assistance plutôt hostile, Franck Limery s’est voulu rassurant : « Les agriculteurs font partie des atouts de Marne-la-Vallée. Nous encourageons une agriculture urbaine, pérenne et intégrée dans les villes. Mais c’est un travail de longue haleine, il faudrait faire muter certains sites pour un autre type d’agriculture. Par exemple, à Ferrières-en-Brie, un projet de cueillette va voir le jour avec un potager bio, un verger bio. Une famille d’agriculteurs s’est engagée. On a fait des appels à projets car nous sommes demandeurs de propositions pour demain ! »
Réaction de Pierre Cuypers, président de la chambre d’agriculture de Seine-et-Marne : « Dans votre esprit, c’est la ville qui doit dire ce que l’agriculture doit être! La réalité, c’est quand même la ville qui grignote 1000 ha par an! Nous perdons ainsi une capacité économique, sociale et environnementale. Il faut une vraie politique auprès des schémas directeurs. Il faut apprendre à construire des parkings enterrés ou aériens, arrêter de bâtir des entrepôts logistiques qui sont vides! Tous les projets doivent faire l’objet d’une concertation en amont ! »
Président de la chambre régionale d’agriculture, Hervé Billet enfonce le clou : « Un agriculteur doit pouvoir vivre de son métier. Pour bâtir un projet, il faut du volontariat et une lisibilité sur l’avenir, des documents d’urbanisme fiables à long terme. On a compris les attentes de la société, mais il faut une garantie de revenus. »
Le Parisien
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