Total se prépare à tester dans le bassin de Lacq un projet de captage et de stockage géologique du CO2 . Les enjeux sont énormes, tant du point de vue technologique, qu'économique. Mais l’acceptation locale ne va pas de soi et les riverains les plus exposés restent opposés au projet.
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Questions sans réponses
En avril 2008, une commission locale d'information et de suivi du projet (Clis), née de la concertation, est créée par le préfet. Composée d'élus, de représentants de l'administration, d'associations, de Total et de personnalités qualifiées, elle a été présidée par le professeur Claude Miqueu, élu des Hautes-Pyrénées. De juillet à septembre 2008, une enquête publique est lancée sur le projet et donne son accord en octobre. Selon Claude Miqueu : "Le travail fait dans la CLIS a permis d'apaiser les tensions, de faire circuler l'information et d'être dans la transparence". De plus, ajoute-t-il : "N'oubliez pas que le territoire a une culture du risque, que la prospérité locale est née du sous-sol ". L'acceptation sociétale et administrative lui semble donc probable.
Mais deux associations environnementales, Coteaux de Jurançon Environnement et la SEPANSO, soutenues par France Nature Environnement, écrivent au Président de la République pour demander un débat public sur la technique du CSC, et mandatent le cabinet d'avocats Huglo-Lepage, au cas où l'autorisation préfectorale était donnée, pour l'attaquer devant le tribunal administratif. Elles dénoncent en effet « l’indifférence affichée par les responsables du groupe TOTAL, le choix aberrant du puits de Rousse , région viticole et zone à forte sismicité, les incertitudes quant à la technique retenue dans ce projet-pilote, la sécurité trop aléatoire d’un tel projet, un gaspillage financier important et les faux espoirs du stockage géologique terrestre du CO2 ». Claude Miqueu reconnaît là « une inquiétude sincère et sociétale qu'il faut entendre ». En particulier, il avoue qu'il reste des questions sans réponse. Que se passera-t-il en effet dans 5 ans, quand Total se retirera du projet ? La question reste posée et n’a sans doute pas fini d’inquiéter les riverains. Marie-Laure Lambert, membre de FNE, dénonce un projet qui « méprise les risques de fuites pour les riverains et l’acidification des terrains », « protégé par un régime juridique sur mesure qui dégagera Total, en 2013, de toute responsabilité en matière de surveillance, d’entretien du site et d’intervention en cas d’accident. » L’association demande « la suspension immédiate des travaux en cours sur ce site Total, qui relèvent du coup de force ». « En effet, toutes les autorisations n’ont pas été données » souligne l’association.
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