26 mars 2009
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Article du 26.3.2008 de Jean Yves Spinelli paru sur le site Alternatives Paloises
Tout le monde est d’accord sur la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et réduire l’émission des gaz à effet de serre. Mais comment ? La Banque Mondiale s’est dotée d’un cadre stratégique sur ce sujet et annonce partout que le financement des énergies renouvelables est sa première priorité. Mais les prêts accordés à des projets charbonniers, gaziers ou pétroliers ont augmenté de 94 % entre 2007 et 2008 pour atteindre 3 milliards de $. Dans le même temps, les prêts pour financer les énergies renouvelables ont augmenté de 13 % pour atteindre difficilement 476 millions de $. Selon une étude de WWF, les financements de la Banque Mondiale sont responsables de l’émission de 26 gigatonnes de CO2 entre 1997 et 2007, soit 26 fois les émissions annuelles de la France. Les banques françaises financent 10 fois plus les énergies fossiles que les énergies renouvelables. Quand, le 14 octobre dernier, Sarkozy annonçait un plan d’aide aux banques françaises de 360 milliards d’euros, dans le même temps, BNP Paribas, la Société Générale et Natixis annonçaient, sans vergogne, le financement du plus grand projet pétrolier du monde, au Kazakhstan, d’un coût total de 136 milliards de $, qui devrait à terme produire 550 millions de barils par an et émettre, en conséquence, 200 millions de tonnes de CO2 par an. Les émissions induites par les financements actuels des banques françaises sont 3 fois plus importantes que les émissions françaises en 2008. Alors, comment faire pour respecter, malgré tout les accords de Kyoto ? L’ idée du Captage et Stockage du CO2 (CSC) dans les réservoirs ayant contenu des hydrocarbures a séduit tous les gouvernements, avec en premier lieu les Etats Unis, suivis de près par la Grande Bretagne, l’Allemagne, la France, la Suède,...L’idée est séduisante, car d’une part, la technologie est connue et éprouvée et, d’autre part, cela permettrait de continuer à développer l’exploitation des énergies fossiles sans porter atteinte à l’atmosphère. L’argent du développement économique et le beurre d’un climat stabilisé... Le rêve ! Dès 2003, les US ont investi des milliards de $ dans le cadre d’un partenariat public-privé (Future Gen Alliance) qui a été pratiquement abandonné en 2008 devant l’envolée des coûts des expérimentations. En 2007, 11 projets ont été abandonnés en Grande Bretagne, au Canada et en Norvège. En 2008, en Australie, Rio Tinto et BP abandonnent un projet qui arrivait à la phase d’enfouissement, pour des raisons de sécurité (absence de garanties sur l’étanchéité de la roche à long terme). En fait, les chercheurs chargés, non pas de promouvoir, mais d’évaluer le CSC sont tous arrivés à la même conclusion (fort bien présentée dans un récent article de Sciences et Vie intitulé La capture du CO2 ne sauvera pas le climat), et cela pour 4 raisons principales :
TROP RISQUE : On ne peut garantir à long terme l’étanchéité de la roche. En effet, le CO2 se dissout dans l’eau salée et l’acidifie. L’acide dissout les autres minéraux, dont des métaux comme le fer et le manganèse qui scellent naturellement les pores et les failles des sites géologiques. Cela entraîne, à long terme, des risques de fuite et des risques de contamination des aquifères par les métaux dissous. Lorsque le site de stockage se situe dans une zone habitée, se pose alors le problème de l’acceptabilité du risque par les populations et on ne peut leur imposer le stockage sous leurs pieds, en leur mentant sur la réalité du risque .
TROP CHER : Dans l’hypothèse d’une généralisation du CSC, on se heurte vite au problème du transport. Exemple : La Chine, les US et l’ Inde représentent environ 8 % du potentiel de stockage alors qu’ils pèsent pour 67 % dans les émissions. Une fois le CO2 capturé, comment le transporter vers les zones de stockage ? Qui paiera les investissements ? Qui veillera à la sécurité ? Les coûts sont vite dissuasifs et le développement n’est envisageable que moyennant un soutien public qui a été évalué aux environs de 10 milliards d’euros. ……….
Pour plus amples informations : http://www.alternatives-paloises.com/article.php3?id_article=2269
Tout le monde est d’accord sur la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et réduire l’émission des gaz à effet de serre. Mais comment ? La Banque Mondiale s’est dotée d’un cadre stratégique sur ce sujet et annonce partout que le financement des énergies renouvelables est sa première priorité. Mais les prêts accordés à des projets charbonniers, gaziers ou pétroliers ont augmenté de 94 % entre 2007 et 2008 pour atteindre 3 milliards de $. Dans le même temps, les prêts pour financer les énergies renouvelables ont augmenté de 13 % pour atteindre difficilement 476 millions de $. Selon une étude de WWF, les financements de la Banque Mondiale sont responsables de l’émission de 26 gigatonnes de CO2 entre 1997 et 2007, soit 26 fois les émissions annuelles de la France. Les banques françaises financent 10 fois plus les énergies fossiles que les énergies renouvelables. Quand, le 14 octobre dernier, Sarkozy annonçait un plan d’aide aux banques françaises de 360 milliards d’euros, dans le même temps, BNP Paribas, la Société Générale et Natixis annonçaient, sans vergogne, le financement du plus grand projet pétrolier du monde, au Kazakhstan, d’un coût total de 136 milliards de $, qui devrait à terme produire 550 millions de barils par an et émettre, en conséquence, 200 millions de tonnes de CO2 par an. Les émissions induites par les financements actuels des banques françaises sont 3 fois plus importantes que les émissions françaises en 2008. Alors, comment faire pour respecter, malgré tout les accords de Kyoto ? L’ idée du Captage et Stockage du CO2 (CSC) dans les réservoirs ayant contenu des hydrocarbures a séduit tous les gouvernements, avec en premier lieu les Etats Unis, suivis de près par la Grande Bretagne, l’Allemagne, la France, la Suède,...L’idée est séduisante, car d’une part, la technologie est connue et éprouvée et, d’autre part, cela permettrait de continuer à développer l’exploitation des énergies fossiles sans porter atteinte à l’atmosphère. L’argent du développement économique et le beurre d’un climat stabilisé... Le rêve ! Dès 2003, les US ont investi des milliards de $ dans le cadre d’un partenariat public-privé (Future Gen Alliance) qui a été pratiquement abandonné en 2008 devant l’envolée des coûts des expérimentations. En 2007, 11 projets ont été abandonnés en Grande Bretagne, au Canada et en Norvège. En 2008, en Australie, Rio Tinto et BP abandonnent un projet qui arrivait à la phase d’enfouissement, pour des raisons de sécurité (absence de garanties sur l’étanchéité de la roche à long terme). En fait, les chercheurs chargés, non pas de promouvoir, mais d’évaluer le CSC sont tous arrivés à la même conclusion (fort bien présentée dans un récent article de Sciences et Vie intitulé La capture du CO2 ne sauvera pas le climat), et cela pour 4 raisons principales :
TROP RISQUE : On ne peut garantir à long terme l’étanchéité de la roche. En effet, le CO2 se dissout dans l’eau salée et l’acidifie. L’acide dissout les autres minéraux, dont des métaux comme le fer et le manganèse qui scellent naturellement les pores et les failles des sites géologiques. Cela entraîne, à long terme, des risques de fuite et des risques de contamination des aquifères par les métaux dissous. Lorsque le site de stockage se situe dans une zone habitée, se pose alors le problème de l’acceptabilité du risque par les populations et on ne peut leur imposer le stockage sous leurs pieds, en leur mentant sur la réalité du risque .
TROP CHER : Dans l’hypothèse d’une généralisation du CSC, on se heurte vite au problème du transport. Exemple : La Chine, les US et l’ Inde représentent environ 8 % du potentiel de stockage alors qu’ils pèsent pour 67 % dans les émissions. Une fois le CO2 capturé, comment le transporter vers les zones de stockage ? Qui paiera les investissements ? Qui veillera à la sécurité ? Les coûts sont vite dissuasifs et le développement n’est envisageable que moyennant un soutien public qui a été évalué aux environs de 10 milliards d’euros. ……….
Pour plus amples informations : http://www.alternatives-paloises.com/article.php3?id_article=2269