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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 22:02

                         Extrait de l'article paru sur le site  :
                          Yonne Lautre
                     (Associations Solidaires de l'Yonne 89) 
                                  le 18/8/2008

Piégeage et stockage du carbone : une mauvaise solution " par le Dr. Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

 

 

Il est trop tard pour leur mise en service, ils sont beaucoup trop coûteux, inefficaces et dangereux, selon le Dr. Mae-Wan Ho

Communiqué de presse d’ISIS en date du 09/07/08

……… 

 De gigantesques projets de piégeage et de stockage du carbone qui tournent mal

……..

Aux Etats-Unis, l’administration Bush a été la première à s’engager, sur une grande échelle, pour que les centrales électriques au charbon soient équipées de techniques de piégeage et de stockage du carbone, considérant qu’elles sont conçues comme un projet phare pour le monde entier.

Mais le 30 Janvier 2008, le Ministère de l’énergie des Etats-Unis, l’ US Department of Energy (DOE,) a retiré son appui au projet, en invoquant la montée en flèche des coûts et les avancées en matière de technologie de la production électrique au cours des dernières années.

…..

FutureGen n’a pas été pas le seul projet à être abandonné. À la fin de 2007, au moins 11 projets de piégeage et de stockage du carbone ont été mis au rebut au Royaume-Uni, au Canada et en Norvège.

Les plans pour de nouveaux projets ont stagné et le rythme de développement pour les projets existants ont été considérablement ralentis.

En Mai 2008, Rio Tinto et BP, le producteurs de pétrole et dérivés au Royaume-Uni, ont renoncé (à travers une filiale Hydrogen Energy) [voir in fine sous Centrale thermique à hydrogène] à construire, en Australie, la centrale électrique au charbon Kwinana avec piégeage et stockage du carbone, en admettant l’absence de garantie que les formations rocheuses choisies pour l’emplacement du stockage du carbone, seraient bien hermétiquement fermées, bien étanches [4]. Le projet aurait coûté entre 1,5 et 2 milliards de dollars australiens et il aurait pu piéger environ 4 millions de tonnes de CO2 par an.

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Stockage ou séquestration du CO2

Des sites de stockage dans des formations géologiques, aussi bien océaniques que terrestres, ont été proposées ; ces sites supposent un suivi de contrôle et de vérification pour s’assurer que les formations se maintiennent intactes et que le CO2 ne puissent pas s’échapper.

Stockage du CO2 dans les océans : il consiste à injecter du CO2 à grande profondeur, de préférence en dessous de 3.000 m, où la pression est suffisante pour comprimer le CO2 sous forme d’un liquide dense, pour former des lacs de CO2 à partir des puits dans la mer.

Cette option est tellement considérée comme un procédé à risque, qu’elle est maintenant généralement discréditée. Il ne s’agit pas d’une réserve permanente car le CO2 finira par se dissoudre et se disperser dans l’eau de mer qui se trouve au-dessus ; le résultat sera une acidification des océans, avec des conséquences dramatiques sur la vie marine.

……De plus, ces sites de stockage sont impossibles à contrôler ou surveiller et ils sont effectivement interdits par la législation internationale actuelle.

 

Stockage géologique terrestre du CO2 : il consiste à injecter du CO2 dans des formations rocheuses permanentes, scellées par des couches rocheuses denses et imperméables, à plus de 800 m au-dessous du sol. Quatre options ont reçu la plus grande attention : les aquifères salins profonds, les réservoirs de gaz et de pétrole épuisés, la récupération assistée du pétrole et les couches profondes de charbon.

·        Les aquifères salins profonds sont des roches poreuses contenant de l’eau très salée et qui peuvent fournir une capacité de stockage estimée à 1 000 Gt de CO2, mais la sécurité et la protection de l’environnement n’ont pas encore été démontrées.

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De faux espoirs

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Le piégeage et le stockage du carbone gaspillent de l’énergie car ils utilisent entre 10 et 40 pour cent de l’énergie produite par une centrale électrique, effaçant ainsi les gains d’efficacité des 50 dernières années et augmentant d’un tiers la consommation des ressources énergétiques. Non seulement les centrales équipées pour le piégeage et le stockage du carbone ont besoin de plus d’énergie, mais elles auront besoin d’un supplément de 90 pour cent d’eau douce, par rapport à celles qui n’en sont pas équipées.

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L’Agence internationale de l’énergie (AIE) décrit une installation « prête au piégeage" comme une usine "qui peut être modifiée avec le piégeage du CO2 lorsque le cadre réglementaire et économique nécessaire sera en place", formule qui est si vague que toute installation est théoriquement prête pour le piégeage.

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Une mauvaise solution

Le piégeage et le stockage du carbone ne sont certainement pas une solution pour atténuer le changement climatique. Ils prolongent notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles et il accélère la production de CO2 ; d’énormes quantités de CO2 sont "stockées" à nos risques et périls en raison de la menace constante d’une fuite et de d’évasion du gaz (voir ci-dessous).

Avant tout, le piégeage et le stockage du carbone gaspillent à jamais las ressources [financières et humaines disponibles], actuellement en diminution, qui devraient plutôt être investies dans les énergies renouvelables, comme les énergies solaire et éolienne, ainsi que le biogaz qui peut être produit par la digestion anaérobie des déchets organiques : ce sont des voies et des options à développer, beaucoup plus prometteuses, sûres et rentables. (Which Energy ?, ISIS Publication).

Une étude récente, commandée par le gouvernement fédéral allemand, confirme que par rapport aux sources d’énergie renouvelables comme le vent et l’énergie solaire, le piégeage et le stockage du carbone augmentent les émissions de CO2 de 10 à 40 fois et élève le coût de l’électricité autour de 100 pour cent (Renewable versus Carbon Capture and Storage, SiS 39)

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Risque de fuites de carbone ou d’évasion sur les sites de stockage

Dans la mesure où le CO2 est stocké dans des sites géologiques, il y a un risque de fuite lente ou d’évasion à grande échelle, qui peuvent avoir un impact sur l’environnement et réduire à néant l’effet d’atténuation du changement climatique.

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En 2006, une expérience pilote a été conduite par les autorités américaines, l’ US Geological Survey, pour tester le stockage géologique profond de dioxyde de carbone CO2 dans une formation de roches sédimentaires salines à Frio, au Texas. Les chercheurs ont découvert que le CO2 enfoui avait dissous de grandes quantités de minéraux dans les roches qui étaient responsables du confinement du gaz qu’elles contenaient .

Le CO2 dissout dans l’eau salée a eu pour effet de l’acidifier. La saumure acidifiée avait dissout d’autres minéraux, y compris des métaux comme le fer et le manganèse, des matières organiques et de grosses quantités de carbonates qui assurent naturellement la fermeture des pores et des fractures dans les sites géologiques. Le carbonate se trouve également dans les ciments utilisés pour sceller les puits de pétrole et de gaz abandonnés.

La dissolution du carbonate de ces poches pourrait libérer du CO2 dans l’atmosphère. La saumure contaminée pourrait encore être transportée et contaminer les aquifères des eaux potables et celles servant à d’irrigation. Le chef scientifique du champ d’expérience de Yousif Kharaka a adressé une note

selon laquelle les résultats constituent "une mise en garde" qui appelle à « des études détaillées et prudentes sur les sites d’injection" et pour "un programme de surveillance bien élaboré pour détecter au plus tôt les fuites de CO2 dans les nappes d’eau potable peu profondes ou dans l’atmosphère."

Les risques écologiques de stockage géologique du CO2 sont notamment:

* Des fuites lentes sur les sites de stockage, par exemple, par le biais de failles géologiques

* L’évasion du CO2 et des substances associées vers les eaux souterraines

* Le déplacement et la mobilisation de substances toxiques, métalliques et organiques vers le haut, pouvant contaminer l’eau potable, au-dessus de sédiments, dans les sols et dans l’eau de mer

* l’évasion d’autres gaz de combustion piégés et dangereux.

L’évasion locale de CO2 constitue une menace d’asphyxie pour les êtres humains et les animaux. Le CO2 est plus dense que l’air et il a tendance à s’accumuler dans les zones de faible élévation, mal ventilées et il devient un danger pour la santé à des niveaux supérieurs à 3 pour cent dans l’air, comme cela a été montré dans l’accident du lac Nyos au Cameroun.

L’augmentation de CO2 dans la partie peu profonde du sous-sol peut avoir des effets létaux sur les plantes et sur les animaux, ainsi que la contamination des eaux souterraines. L’acidification des sols et le blocage de la respiration racinaire [chez les végétaux] ont été signalées dans les zones volcaniques et d’activité sismique.

Sur le site naturel de Mammoth Mountain, en Californie, la libération de CO2, à la suite de plusieurs petits tremblements de terre, a été suffisante pour tuer une centaine d’acres d’arbres. Le migration du CO2 peut acidifier l’eau et mobiliser des métaux lourds toxiques. Son injection souterraine peut produire des surpressions, déplacer des saumures et provoquer des activités sismiques. L’augmentation de l’extraction des formes d’énergies fossiles, associée au piégeage et au stockage du carbone, signifie davantage d’utilisation des combustibles et des carburants fossiles : cela constitue également une plus grande dégradation de l’environnement .

Les industriels ne veulent pas prendre de risques sur le piégeage et le stockage du carbone

Le piégeage et le stockage du carbone sont tellement risqués, sur une grande échelle, que les industriels concernés ne sont pas disposés à investir pleinement sans un cadre qui la protège d’un passif sur le long terme.

Certains services publics ne sont pas disposés à faire du stockage de CO2 disponible, à moins qu’ils ne soient libérés au moment du transfert du CO2 en dehors de la propriété de la centrale énergétique. Les opérateurs potentiels veillent à ce qu’ils ne conservent la responsabilité du carbone stocké que pendant dix ans.

Non seulement l’organisation FutureGen a bénéficié de fonds publics sans précédent, à hauteur de 1,3 milliards de $ US, mais elle est également protégée contre des responsabilités financières et juridiques en cas de libération imprévues de CO2, et ses polices d’assurance sont payées dans ce sens.

…….

 
  Pour plus amples informations consultez l’intégralité de l’article sur :

 

 http://yonne.lautre.net/article.php3?id_article=2933

 

 

 

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