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2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 10:53

 

C’est le problème des déchets du Grand Paris pouvant potentiellement contenir de la pyrite qui a mis le feu aux poudres suite à la décision du préfet du 78 de les faire retirer d’une carrière de son département pour éviter les risques de pollution d’un captage d’eau, après une étude d’un hydrogéologue mandaté par l’Agence Régional de Santé.

 

Nous venons d’apprendre que 100 000 tonnes du même type de déchets pouvant potentiellement contenir de la pyrite ont été déversées, semble-t-il par erreur, dans la décharge ISDI ECT d’Annet sur Marne sur cette même commune où se trouve le plus important captage d’eau du 77, situé dans la rivière Marne et qui fournit en eau potable près de 550 00 habitants.

 

Alors que les eaux de la décharge

se déversent dans le périmètre de protection rapproché du captage d'eau

l'Agence Régionale de Santé

doit dire pourquoi il n'y a pas d'enjeu sanitaire ?

 

Mais en Seine et Marne l’Agence Régionale de Santé ne mandate pas d’hydrogéologue pour effectuer une étude.

D’après un article paru hier l'ARS indique qu'il n'y aurait pas ici d'enjeu sanitaire parce que la décharge ne se trouve pas dans le périmètre de protection du captage d’eau d'Annet sur Marne, mais il semblerait que l’Agence Régionale de Santé ait oublié de dire que les eaux en provenance de la décharge se rejettent dans le périmètre de protection rapprochée de ce captage comme le précise l’arrêté préfectoral d’autorisation de la décharge ECT de 2013.

 

 

Pour faire court la pyrite est une pierre qui a été exploitée en France pour fabriquer de l’acide sulfurique, dénommée par les anciens « vitriol ».

 

 

 

Paru dans le journal « La Marne » :

Pollution en Seine-et-Marne : la présence de pyrite dans les déchets du Grand Paris inquiète

La découverte de pyrite dans deux sites de stockage de déchets en Seine-et-Marne inquiète les associations environnementales. La préfecture a ordonné une surveillance des sites.

 

LA PRESERVATION DE L’EAU POTABLE DES YVELINES EST-ELLE PLUS IMPORTANTE QUE CELLE DE LA SEINE ET MARNE ?

L'ISDI d'Annet-sur-Marne (Seine-et-Marne) a reçu 100 000 tonnes de déblais du Grand Paris pouvant contenir de la pyrite, une pierre métallique qui peut engendrer de la pollution. ©ADENCA

Par Douglas Shepherd

Publié le 1 Sep 22 à 18:27 

 

 

« Ces déchets n’ont rien à faire là », lance Claude Gautrat, administrateur à l’association France Nature Association Seine-et-Marne (FNE). Cet environnementaliste fait référence aux déblais déversés aux dépôts de la société Enviro Conseil Travaux (ECT) d’Annet-sur-Marne et de Villeneuve-sous-Dammartin, en Seine-et-Marne. Entre juin 2020 et avril 2021, des déblais contenants de la pyrite, une pierre métallique qui peut engendrer une pollution du sol et des eaux, ont été déposés. Ils proviennent des chantiers du Grand Paris.

Le 25 juillet dernier, ces dépôts ont fait l’objet de deux arrêtés préfectoraux ordonnant leur surveillance en raison de la présence de pyrite parmi les déblais. Entre juin 2020 et janvier 2021, l’installation de stockage de déchets inertes (ISDI) d’Annet-sur-Marne a reçu 208 300 tonnes de déchets inertes dont 100 000 tonnes pouvant contenir de la pyrite. À Villeneuve-sous-Dammartin, l’ISDI d’ECT a reçu 158 126 tonnes de terres excavées entre juin 2020 et avril 2021 dont 67 000 tonnes pouvant contenir de la pyrite.

 

Pyrite : une acidification du sol et des eaux

Une fois oxydée ou hydratée, la pyrite s’acidifie et pollue l’environnement dans lequel il se trouve. La présence de pyrite oxydée est repérable dans l’eau et sur la pierre lorsqu’elle devient rougeâtre. C’est cette acidification de l’eau qui inquiète les environnementalistes du secteur. L’une des techniques utilisées pour éviter l’oxydation de la pyrite est son enfouissement sous le calcaire ou l’argile, deux matières que l’on trouve en abondance en Seine-et-Marne. Le calcaire a l’effet de neutraliser l’acide sulfurique de la pyrite, ce qui limite l’oxydation. 

« Ce qui nous fait peur c’est que ces deux sites se trouvent à proximité des captages d’eau de Mitry-Mory et d’Annet-sur-Marne », explique Mireille Lopez de l’ADENCA, association de défense de l’environnement. Le captage d’Annet-sur-Marne fournit notamment 550 000 personnes en eau potable. Une possible contamination des eaux du secteur rendraient celle-ci non-potable à des centaines de milliers d’habitants.

 

Surveiller les sites pour détecter une éventuelle pollution

Pour le moment, aucun danger n’est constaté. Cependant, sur le long terme, ce dépôt pourrait s’avérer dangereux selon la FNE. « Dans le temps, c’est une bombe à retardement. Si pour l’instant cette pyrite est enfouie sous du calcaire, elle est également mélangée à d’autres matières issues des déblais du Grand Paris. Pour moi, l’ECT ne neutralise pas entièrement les risques », commente Claude Gautrat. L’entreprise ECT, quant à elle, assure que « les contrôles réalisés n’ont montré aucune trace d’oxydation de pyrite ». 

Cependant, l’arrêté préfectoral ordonne tout de même la surveillance des deux sites avec des prélèvements en période sèche cet été et à l’été 2023. Des analyses auront donc lieu l’année prochaine pour savoir si la situation a évolué. Elle sera déterminée à partir d’un seuil d’acidité précis qu’il ne faudra pas dépasser. Si la situation se dégrade, des mesures seront mises en place. Une opération pour retirer la pyrite du dépôt serait envisageable.  

 

Un cas d’oxydation précédent dans les Yvelines

« Ce qui reste flou, c’est la manière dont ils vont pouvoir neutraliser cette pyrite sachant qu’elle est mélangée aux autres déblais. La séparation est quasi-impossible », ajoute Claude Gautrat. Il estime que les tas de déblais ne sont pas à l’abri d’évènements météorologiques pouvant entrainer l’oxydation des dépôts de pyrite.

En novembre 2021, lors d’un cas similaire près de la ville de Saint-Martin-la-Garenne (Yvelines), la préfecture avait obligé la société La Farge à retirer 240 744 tonnes de déblais après la découverte de pyrite oxydée et d’eau colorée acide. L‘Agence Régionale de Santé avait alors lancé une étude quant à la qualité de l’eau des captages d’eau du secteur. « On ne comprend pas vraiment pourquoi l’ARS ne réalise pas de test quant aux captages du secteur à proximité d’Annet et Villeneuve », questionne Mireille Lopez. Interrogées sur le sujet, l’ARS (Agence régionale de Santé) estime que « ces derniers ne sont pas situés dans des périmètres de protection de captages d’eau destinée à la consommation humaine, il n’y a donc pas d’enjeu sanitaire ».  

 

Dans l’immédiat, ces dépôts ne devraient donc pas présenter ni de risque écologique ni de risque sanitaire, même si Claude Gautrat émet encore des doutes : « On pousse la poussière sous le tapis à mon avis ». 

 

 

https://actu.fr/ile-de-france/villeneuve-sous-dammartin_77511/pollution-en-seine-et-marne-la-presence-de-pyrite-dans-les-dechets-du-grand-paris-inquiete_53521325.html

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