Il y a les déchets qui rapportent :
Ceux qui sont déversés sur des terres agricoles avec contrepartie financière et autorisation de l’ETAT.
Certains agriculteurs ou propriétaires terriens louent ou vendent leurs terres agricoles à des exploitants de décharges pour leur permettre d’y déverser des millions de tonnes de déchets, après autorisation de l’ETAT, ce sont les déchets qui rapportent.
C'est ce que viennent de faire, entre autres, plusieurs membres de la famille Gauthier qui ont permis récemment l’extension d’une des plus importante décharge ISDI de France à Villeneuve sous Dammartin, en autorisant l’exploitant à utiliser leurs terres agricoles pour y « accueillir » des déchets.
La commune de Villeneuve sous Dammartin, dont Laurent Gauthier est le 2ème adjoint, a permis également l'extension de cette décharge en autorisant l'exploitant de décharge à remblayer un morceau de chemin rural avec des déchets.
Et il y a les déchets qui fâchent :
Ceux qui sont déversés sur des terres agricoles sans contrepartie financière et sans autorisation de l’ETAT, objet de l’article qui suit.
Extrait article paru sur le site « La Marne » :
Seine-et-Marne. Des Roms recouvrent son champ de déchets, la colère de cet agriculteur
À Thieux (Seine-et-Marne), des déchets s'amassent sur le champ d'un agriculteur. Ils proviennent d'un camp de Roms, à proximité immédiate.
La montagne de déchets déborde sur le champ de cet agriculteur de Thieux (Seine-et-Marne). (©La Marne)
Par Victor FernandezPublié le 4 Fév 22 à 18:49
En parcourant en voiture les routes menant à Thieux (Seine-et-Marne), Laurent Gautier, 2e adjoint de Villeneuve-sous-Dammartin, s’agace : « Regardez tous ces tas de déchets. La commune les enlève mais presque immédiatement, il y en a de nouveaux ».
Le problème des dépôts sauvages n’est pas nouveau dans ces communes. Mais l’un des tas de déchets a battu tous les records en termes de hauteur et de surface. À tel point qu’il déborde maintenant sur le champ d’un agriculteur.
Des morceaux de plastique partout
Sur le terrain d’Hubert Riché, s’amoncellent ainsi des morceaux de plastique. Ils proviennent d’un camp de Roms installés à Compans depuis quelques mois, à proximité immédiate d’une parcelle de terrain de cet agriculteur, à cheval entre Compans et Thieux.
« Ils déchargent leurs déchets sauf que ça déborde », explique l’agriculteur. Ces détritus tombent ainsi de l’autre côté de la clôture qui sépare le camp et le champ. Aux plantations de cet agriculteur, se mélangent ainsi plastique, caoutchouc et autres matières diverses.
Pneus et fils électriques
Quelques mètres plus loin, c’est cette fois un tas de pneu, qui fait face au champ. « Si ça se met à brûler, ça va durer longtemps » s’inquiète Laurent Gautier. L’odeur de matières calcinées emplit d’ailleurs déjà l’air. « Ils brûlent du plastique », indique Hubert Riché. Selon Laurent Gautier, ces Roms pourraient être en train de brûler les gaines de fils de cuivre, pour récupérer ce dernier et le revendre.
Les habitants de ce camp de fortune se sont reliés à un poste d’électricité, le long de la route. Un câble traverse ainsi le terrain, au milieu des plantations. « Imaginez s’il se prend dans une machine », s’agace Hubert Riché. Un avion passe dans le ciel. Quelques minutes plus tard, il aura atterri sur l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. « Nous sommes à côté d’un aéroport international. Ces déchets, c’est la première chose que voient les touristes en arrivant », maugrée Laurent Gautier.
Pas de réponse des autorités
L’élu indique avoir contacté le sous-Préfet de Meaux, sans avoir pour l’instant obtenu de réponse.
Hubert Riché a porté plainte, et déplore que l’État n’agisse pas sur ce dossier. « C’est moi qui vais devoir nettoyer tout ça, souligne-t-il. Nous les agriculteurs, on est montré du doigt comme quoi on pollue, mais là personne ne fait rien pour une situation comme celle-là ».
Contactée, la Préfecture de Seine-et-Marne n’a pas répondu à nos sollicitations.
Qui sont ces familles ?
Une centaine de familles Roms occupent ces terrains, appartenant au Ministère de la Transition Écologique. En décembre 2021, ce dernier indiquait à La Marne « qu’une saisine de la juridiction compétente [était] en cours en vue de la libération du site ».
Ces familles viendraient de Roumanie et seraient venues en France pour gagner un peu d’argent avant de retourner construire une maison dans leur pays.
Dans le camp, la situation est critique. En décembre, certaines familles expliquaient ne pas avoir d’accès à l’eau.