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6 juillet 2016 3 06 /07 /juillet /2016 17:44

 

La commune de Mitry-Mory comptait déjà sur son territoire deux centrales à bitume, fait assez rare en France, le 1er juin dernier le préfet Jean-Luc Marx a autorisé l’implantation d’une 3ème centrale à bitume sur cette commune sans consulter  les élus, ni la police de l’eau… et sans enquête publique.

 

94 000 tonnes de bitume devraient être produites sur 6 mois.

 

Le site se trouve à proximité du bassin des Renardières et est destiné au goudronnage des infrastructures de l’aéroport de Roissy.

 

Pour mémoire les eaux du bassin des Renardières se rejettent dans la Reneuse, affluent de la Beuvronne.

 

 

Le 14 juin dernier le préfet Jean-Luc Marx  donne une autre autorisation de centrale à bitume dans le sud de la Seine et Marne à Chaintreaux près de Fontainebleau.

 

Production : 50 000 tonnes de bitume autorisées à l’année.

 

 

Ironie du sort le préfet  autorise  l’industriel Colas à renvoyer plus de polluant vers la Beuvronne (le double) que son homologue APRR vers la rivière de Chaintreaux.

 

Les eaux pluviales pourront  rejoindre le milieu naturel si elles ne dépassent pas 

les valeurs maximales de concentration suivantes :

 

 

Paramètres

Concentration moyenne journalière autorisée (mg/l)

Chaintreaux

Concentration moyenne journalière autorisée (mg/l)

Mitry-Mory (vers la Beuvronne)

MES

50

100

DCO

150

300

DBO5

50

100

Hydrocarbures Totaux

5

10

 

 

Quant à la pollution atmosphérique aux hydrocarbures aromatiques polycliniques, le préfet n’impose rien  à l’entreprise Colas à Mitry-Mory alors qu’il impose  une valeur de concentration maximale dans l’air à l’industriel APRR à Chaintreaux.

 

 

La santé

des  19 000 habitants de Mitry-Mory

aurait-elle moins de valeur

aux yeux de

 l’ETAT

que celle

des 783 habitants de Chaintreaux ?

 

 

La qualité des eaux de la Beuvronne

aurait-elle moins de valeur

 aux yeux de l’ETAT

que celle de la rivière

qui coule à Chaintreaux ?

 

 

A vous de juger

 

 

 

 

Paru  sur le site l’Express :

Pollution de l'air: faut-il lever le voile?

Par Franck Laval et William Grandordy, membre de la coordination nationale d'information et de défense sur la pollution par les centrales d'enrobés routiers, publié le 04/06/2014 à 15:33

 

 

Au moment où cancers et épidémies modernes touchent l'ensemble de la population, les unes des journaux alertent sur la dégradation de la qualité de l'air. Coïncidence ou résultat attendu? 

Les risques pour notre santé liés à la qualité de l'air que nous respirons chaque jour s'accroissent constamment et nos dépenses de santé vont de même.Tout aurait déjà dû s'améliorer au regard des directives et autres textes législatifs nationaux votés pour réduire les pesticides, les émissions de particules diesel, la pollution carbonée issue de feux de bois, sans oublier les émissions industrielles. 

Rappelons-nous, en janvier 2014, les médias ont relayé l'alerte aux particules pendant une semaine. Nous étions prêts à croire que nos dirigeants rentreraient dans le vif du sujet pour endiguer cette descente aux enfers. Qui le pense encore vraiment? Sans doute ont-ils encore besoin d'un peu plus de temps pour lancer le prochain PNSE "trois" du nom, ce fameux Plan National Santé Environnement qui monopolise éternellement les ressources des ministères et qui écope périodiquement d'un bulletin de notes peu reluisant en opposition aux discours de départ. 

Quelles sont les causes de la dégradation de la qualité de l'air?

En attendant, écoutons autour de nous. Ça tousse, ça siffle, ça s'essouffle et quand on n'entend rien, c'est bien là le plus inquiétant. Alors nul n'est dupe et les familles déjà touchées par l'impact sanitaire peuvent se poser les questions bien légitimes: Quelles sont les causes de cette dégradation de la qualité de l'air dont nous soignons aveuglément les conséquences? 

Un état des lieux est donc inévitable. Un vrai, qui coupera ce brouillard au couteau, qui fera parler les concernés, qui ne butera pas sur des conflits d'intérêts ou ne parlera pas la langue de bois. Si on est dans un foutu brouillard, au moins qu'on sache où et comment.Mais qui va devoir faire le premier pas et organiser une approche fine de l'ensemble des causes présumées coupables ? Sans quoi l'enquête continuera à piétiner comme cela semble l'être aujourd'hui. 

 

Protection de la santé

La protection de la santé de la population passera à l'avenir par le travail des associations. Le 27 mai dernier, le Sénat a voté une proposition visant à modifier la teneur du principe de précaution. Si cette proposition est acceptée, elle marquera un net recul des alertes que produisent les associations de défense de l'environnement et les scientifiques indépendants. L'ultime rempart contre l'empoisonnement de notre air pourrait donc voler silencieusement en éclats dans l'actuel bruit médiatique. 

Prenons l'exemple du bitume. Qui aurait cru qu'il serait un jour au banc des accusés de la pollution de l'air ? Pourtant des dizaines de collectifs français interpellent depuis des années les Maires et les Préfets qui appliquent à la lettre la législation relative aux usines de bitume mais sans toutefois disposer d'informations scientifiques sérieuses. La formidable caution que nous lui apportons au travers de nos déplacements, des chantiers routiers et jusque dans nos cours d'école, place son procédé de fabrication au-dessus de tout soupçon. En décidant d'en connaître les conséquences sur la santé, les associations et collectifs de riverains ont sans doute identifié un segment aggravant de la pollution de l'air qui s'est installé insidieusement - sous les yeux des français - comme l'a été l'amiante en son temps.Soudainement, une question se pose : quels enjeux font donc baisser les yeux, les bras de tant d'élus et de responsables de la santé publique? 

Des sources de pollution multiples

 

Bien entendu les sources de pollution de l'air sont multiples, mais les risques pour la santé publique générés par les fumées ont déjà éveillé de réels soupçons."Les fumées de bitumes renferment 10 000 substances environ et les effets de ces cocktails, pour la plupart encore mal connus, ne sont pas négligeables" précise l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans son rapport de septembre 2013. 

Il faut remonter à la catastrophe écologique maritime de l'Erika pour donner le coup d'envoi du travail de scientifiques qui ont permis d'identifier les dangers de l'exposition aux hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) et hydrocarbures hétérocycliques (HHP) de bitume pour l'homme et son environnement. Aujourd'hui, quinze ans plus tard, la modification de l'ADN en présence de HAP n'est plus à démontrer. Le temps est venu de s'en protéger. 

L'enquête "fumées de bitume et santé" : une piste concrète C'est lors de la fabrication de matériaux enrobés, en mélangeant à haute température du bitume chargé d'HAP et HHP avec du granulat, des anciens revêtements routiers et diverses charges comportant d'autres substances chimiques, que se produisent des fumées chargées de cocktails gazeux. La fumée bleue sortant des cheminées d'usines est parfois voilée par l'injection de parfums "masqueurs d'odeurs" pour permettre aux industriels de contourner la législation sur les nuisances olfactives, augmentant ainsi les risques d'absorptions d'interactions chimiques dénoncés par un corpus scientifique compétent et de plus en plus affirmatif. 

 

Ils osent lever le voile

 

Les mécanismes agissant sur la santé sont en cours d'interprétation mais participent actuellement aux développements des maladies dites "CMR" cancérogène-mutagène-reprotoxiques) c'est à dire développements de cancers, leucémies, infertilités, modifications irréversibles du génome, déficiences cardio-vasculaires, déficiences du système immunitaire, asthmes, allergies et autres maladies pandémiques de notre temps. 

Intérêts industriels et intérêts pour la santé : tel est le sujet sur lequel travaille depuis bientôt dix ans la coordination nationale d'information et de défense sur la pollution par les centrales d'enrobés routiers.C'est pour comprendre le segment spécifique des "fumées de bitume" que le réseau de collectifs indépendants organise pour la première fois la conférence "Bitume, Fumées et Santé" ce 7 juin au cloître des Récollets à Metz. 

 

Les premières applications de goudron sur nos routes remontent à 1907 date à laquelle le premier cours de "Goudronnage et pétrolage de chaussées" a lieu en France et ce sera cent ans plus tard que la population alertée décidera de créer une coordination de collectifs pour enfin trouver les solutions concrètes respectant les intérêts de chacun en termes de santé publique et d'industrie routière. 

Un vent de conciliation soufflera-t-il enfin? 

 

 

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/pollution-de-l-air-faut-il-lever-le-voile_1548707.html

 

 

 

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