Jeudi, le nouveau préfet de Seine-et-Marne, inaugurait la première Zone agricole protégée (Zap) du département et la deuxième d’Ile-de-France à Forges, près de Montereau.
25/09/2014 à 16:13 par Pierre CHOISNET
De gauche à droite : le préfet, Jean-Luc Marx, le maire de Forges, Romain Senoble, et le conseiller général du canton de Montereau, Léo Aiello
C’est une décision historique et quasiment irrévocable qu’ont pris les élus de Forges. En se battant, depuis 2007, pour appliquer une Zone agricole protégée (Zap) sur leur commune, ils ont assuré à leurs administrés que le village restera un village « ad vitam æternam », pour reprendre les mots du maire, Romain Senoble.
En effet, jeudi, le préfet de Seine-et-Marne inaugurait officiellement la première Zap du département, et la deuxième d’Ile-de-France, après Vernouillet dans les Yvelines. Ce zonage de protection foncière, d’une surface de 580 ha dans le cas précis de Forges, offre une protection quasi permanente contre l’urbanisation qui, en Seine-et-Marne, mange chaque année de 700 à 800 ha perdus à tout jamais.
« Nous avons pris cette décision en réaction à la construction de deux infrastructures de transport qui ont créé une saignée dans notre village : la ligne de TGV et l’autoroute A5 avec ses aires de repos », indique le maire qui précise, non sans ironie, que « la Ville de Montereau a bien souvent regardé avec envie cette espace disponible à sa porte. »
« C’est une vraie victoire qui va nous permettre de développer des projets à long terme et en toute confiance », confie, heureux, Arnaud Billard, exploitant agricole à Forges depuis 1995. Et d’ajouter : « Enfin, nous reconnaissons que la terre agricole a une utilité en soi, et qu’elle n’est pas là que pour servir de réserve aux projets d’aménagements touristiques ou urbains ! »
De son côté, Arnaud Rousseau, le président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de Seine-et-Marne, salue l’initiative : « Il faut maintenant que ça enclenche une réflexion générale sur la nécessité de préserver nos terres agricoles, sans pour autant remettre en question le développement urbain et économique. Les exploitants concernés ont maintenant la certitude de pouvoir continuer à travailler demain. »
Quant à Jean-Luc Marx, préfet, il a indiqué former « le vœu que cet exemple soit suivi par beaucoup d’autres. »
Pierre CHOISNET
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